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La crise sanitaire a exacerbé la consommation de tabac des Belges

La crise sanitaire a exacerbé la consommation de tabac des Belges, ressort-il de la dernière « enquête tabac » de la Fondation contre le cancer, publiée mardi. Pour la fondation, il existe un risque réel que ce comportement perdure. Elle appelle donc les gouvernements à « demander des comptes » à l’industrie du tabac, selon le principe du « pollueur-payeur ».

En 2020 et 2021, respectivement 28% et 27% des Belges fumaient quotidiennement ou occasionnellement, selon cette enquête tabac, menée en ligne en septembre dernier sur plus de 3.000 personnes âgées de plus de 15 ans. Un pourcentage plus élevé qu’au cours des quatre dernières années, lorsque les fumeurs étaient entre 20 et 23%. « La crise sanitaire a eu un impact considérable sur notre mode de vie et notre bien-être » et « les comportements à risque (...) ont augmenté depuis le début de la crise« , commente la Fondation contre le cancer.

Ainsi, « environ 50 à 60% des fumeurs ont changé leurs habitudes tabagiques pendant la crise sanitaire. Entre 32% et 39% des fumeurs déclarent fumer davantage par rapport à la période précédant l’arrivée du Covid-19, tandis que seulement 16% à 20% déclarent fumer moins », souligne la Fondation contre le cancer, en référence à un rapport de Sciensano sur cette même question.

Le principe du pollueur-payeur

« Des années de vie saine partent ainsi en fumée », déplore la fondation, qui craint que ces mauvaises habitudes ne s’installent durablement. Or, elles ont un coût: pour les fumeurs eux-mêmes, les entreprises via l’absentéisme des personnes malades et les gouvernements. Selon une étude sur le coût social des drogues licites et illicites en Belgique (Socost) menée par le fédéral en 2012, le coût total du tabagisme pour la société belge s’élevait à 13 milliards d’euros.

Pour la Fondation contre le cancer, il est dès lors temps que l’industrie du tabac « paie pour le lourd tribut qu’elle entraîne sur la société et sur la santé en instaurant une nouvelle contribution financière, selon le principe du ‘pollueur-payeur' ». « C’est parfaitement réalisable sur le plan juridique et 71% des sondés y sont favorables. »

« L’industrie du tabac sait à quel point ses produits sont nocifs, mais continue à les fabriquer et promouvoir », s’indigne Suzanne Gabriels, experte en prévention à la fondation. « Avec le coronavirus, des mesures politiques sans précédent ont été prises. Qu’attend-on pour le tabac? », conclut la directrice médicale Anne Boucquiau.

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