© iStock

L’homéopathie peut-elle jouer un rôle complémentaire dans le traitement du cancer?

De plus en plus de patients atteints de cancer ont recours à des thérapies complémentaires telles que l’homéopathie ou l’acupuncture pour combattre les effets secondaires. « La prise en charge du cancer évolue vers une approche plus intégrée, associant les traitements conventionnels à des soins de support adaptés au patient. Cela peut être fait à n’importe quel stade du traitement », explique le Dr Ingrid Theunissen, gynécologue (Hôpital Delta Chirec), spécialisée en oncologie intégrée.

L’oncologie est l’une des disciplines qui se prête le mieux à ce type de soins intégrés. Après tout, les traitements du cancer nécessitent toujours un travail d’équipe, comprenant des oncologues, des infirmières spécialisées, des radiothérapeutes, des pharmaciens, des physiothérapeutes et des psychologues.

« Ces dernières années, nous avons constaté une nette évolution vers une approche plus intégrée du traitement du cancer. Cela promet de devenir la médecine de l’avenir. De plus en plus de patients atteints de cancer le demandent. Ils veulent pouvoir jouer un rôle actif dans leur traitement et la plupart préfèrent une thérapie complémentaire « naturelle ». Dans une approche intégrée, les traitements conventionnels tels que la chimiothérapie, la radiothérapie, les thérapies ciblées et l’immunothérapie sont complétés par des soins de support sûrs pour le patient afin qu’il tolère mieux le traitement. Aux États-Unis, ce mouvement existe depuis bien plus longtemps, avec des résultats positifs. Ce qui est important ici, c’est que les soins complémentaires ne doivent jamais remplacer l’approche conventionnelle, et ne le peuvent pas », souligne le Dr Ingrid Theunissen.

La réalité du terrain

Toutes les thérapies complémentaires ne peuvent pas être associées au traitement du cancer. Leur sécurité et leur utilité doivent être évaluées au préalable. « De nos jours, de nombreux patients atteints de cancer ont recours à des méthodes alternatives de leur propre chef afin de réduire leurs symptômes et de mieux supporter leurs traitements. Un dialogue ouvert sur ce sujet avec leur médecin est indispensable, même si c’est difficile pour certains. J’encourage tout le monde à le faire, car certaines thérapies peuvent être potentiellement dangereuses ou même interférer avec l’effet du traitement du cancer. Je pense à l’utilisation d’huiles essentielles, de certaines phytothérapies ou tisanes qui peuvent provoquer des effets indésirables, par exemple en cas de chimiothérapie. Cette pratique est fortement déconseillée pendant le traitement du cancer. »

Homéopathie

L’homéopathie est actuellement l’une des thérapies complémentaires les plus utilisées, bien que son efficacité ne soit pas approuvée par de nombreux médecins. « C’est exact », dit le Dr Theunissen. « Moi aussi, j’ai dû lutter contre les préjugés dans mon service, mais je vois les résultats positifs chez de nombreux patients. En outre, l’homéopathie est parfaitement sûre lorsqu’on le combine avec les traitements anticancéreux habituels. Il n’y a absolument aucun risque d’interactions indésirables. »

Un avis partagé par l’hématologue et oncologue Dr Aurélie De Pasqual (CHR Verviers). Elle a également suivi un cours d’homéopathie et utilise désormais cette thérapie, entre autres, pour combattre les effets secondaires indésirables des traitements contre le cancer. « Les patients atteints de cancer qui souffrent de nausées, d’indigestion, de stress, d’anxiété, de problèmes de sommeil, voient leurs symptômes atténués grâce à l’homéopathie, ce qui augmente le taux de réussite de leurs traitements contre le cancer. Aux différents stades de la maladie, l’homéopathie peut être utile. Cela peut également être utile dans le cadre d’un traitement palliatif du cancer, en tant que thérapie complémentaire, pour améliorer de manière significative la qualité de vie durant les derniers mois. Bien sûr, les granules eux-mêmes ne guérissent pas les tumeurs, mais ils aident à diminuer voire supprimer les symptômes. »

Une amélioration de la qualité de vie et même un prolongement de l’espérance de vie sont également des effets positifs suggérés par certaines études lorsque l’homéopathie est utilisé comme traitement complémentaire. « Une étude autrichienne en double aveugle, contrôlée par placebo, sur des patients atteints d’un cancer du poumon a clairement indiqué que leur qualité de vie s’était améliorée, que les symptômes avaient diminué et que le taux de survie était également plus élevé dans le groupe homéopathique », explique le Dr Theunissen.

Cependant, on ne sait pas encore expliquer pourquoi certains patients atteints de cancer qui utilisent l’homéopathie ont un taux de survie plus long. « Cela peut avoir un rapport avec un meilleur suivi du traitement », déclare le Dr De Pasqual. « Parce qu’ils sont moins gênés par les effets secondaires et les complications, les patients suivent mieux leurs traitements lourds contre le cancer. Ainsi, le calendrier de traitement prescrit est respecté et moins de thérapies doivent être reportées. Cela a, bien sûr, un impact positif sur l’espérance de vie. »

Contenu partenaire