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La maladie de Parkinson peut-elle être détectée dans la peau?

Il est souvent difficile de diagnostiquer la maladie de Parkinson à un stade précoce car les symptômes sont légers et peu spécifiques. De nouvelles recherches ont porté sur un biomarqueur cutané qui semble prometteur non seulement pour poser le diagnostic mais aussi pour suivre l’évolution de la maladie.

La maladie de Parkinson implique des dépôts de la substance α-syn dans le cerveau et dans les nerfs périphériques de la peau. Il était déjà possible de détecter les dépôts dans les fibres nerveuses dermiques, mais cela ne fait pas partie de la pratique clinique. Non seulement car ces recherches prennent beaucoup de temps, mais aussi car les résultats présentent une certaine ambiguïté. Une nouvelle technique (Real-Time Quaking-Induced Conversion), qui a déjà fait ses preuves pour détecter les dépôts dans le cerveau, a été utilisée par le groupe de recherche du Dr Kuzkina (Université de Wurzburg) pour faire de même avec les tissus de la peau.

Biopsie de la peau

Plusieurs échantillons de peau ont été prélevés et analysés sur environ 64 participants, dont 34 patients atteints de Parkinson et un groupe témoin de 30 personnes. Dans cette étude en aveugle, tous les 34 patients malades ont bien été testés positifs au Parkinson et les biopsies cutanées ont également pu être répétées dans différents laboratoires. En outre, les chercheurs ont constaté une forte relation entre les résultats obtenus et la durée ainsi que l’évolution de la maladie. Des scores cliniques plus élevés ont notamment été constatés chez les patients atteints du Parkinson présentant des troubles du comportement pendant le sommeil, une constipation ou des problèmes cognitifs légers. Il existe également un lien avec les symptômes non-moteurs.

L’analyse du tissu cutané par cette technique fournit donc des résultats très précis pour le diagnostic de la maladie de Parkinson, même à un stade très précoce. De plus, les résultats des tests étaient également liés à la durée de la maladie et au nombre de symptômes non-moteurs. Cela en fait un biomarqueur potentiellement intéressant pour ce trouble. L’inconvénient de cette approche est que plusieurs biopsies cutanées sont nécessaires pour obtenir un résultat vraiment spécifique. En outre, ces recherches doivent maintenant être répétées dans un plus grand groupe de patients.

Jusqu’à présent, le diagnostic repose essentiellement sur un examen clinique, au cours duquel le neurologue recherche des symptômes extérieurs (tremblements, lenteur...), complété par un examen physique et souvent un scanner cérébral pour exclure d’autres troubles.

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