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L’indice nova, complément au nutri-score

Pour savoir si un produit alimentaire est sain, le nutri-score n’est pas totalement pertinent, puisqu’il passe sous silence le degré de transformation des aliments. Mais il existe un autre indicateur: l’indice nova.

Aujourd’hui connu de tous, le nutri-score est un système d’étiquetage qui permet de répartir les aliments en cinq catégories (de A à E), en fonction de leur valeur nutritionnelle. Concrètement, les aliments y sont classés selon une formule prenant en compte leur teneur en sucre, en sel, en graisses saturées, en produits végétaux, en fibres et en protéines, pour 100 grammes de produit. À quantités égales, un aliment estampillé « A » a donc une plus grande valeur nutritionnelle qu’un aliment affichant un triste « E ». Mais qu’on ne s’y trompe pas: le nutri-score n’est en lui-même pas suffisant pour déterminer si un aliment est sain ou non.

Outre que cette classification ne prend pas en compte la quantité de produit réellement employée (qui irait utiliser 100 grammes d’huile en une fois? ), elle passe sous silence la présence éventuelle d’additifs et les processus mis en oeuvre pour obtenir l’aliment final. Raison pour laquelle certains produits industriels (pains de mie pré-emballés, plats préparés, sodas lights...) peuvent obtenir un très bon nutri-score, alors qu’il s’agit en réalité d’aliments ultra-transformés ayant bénéficié de techniques industrielles (hydrogénation, hydrolyse...) et contenant de nombreux conservateurs, texturants, colorants, stabilisants...

Or, de plus en plus d’études scientifiques suggèrent qu’une consommation importante d’aliments ultra-transformés peut porter préjudice à la santé, en augmentant le risque de cancers, de problèmes cardiovaculaires, d’inflammation, voire en modifiant le microbiote intestinal.

Jongler avec les classifications

« Pour prendre en compte cet aspect, des universitaires brésiliens ont conceptualisé la classification nova, aujourd’hui reconnue par l’OMS et l’ONU », explique Serge Pieters, professeur de diététique à la Haute-École Léonard de Vinci. Les aliments y sont répartis en quatre catégories, en fonction de leur degré de transformation industrielle (voir encadré). Si l’indice nova n’est que rarement visible sur les étiquettes, il existe une application mobile gratuite (« Open Food Facts ») qui permet de scanner les produits.

« Reste que l’indice nova n’est pas parfait, il convient de l’utiliser de façon raisonnée, tempère le professeur de diététique. Il manque un peu de nuances: certains produits sont classés en catégorie 4 alors qu’à la lecture de l’étiquette, ils ne semblent pas excessivement problématiques... »

Il existe aussi des produits très peu transformés qu’il vaut mieux ne pas consommer trop souvent! L’idéal est donc de jongler entre nutri-score et indice nova, qui s’avèrent complémentaires, en essayant de favoriser les produits les mieux cotés dans les deux catégories.

La classification NOVA

  • NOVA 1 – Groupe 1 : Aliments bruts (fruits, légumes et viandes frais, oeufs...) ou transformés de façon minime (découpés, broyés, rôtis, filtrés, pasteurisés, bouillis, réfrigérés, congelés, emballés sous vide...). Il s’agit souvent d’aliments nécessitant une préparation à domicile avant d’être consommés.
  • NOVA 2 – Groupe 2 : Aliments transformés via séchage, pressage, raffinage, broyage ou meunerie. Ces aliments de longue conservation ne sont presque jamais consommés seuls, mais servent à préparer, assaisonner ou cuire les aliments du groupe 1. On y retrouve l’huile, le sucre, le sel, le beurre...
  • NOVA 3 – Groupe 3 : Aliments transformés via cuisson, fermentation non- alcoolique, mise en conserve, etc. Il s’agit d’aliments du groupe 1 conditionnés avec adjonction d’éléments du groupe 2. On y retrouve les conserves de poisson, les soupes en bouteille, les fruits au sirop, le pain, le fromage... qui peuvent contenir des conservateurs, des antioxydants et des stabilisants, mais pas d’autres additifs.
  • NOVA 4 – Groupe 4 : Aliments ultra-transformés, dans lesquels se retrouvent des substances dérivées d’aliments (caséine, lactose, gluten...) ou des aliments traités (huiles hydrogénées, sucre inverti...) ainsi que des additifs autres que ceux du groupe 3: colorants, stabilisateurs de couleur, arômes, exhausteurs de goût (autres que les sucres et le sel), édulcorants non-sucrés, agents de carbonatation, de raffermissement, de gonflement ou anti-gonflement, démoussants, émulsifiants, humectants...

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