L’efficacité des neurostimulateurs contre les douleurs chroniques au dos estimée avec précision

Après une chirurgie du dos, 1 patient sur 3 éprouve encore des douleurs chroniques, ce qu’on appelle le Failed Back Surgery Syndrome (FBSS). Ces patients peuvent bénéficier d’un neurostimulateur, susceptible d’alléger leur souffrance. Jusqu’à présent, il n’était pas facile d’évaluer son efficacité pour le patient. Mais une nouvelle étude a pour la première fois développé un modèle capable d’estimer avec précision l’efficacité de ce traitement.

Une douleur chronique est difficile à supporter, sans compter qu’elle exerce une forte influence sur la vie quotidienne. En général, l’intensité de la douleur (sur laquelle se focalisent la plupart des traitements à l’heure actuelle) n’est pas le seul enjeu pour les personnes qui en souffrent, il y a aussi son impact sur différents aspects de leur existence.

Depuis les années 80, l’une des solutions consiste à implanter une sorte de pacemaker pour les nerfs, appelé neurostimulateur. Les médecins de la douleur en Belgique ont été les pionniers de ce traitement révolutionnaire à l’époque.

Jusqu’à présent, il n’était pas facile d’évaluer son efficacité pour le patient. Une étude du consortium DISCOVER, placé sous la direction du Pr Maarten Moens et le Dr Lisa Goudman de l’UZ Brussel, a pour la première fois analysé le sujet et a conçu un modèle destiné à prévoir cette efficacité pour chaque patient un an après l’intervention. Les résultats de l’étude ont paru dans « Pain ».

Réduction significative des lombalgies et des douleurs à la jambe après 12 mois

Les patients atteints du Failed Back Surgery Syndrome (FBSS) après l’échec d’une opération du dos peuvent se voir implanter un neurostimulateur.

Jusqu’à présent, les évaluations des traitements portaient uniquement sur l’intensité de la douleur. Les chercheurs ont défini pour la première fois un large éventail de « holistic responses », c’est-à-dire des éléments qui sont importants pour les patients afin de pouvoir évaluer l’efficacité d’un traitement.

Outre l’intensité de la douleur, l’étude du consortium DISCOVER avait notamment comme objectif de mesurer l’impact du traitement sur :

  • la qualité du sommeil;
  • le taux d’invalidité dans les activités;
  • la qualité de vie en lien avec la santé;
  • la consommation de médicaments un an après l’intervention.

Les « holistic responders » sont donc des patients bénéficiant d’une neurostimulation qui ont ressenti une amélioration dans chacun de ces domaines.

Le Pr Maarten Moens, neurochirurgien à l’UZ Brussel explique : « L’impact du neurostimulateur sur ces 4 éléments peut désormais être prévu avec 90 % de précision. Les résultats montrent un soulagement significatif et durable de la douleur sur une période de 12 mois chez les patients souffrant de FBSS. Par ailleurs, le neurostimulateur améliore la qualité du sommeil et le fonctionnement au quotidien, mais permet aussi de réduire la quantité d’antalgiques (médicaments contre la douleur) consommés. »

Prédire le résultat individuellement

Le Dr Lisa Goudman, clinicienne-chercheuse à l’UZ Brussel, s’est servie des données des participants à l’étude pour concevoir un modèle de prévision personnalisé pour le patient et le médecin traitant qui présente un degré extrêmement élevé de précision, de sensibilité et de spécificité. Le modèle permet de prévoir, sur la base de quelques variables spécifiques recueillies lors des consultations préopératoires, si un patient peut espérer un résultat holistique excellent un an après l’implantation d’un neurostimulateur.

Le médecin traitant pourra donc désormais proposer une approche plus personnalisée, et les patients pourront obtenir une vue d’ensemble de ce qui les attends après l’implantation d’un neurostimulateur.

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