La prise en charge des maladies chroniques peut être améliorée en Belgique

Le bilan des soins apportés aux personnes souffrant d’une affection chronique est mitigé, ressort-il d’une analyse du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE). Si certains indicateurs sont très bons, comme la qualité de la relation avec le ou la médecin, d’autres, comme la prévention ou le risque de devoir reporter des soins pour des raisons financières, sont à la traîne.

Pour commencer, il n’existe pas de définition officielle de ce qu’est une « maladie chronique », pointe le KCE. « Plusieurs définitions coexistent », en fonction de ce que l’on vise: le suivi de l’évolution de ces maladies, une protection financière via l’attribution d’un statut, etc. Pour dresser son bilan, le centre a donc dû croiser plusieurs types de données (financières auprès des mutualités, diagnostiques auprès du SPF Santé publique, épidémiologiques via les enquêtes de santé par interviews de Sciensano, le Registre du cancer, etc.).

Les points positifs

Côté bonnes nouvelles, le KCE note que les modèles de soins établi pour les patients diabétiques (organisation de leur suivi par leur médecin généraliste en concertation avec les médecins spécialistes et les autres professionnels) sont largement adoptés par les patients traités par insuline. Mais beaucoup moins par celles et ceux traités par d’autres médicaments hypoglycémiants.

La relation médecin-patient chronique se maintient également au beau fixe. « Temps consacré, explications reçues, implication dans les décisions relatives aux soins: tous les indicateurs sont au vert », se réjouit le KCE.

Les hospitalisations « évitables » pour l’asthme et le diabète diminuent aussi.

Ce qu’il reste à améliorer

Par contre, les « pharmaciens de référence », initiative lancée en octobre 2017 pour accompagner les personnes atteintes d’une affection chronique dans le suivi de leur médication, restent encore trop peu utilisés, tout comme le dossier médical global (DMG).

Le bât blesse toujours dans l’accessibilité financière des soins chroniques, bien que les pouvoirs publics s’efforcent d’y remédier, souligne le KCE. Les patients chroniques déclarent encore davantage de soins médicaux reportés pour des raisons financières, et les ménages comprenant un patient chronique courent plus le risque d’être confrontés à des dépenses de santé « catastrophiques » (lorsque les contributions personnelles excèdent de 40% la capacité à payer du ménage).

De plus, un grand nombre de malades chroniques ne connaissent pas l’existence des droits et mesures de protection auxquels ils et elles pourraient avoir accès.

Enfin, la prévention reste le parent pauvre. Ainsi, le dépistage du cancer du sein est toujours trop faible par rapport à la moyenne européenne, tant pour les femmes atteintes d’une maladie chronique que pour les autres. Quant aux soins dentaires, ils sont généralement plus fréquents chez les personnes ayant le « statut affection chronique » (octroyé par l’Inami et donnant notamment accès à un système plus favorable de maximum à facturer). Néanmoins, ils diminuent proportionnellement avec l’âge, « ce qui peut s’expliquer par la réduction de la part remboursée à partir de 18 ans », analyse le centre fédéral. « Les soins dentaires doivent impérativement être renforcés chez les personnes âgées, avec ou sans statut affection chronique », conclut-il.

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