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L’hygiène intime : stop ou encore ?

L’hygiène intime n’est pas à négliger, mais à trop en faire, on risque des désagréments inattendus.

L’équilibre physiologique de la zone vaginale repose sur un écosystème harmonieux, mais fragile. Principalement composée de micro-organismes appelés lactobacilles ou bacilles de Doderlein, elle représente l’une des parties les plus vulnérables du corps de la femme. Ces bacilles forment une espèce de micro-film qui tapisse la muqueuse vaginale et la protège des microbes et champignons. Un vagin sain est nettement plus acide que le reste du corps avec un pH compris entre 4 et 4,5.

Une hygiène en douceur à l’extérieur ...

En principe, un soin quotidien est amplement suffisant. Optez pour nettoyage en douceur de la région vulvaire, de préférence avec de l’eau tiède pour éviter la prolifération d’éventuelles bactéries. Une hygiène intime trop intense n’est pas une bonne idée car elle peut causer de nombreux désagréments. Vous pouvez éventuellement utiliser un produit adapté pour la toilette intime qui maintient l’équilibre de cette zone sensible. Mais bannissez absolument les savons classiques.

... et à l’intérieur

Dans certains cas, une hygiène plus en profondeur peut être recommandée, pendant la période de menstruation par exemple. L’usage prolongé de tampons ou de serviettes protectrices peut en effet provoquer des infections. Utilisez une émulsion lavante douce et adaptée, mais n’exagérez en aucun cas. Si vous êtes une grande adepte des sports d’eau, et particulièrement en piscine publique, sachez que le chlore attaque l’acidité naturelle du vagin et peut engendrer irritations et autres démangeaisons. Lavez-vous correctement après avoir quitté le bassin et séchez parfaitement cette zone sensible.

Les douches vaginales sont à proscrire car elles n’engendrent que problèmes gynécologiques, voire sexuels. Si elles réduisent éventuellement les sécrétions et pertes blanches, elles agressent la flore en perturbant l’acidité et la barrière naturelles de cette zone.

Les infections vaginales

Les deux infections les plus courantes concernant cette région intime sont les infections bactériennes dues à la bactérie Gardnerella vaginalis (18 à 37% des femmes) et les mycoses au Candida Albicans (25 à 44%).

Lorsque la flore vaginale est perturbée, certaines bactéries, comme celles de type Gardnerella, sont capables de proliférer, causant chez de nombreuses femmes une vaginose bactérienne. La Gardnerella Vaginalis se localise de façon normale au niveau de la flore vaginale, mais elle peut devenir pathogène lorsqu’elle perturbe cette flore et qu’elle augmente de manière anormale. Cette vaginose se caractérise par des pertes grisâtres et nauséabondes. Les femmes ne sont pas toujours conscientes de développer une vaginose bactérienne car celle-ci ne provoque que peu de démangeaisons. Mais l’odeur des pertes peut les inciter à accroître leur hygiène intime, ce qui n’est pas à conseiller puisqu’elle va perturber davantage la flore vaginale. Si la vaginose bactérienne s’accompagne de douleurs caractéristiques, elle pourra être traitée par voie orale ou vaginale avec du métronidazol ou avec une crème à base de clindamycine. Dans le cas contraire, l’infection ne se traite pas car elle disparaît spontanément après quelques semaines.

La plupart du temps, la mycose vaginale à Candida est due à un champignon de la famille des levures appelé Candida Albicans. Naturellement présent en milieu vaginal, si celui-ci croît exagérément, il va déséquilibrer l’écosystème vaginal. Il provoque des démangeaisons, des irritations, une sensation de brûlure lors de la miction, des rougeurs et un gonflement de la paroi vaginale. Parfois, une irritation locale (vulvite) va de pair avec une vaginite, ce qui entraîne des douleurs lors des relations sexuelles. La prise d’antibiotiques et une hygiène intime trop fréquente peuvent être responsables de ce désagrément. Mais les personnes diabétiques ainsi que celles qui souffrent d’un déficit immunitaire sont particulièrement sensibles à ce champignon. Le médecin administre un traitement local à base de dérivés imidazolés ou une médication par voie orale de triazolés. En cas d’infections chroniques (quatre fois ou plus par an), un traitement de plus de dix jours est conseillé.

Une émulsion neutre, acide ou basique?

Parmi les émulsions lavantes adaptées à l’hygiène intime et disponibles actuellement en pharmacie, peu se basent sur des preuves scientifiques. A l’usage, il faut différencier les produits acides et les produits basiques. Les chercheurs ont montré que l’environnement idéal pour le développement du Candida était plutôt acide et donc moins alcalin. En revanche, la Gardnerella Vaginalis prolifère davantage dans un milieu alcalin. Les femmes sujettes au Candida préfèreront une formule lavante basique, tandis que celles qui souffrent plus fréquemment de vaginose bactérienne choisiront plutôt une émulsion nettoyante plus acide. Modérez leur utilisation et n’en abusez pas quotidiennement.

Quelques conseils pour éviter l’inconfort vaginal

  • Ne portez pas de vêtements trop serrés qui empêchent une bonne aération.
  • Préférez les sous-vêtements en coton à ceux en matière synthétique qui favorisent la transpiration et créent un environnement chaud et humide, propice au développement des bactéries et champignons.
  • N’utilisez pas de déodorant ou de serviettes parfumées car ils perturbent l’environnement naturel vaginal.

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