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L’environnement sonore, un enjeu clé contre les troubles auditifs

PlusMagazine.be Rédaction en ligne

Radio, musique, podcasts, jeux vidéos, visioconférences...: l’environnement sonore auquel sont confrontées chaque jour nos oreilles est-il toujours de bonne qualité ? Chercheurs et experts appellent à rechercher le « bon son » plutôt que le « gros son » pour limiter les troubles auditifs.

« Nous sommes dans une civilisation où on a rempli l’espace d’un bruit qui ne désemplit jamais » ce qui n’est pas sans conséquence sur la santé auditive, explique à l’AFP Christian Hugonnet, ingénieur acousticien et président fondateur de l’association la Semaine du son qui milite pour sensibiliser la société à l’importance de l’environnement sonore.

Aux bruits ambiants du quotidien s’ajoutent une multitude d’autres sons – musique, télévision, radio, podcasts, jeux vidéos, conversations téléphoniques ou encore visioconférences dans la sphère professionnelle – captés par les oreilles et souvent amplifiés désormais par des écouteurs ou des casques audio.

Problème, « la plupart des sons enregistrés sont extrêmement densifiés, de manière à être entendus au dessus du niveau de bruit de fond de la ville », souligne M. Hugonnet.

Cette technique dite de « compression du son », popularisée notamment par le format MP3, permet notamment de mélanger des sons faibles avec des sons forts. Ce qui, à la télévision par exemple, évite de devoir monter le volume quand les acteurs chuchotent ou de le baisser lors d’une explosion.

« Retrouver du silence »

« Ça donne l’impression que le son est bien meilleur, on n’entend plus le bruit ambiant, mais au prix d’entendre beaucoup plus fort ce qu’on est en train d’écouter » et « d’une disparition des micro silences » qui ponctuent le son à l’état naturel, souligne M. Hugonnet.

Si une partie des cas de surdité est d’origine héréditaire, « il y a des manifestations du vieillissement auditif qui peuvent apparaître dès 30, 40 ou 50 ans. Et dans ces cas-là, le bruit est l’une des causes les plus évidentes« , explique à l’AFP le professeur Paul Avan, qui dirige le Centre de recherche et d’innovation en audiologie humaine.

« On s’aperçoit que la qualité des sons utilisés est souvent médiocre, or le système auditif n’aime pas être sollicité constamment. Il faut retrouver du silence, même un minimum, et des sons naturels pour permettre au moins de temps en temps à notre oreille interne de se reposer », pointe ce chercheur.

Une partie de la solution consiste à réduire son exposition aux sons les plus compressés, s’informer et privilégier des supports d’écoute moins agressifs. Sur le modèle du bio, certaines plateformes d’écoute musicale revendiquent notamment un catalogue de musiques en haute qualité.

En cas de perte sévère d’audition, le recours aux prothèses auditives reste actuellement la seule solution.

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