Laurette Onkelinx souhaite rendre la consultation d’un psychologue plus accessible

La ministre de la Santé publique Laurette Onkelinx souhaite que les consultations chez un psychologue soient remboursées. En rendant la thérapie moins coûteuse, elle espère amener d’avantage de personnes à consulter un psychologue plutôt qu’à avaler des pilules.

Si 42 pc des Francophones disent avoir besoin d’un accompagnement psychologique, 64 pc d’entre eux n’ont jamais fait appel à un psy, souligne une enquête du journal Le Soir. Les personnes ne savent pas à qui s’adresser, les soins sont trop chers, les patients confondent psychiatre, psychologue et psychothérapeute et pour six personnes sur dix ce sont « tous des charlatans ».

Psychiatre, psychologue, psychothérapeute... Les Belges ne s’en sortent pas !

Une récente enquête du quotidien Le Soir fait apparaître que les Belges confondent les différents métiers de la santé mentale et s’en méfient. « On entend souvent dire que tout le monde peut devenir psychothérapeute ou psychologue. C’est faux ! « , s’exclame Pierre Nederlandt, secrétaire général de la Fédération Belge des psychologues.

En effet, le métier de psychologue est protégé par une loi de 1993, révisée depuis. Environ 7.000 psychologues sont inscrits à la Commission des psychologues et en détiennent le titre officiel. Cependant, plus du double possèdent le diplôme universitaire ad hoc, mais sans reconnaissance officielle de la commission. Ils ne peuvent dès lors pas porter ce titre.

« Les psychologues reconnus ont suivi un parcours universitaire de cinq années, souvent complété par une option « clinique ». Durant leur carrière, ils poursuivent en permanence leur formation. C’est un gage de sérieux », ajoute Pierre Nederlandt.

A contrario, un psychothérapeute peut ne disposer d’aucune qualification. Le titre n’est pas protégé. Tout le monde peut donc devenir psychothérapeute. C’est bien entendu le cas des psychologues et des psychiatres. Il faut se montrer prudent et se renseigner sur les
spécialisations de l’interlocuteur.

Au niveau des remboursements par l’Inami, les choses sont assez nuancées. « En effet, seuls les psychiatres sont reconnus comme professionnels de la santé. Dans la pratique cependant, certaines mutualités, pour des cas très précis, prennent en charge une partie des frais chez un psychologue ou un psychanalyste », indique Pierre Nederlandt.

Un psychiatre a une formation de médecin spécialisé en psychiatrie. De ce fait, il peut prescrire des médicaments.

Le site www.bfp-fbp.be reprend des listes complètes des psychologues agrées. Ils donnent un excellent aperçu de la situation.

La ministre de la Santé Laurette Onkelinx travaille à un projet permettant au patient de se rendre plus facilement et plus rapidement auprès d’un psychologue. Elle souhaite reconnaître la psychothérapie comme profession officielle et faire en sorte que les séances soient remboursées.

« D’un côté le psychologue doit devenir plus accessible, de l’autre nous voulons protéger le patient et chasser autant de charlatans que possible », explique-t-on au cabinet de la ministre.

Actuellement tout le monde peut se déclarer psychologue ou psychothérapeute et pour les psychologues qui travaillent dans des centres reconnus à des tarifs raisonnables, les listes d’attente sont souvent très longues.

Réagissant aux propos de la ministre de la santé Laurette Onkelinx, la commission des psychologues et la fédération belge des psychologues abondent dans le même sens. « Nous plaidons depuis longtemps pour une meilleure protection de la population », déclare Edward Van Rossen, coordinateur de la Commission des psychologues belges. « D’anciens patients se bombardent psychothérapeutes après avoir suivi quelques semaines de formation accélérée dans une école privée. Evitons ces charlatans en exigeant des psychotérapeutes une formation universitaire, une solide pratique de la thérapie ou encore une spécialisation ».

Quant à la proposition du remboursement des consultations par l’Inami, elle se heurte à une question de reconnaissance.

« Le gouvernement précédent tenait pratiquement un accord sur la reconnaissance du métier de psychologue comme profession de la santé. De nombreux médecins considèrent qu’il serait normal que les psychologues cliniciens soient enfin reconnus. »

Pour la Fédération Belge des Psychologues (FBP), et son secrétaire générale Pierre Nederlandt, l’équation est simple. « De nombreuses personnes ont davantage besoin d’une aide psychologique que médicale. Diminuer le prix d’une consultation, via un système de remboursement, permettrait de répondre aux voeux de la ministre: s’attaquer à la trop grande consommation de médicaments. »

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