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Lancement de la campagne de vaccination contre le covid

Après une semaine de test, la Belgique entame ce mardi la campagne de vaccination à grande échelle contre le coronavirus. Environ 87.000 doses du vaccin Pfizer/BioNTech seront fournies chaque semaine. Dans une première phase qui doit normalement durer trois semaines, elles seront administrées au personnel et aux résidents les plus fragiles des maisons de repos et de soins, sur base volontaire.

En Belgique, la campagne de vaccination contre le Covid-19 a symboliquement débuté la semaine dernière dans trois maisons de repos (et de soins) à Mons, Bruxelles et Puers-Saint-Amand, avant un deuxième essai pilote dans quatre établissements du Brabant flamand (à Rotselaar, Binkom, Wezembeek-Oppem et Louvain).

Quelque 700 personnes ont été vaccinées lors de cette phase-test, ont précisé les experts de la task force pour l’opérationnalisation de la stratégie de vaccination. Cette première phase « s’est bien déroulée », selon le premier bilan.

Ce mardi, la campagne de vaccination à grande échelle débute avec la livraison des doses du vaccin Pfizer/BioNTech. Elles sont rassemblées dans des centres de stockage hospitaliers qui doivent les redistribuer vers les maisons de repos et de soins pour la vaccination. Une procédure très stricte est mise en place pour respecter la chaîne du froid.

Cette phase, qui concerne 150.000 à 200.000 personnes dans les trois régions du pays, doit se terminer normalement fin janvier ou début février dans les maisons de repos, selon le ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke.

Aucune date n’a encore été communiquée pour le début de la phase suivante, qui concernera les hôpitaux et les professionnels de la santé, mais la suite de la campagne s’étirera probablement sur toute l’année 2021. Le processus pourra être accéléré en cas d’autorisation d’autres vaccins.

La Commission corona du gouvernement espère qu’environ quatre millions de Belges seront vaccinés d’ici les mois d’été.

Le vaccin actuellement disponible -de la société Pfizer/BioNTech- repose sur l’injection de deux doses à 21 jours d’intervalle. Certains pays ont décidé de reporter l’échéance de la deuxième dose pour administrer une première dose à un nombre plus important de personnes. Un tel écart par rapport au protocole d’usage du vaccin doit se décider au niveau de l’Union européenne, a fait remarquer le ministre fédéral qui se montre prudent devant cette possibilité. « Nous manquons de données robustes actuellement pour justifier l’utilisation du vaccin avec une seule dose », a-t-il ajouté.

85% des résidents de maisons de repos acceptent de se faire vacciner

Dans les maisons de repos, 85% des résidents acceptent de se faire vacciner, a indiqué le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke. « C’est un taux excellent, c’est ce qu’il faut. Le fait qu’il y ait une telle adhésion, c’est ultra-important », a souligné le ministre.

Le ton était le même chez la ministre wallonne de la Santé, Christie Morreale. En Wallonie, la proportion d’acceptation dans les maisons de repos est comparable, de l’ordre de 83%. « La solution, c’est la vaccination. Plus la vaccination avancera, plus on retrouvera notre liberté », a expliqué la ministre sur le plateau de LN24.

La vaccination permet d’entrevoir une sortie de crise mais celle-ci s’étendra tout au long de l’année. Le taux de 70% de la population qui est visé ne sera pas atteint avant le mois d’octobre si les vaccins prévus reçoivent une autorisation de mise sur le marché, a averti l’ancien recteur de l’ULB, Yvon Englert, qui pilote la cellule wallonne de lutte contre le virus, sur les ondes de La Première.

Trop peu de vaccins pour traiter le personnel soignant

Il y a actuellement trop peu de vaccins pour traiter, parallèlement, le personnel soignant. Une situation contre laquelle s’insurge un collectif de médecins, qui le fait savoir dans un courrier adressé au ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (SP.A), relaie Le Soir.

Elie Cogan, vice-doyen de l’hôpital Erasme, est à l’origine de cette initiative rejointe par nombre de ses collègues mais aussi des experts désormais bien connus du public comme Leïla Belkhir et Yves Coppieters. L’Académie royale de médecine soutient également la démarche.

Les signataires rappellent au ministre de la Santé qu’ils sont en première ligne lors de cette seconde vague et qu’ils en craignent une troisième dans quelques semaines. Sans oublier l’apparition de nouveaux virus mutants. Ils soulignent que l’OMS recommande de donner la priorité de vaccination aux soignants à moyen et haut risque de contracter le Covid-19. « Cette approche permet à la fois de mieux veiller à la prise en charge des personnes atteintes de Covid grave mais aussi de préserver la qualité des soins pour les malades souffrant d’autres affections sérieuses ».

Le collectif de médecins suggère de s’inspirer de la France et des Pays-Bas, deux pays où l’on vient de revoir l’ordre des priorités afin d’intégrer les soignants dès à présent.

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