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L’hormonothérapie chez les femmes ménopausées réduit le risque de maladie d’Alzheimer

Ce que l’on soupçonnait depuis un certain temps a désormais été confirmé scientifiquement par le professeur Herman Depypere (UZ Gent), gynécologue et spécialiste de la ménopause, et le professeur Harald Hampel (Université de la Sorbonne), neurologue et spécialiste de la maladie d’Alzheimer. Leurs recherches montrent que chez les femmes porteuses d’un biomarqueur spécifique qui ont suivi un traitement hormonal pendant six mois, le risque de maladie cérébrale diminue rapidement.

« Il s’agit d’une découverte importante qui permet de détecter la maladie à un stade précoce et d’avancer dans la recherche d’un traitement », a déclaré le professeur Depypere.

La ménopause accélère la démence

Chaque jour, lors de ses consultations, Herman Depypere rencontre des femmes qui souffrent des conséquences de la ménopause. Elles présentent un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires, d’ostéoporose, de cancer du sein mais aussi de démence. En tant que chercheur, il a tenté de trouver des moyens de détecter ces maladies plus tôt, dans l’espoir de les traiter avant leur apparition, de manière préventive, ou à un stade précoce. « Beaucoup de femmes suivent bien souvent un traitement hormonal pour soulager les symptômes typiques de la ménopause, comme les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes. Je me suis demandé si nous pouvions également utiliser ce traitement pour lutter contre des maladies graves telles que la maladie d’Alzheimer. »

Biomarqueur de la maladie d’Alzheimer

Son collègue, le professeur Hampel, a découvert lors de recherches antérieures qu’une personne porteuse de l’APO E4, un biomarqueur présent dans le plasma sanguin, a six fois plus de risques de développer la maladie d’Alzheimer. Ce biomarqueur est présent chez environ 20% des femmes en début de ménopause. Les deux médecins ont alors lancé une étude ensemble. Des femmes en début de ménopause et présentant le biomarqueur ont suivi pendant six mois un traitement hormonal connu. Les chercheurs les ont ensuite comparées à un groupe témoin de femmes n’ayant reçu aucun traitement. Après seulement six mois, il est apparu que l’hormonothérapie avait un effet nettement bénéfique chez les femmes porteuses du biomarqueur.

« Le croisement de deux disciplines a conduit à une découverte importante pour la maladie d’Alzheimer », déclare le professeur Hampel. « Nous savons désormais quelles sont les femmes les plus exposées à la maladie et nous pouvons les distinguer plus rapidement. Cela nous donne également une longueur d’avance dans la recherche d’un traitement efficace. »

« Dans une prochaine étape, les gynécologues pourraient dépister la présence de l’APO E4 dans le sang de toutes les femmes en début de ménopause », indique le professeur Depypere. « Avec les neurologues, nous pouvons voir quelles implications cette découverte pourrait avoir dans le futur et de quels types d’informations nous avons encore besoin. En tout état de cause, cette publication dans une revue de premier plan constitue une avancée importante dans la lutte contre la démence.

De 20 ans à six mois

Une vingtaine d’années de recherches approfondies sur plus de 27 000 femmes avaient déjà montré que l’hormonothérapie réduisait le risque de maladie d’Alzheimer. Mais jusqu’à présent, le fonctionnement exact de ce mécanisme n’était pas clair. Cette nouvelle étude a permis de découvrir le mécanisme de ce biomarqueur en à peine six mois.

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