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La « Polypill » aide à prévenir les infarctus cardiaques et cérébraux

Deux réducteurs de tension artérielle, un inhibiteur du cholestérol et un anticoagulant... Le tout sous la forme d’un comprimé au lieu de quatre. Cette polypill a été développée il y a plus de 15 ans par deux scientifiques britanniques. La première étude à long terme montre maintenant qu’elle peut prévenir efficacement les maladies cardiovasculaires chez les personnes de plus de 50 ans.

Les résultats de la nouvelle étude sur l’effet de la polypill cardiovasculaire sont remarquables. Sur une période de cinq ans, quelque 7 000 Iraniens de 50 à 75 ans ont participé à l’étude. Ils ont été divisés en deux groupes. Le premier groupe prenait une polypill par jour tandis que le second groupe suivait un mode de vie sain. Les chercheurs vérifiaient régulièrement leur état de santé, et si un individu souffrait d’hypertension artérielle, il recevait le traitement nécessaire. Sur une période de cinq ans, il n’y a « seulement » eu « que » 202 incidents dans le groupe des polypills, tels qu’une crise cardiaque, un accident vasculaire cérébral ou un décès. Dans l’autre groupe, il y a eu 301 incidents. Les participants qui ont vraiment avalé leur polypill quotidienne et ne l’ont pas oubliée une seule fois se sont avérés être de loin les mieux protégés.

Selon les chercheurs, les résultats indiquent que l’administration quotidienne et préventive de polypill aux personnes de plus de 50 ans peut contribuer à une prévention efficace des maladies cardiovasculaires.

Discussion

Qu’il s’agisse d’une bonne idée (ou non) de conseiller à toutes les personnes de plus de 50 ans d’avaler une polypill quotidienne est sujet à débat. La Fondation néerlandaise du coeur (Nederlandse Hartstichting) n’est pas favorable à une telle approche. Dans notre pays aussi, les cardiologues soulignent les pièges potentiels d’une telle prévention. Par exemple, il n’est pas évident de traduire les résultats des plus de 50 ans iraniens dans la situation belge, où les soins de santé sont à un niveau plus élevé. De plus, la polypill n’élimine pas tous les risques, comme l’hypertension artérielle. La critique qui revient le plus souvent est la crainte que cette pilule ne soit trop souvent considérée comme une prévention sûre, pour un mode de vie malsain. Alors que ce traitement ne remplace pas un mode de vie sain.

Patients à risque

Dans notre pays, la polypill cardiovasculaire est prescrite depuis plusieurs années aux personnes qui ont eu une crise cardiaque ou qui ont eu un stent ou un pontage coronarien. Outre l’adaptation du mode de vie – interdiction de fumer, alimentation saine et exercice physique – la fidélité au traitement prescrit est l’un des piliers les plus importants pour maintenir la maladie sous contrôle. Des études montrent qu’une personne sur quatre oublie au moins une pilule dès le mois suivant un infarctus. Les raisons sont multiples : de l’oubli au manque d’information de la part du médecin, en passant par la surévaluation du prix, les effets secondaires trop nombreux ou l’absence d’une ordonnance.

Il y a aussi un facteur psychologique. Certaines personnes ont des difficultés à transporter une boite à pilules complète sur elles. Mais si vous n’utilisez pas vos médicaments correctement, vous augmentez considérablement les risques de subir un autre infarctus. La polypill semble être un moyen très efficace pour augmenter l’observance thérapeutique. Les personnes qui suivent ce traitement sont jusqu’à 20% plus fidèles. Ce groupe a également beaucoup moins de nouveaux infarctus. Les patients eux-mêmes trouvent cette pilule plus agréable. Ils peuvent prendre une unique pilule tous les soirs, au lieu de trois à divers moments de la journée. La polypill n’a aucune influence sur les effets secondaires, qui restent les mêmes.

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