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La vitamine D peut-elle protéger contre les infections au covid?

La vitamine D est connue pour ses effets positifs sur le système immunitaire. « Nous avons maintenant des preuves solides que la vitamine D peut également jouer un rôle important dans la prévention et le traitement des infections au covid », déclare le professeur Adrian Martineau, expert britannique. Il finalisera le mois prochain la plus grande étude mondiale jamais réalisée sur l’impact de la vitamine D sur le coronavirus.

Les vaccinations restent la principale arme pour nous protéger des infections graves au covid. « Mais cette stratégie ne fonctionne pas à 100%. Il y a plusieurs raisons à cela », explique Adrian Martineau, professeur d’infections respiratoires et d’immunité (Queen Mary University of London), qui mène des recherches sur la vitamine D depuis plusieurs années. « Tous les pays n’ont pas facilement accès aux vaccins. Dans les régions où ce problème n’existe pas, il y a le phénomène de refus de vaccination et aussi certaines mutations qui rongent l’efficacité des vaccins. »

Double ennemi

Ces dernières semaines, Mr Martineau a constaté que le nombre d’infections des voies respiratoires supérieures causées par des rhinovirus est à nouveau en hausse. « Par conséquent, nous sommes désormais confrontés à un double ennemi : le coronavirus et le rhume. De plus, notre système immunitaire n’a guère été activé l’année dernière en raison des nombreuses mesures – justifiées – prises pour contenir la pandémie. Grâce à la bonne hygiène des mains, aux masques buccaux et aux quarantaines, le système immunitaire de la plupart des gens n’a pas été confronté à ces virus du rhume. La vitamine D est un moyen de donner un coup de pouce à ce système immunitaire endormi », note le professeur Martineau.

Effet de la vitamine D

Ces derniers mois, le monde scientifique a manifesté un intérêt sans précédent pour cette vitamine du soleil. Le nombre d’études est monté en flèche. « Cela a tout à avoir avec l’impact de la vitamine D sur le fonctionnement de notre immunité. La majeure partie de la vitamine D est produite par l’organisme lui-même après une exposition aux rayons ultraviolets du soleil. Une plus petite proportion est absorbée par des aliments tels que les poissons gras et les oeufs. »

Avant d’être activée dans l’organisme, la vitamine D subit un long processus de transformation en hormone par le foie et certaines enzymes. C’est cette vitamine D biologiquement activée qui est capable de soutenir le système immunitaire, mais qui a également des effets bénéfiques sur la protection des os, la fonction musculaire et les dents.

« Cela se produit par le biais de différents mécanismes. De manière générale, nous savons que la vitamine D a un double effet sur le système immunitaire. D’une part, elle stimule les cellules qui combattent les virus et autres envahisseurs indésirables et, d’autre part, elle a un effet modérateur sur les réactions inflammatoires dans le corps. Ce dernier point le rend extrêmement intéressant en tant que stratégie potentielle contre les infections au covid. Comme nous le savons tous, ce sont les réactions inflammatoires excessives chez les personnes atteintes de la forme sévère du covid qui posent le plus de problèmes.

Infections des voies respiratoires

Plusieurs études ont été menées dans le passé dans différents pays sur le lien entre la vitamine D et les infections des voies respiratoires « courantes ». Le professeur Martineau en a récemment publié une synthèse, qui rassemble quelque 43 études provenant de 22 pays du monde entier. « Celles-ci ont montré que les personnes qui avaient des niveaux suffisamment élevés de vitamine D étaient moins touchées par ces maladies. Globalement, ils sont légèrement, mais nettement mieux protégés. Ce qu’il faut savoir ici, c’est que cet effet est principalement observé lors de la prise d’un complément quotidien. Prendre une grande dose d’un seul coup envoie un mauvais signal au corps. »

Utile contre le covid?

Cette corrélation positive conduit les scientifiques à espérer qu’un effet similaire pourrait être observé avec les infections au covid, et les preuves sont nombreuses. « Nous savons, par exemple, que les pays où la population a un taux élevé en vitamine D ont été touchés plus tard par le pic d’infections au covid que les pays où ce taux était plus faible. On a également constaté dans un certain nombre d’hôpitaux que les personnes ayant les plus faibles taux de vitamine D dans le sang étaient surreprésentées dans le groupe des patients atteints de covid grave. »

Étude en double aveugle

Le risque d’infection chez les personnes ayant un faible taux de vitamine D est également plus élevé, selon une étude israélienne. Pour vérifier cette hypothèse, une vaste étude en double aveugle est actuellement menée au Royaume-Uni auprès de quelque 6200 personnes. Elles ont été réparties en trois groupes, chacun recevant une dose différente de vitamine D. Ces groupes ont ensuite été suivis pendant des mois pour voir si leur taux de vitamine D était plus ou moins élevé. Ils sont désormais suivis afin de déterminer dans quelle mesure la vitamine D les protège des infections et de la gravité d’une infection au covid.

« Il est possible que la vitamine D améliore également la réponse à la vaccination, ce que nous avons déjà observé pour la vaccination contre la varicelle. Les résultats de la vaste étude sur la vitamine D sont attendus dans le courant du mois de novembre. En attendant, toutefois, je recommande à tout le monde, et certainement aux personnes dont le taux de vitamine D est plus faible, de prendre un supplément quotidien de vitamine D. La grande majorité des Belges présentent une carence et, compte tenu du manque de soleil, sont incapables d’en produire suffisamment. Il est préférable de commencer par une dose élevée de 3000 UI, puis de poursuivre la cure avec une dose plus faible. Cette vitamine réduit les réactions en cas d’infection et améliore la réponse immunitaire. Et le risque de prendre une dose trop élevée est très minime.

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