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L’aspirine pas toujours efficace pour prévenir un AVC

L’aspirine ne suffit pas dans la majorité des cas pour prévenir les AVC chez les patients atteints de fibrillation auriculaire. C’est le constat des cardiologues de la Belgian Heart Rythm Association (BeHRA) en marge de la Semaine du rythme cardiaque, prévue du 30 mai au 3 juin.

Pour les cardiologues, si l’aspirine reste indiquée dans de nombreuses affections cardio-vasculaires, elle n’est que « très rarement suffisante pour prévenir un AVC » chez les patients atteints de fibrillation auriculaire (FA), trouble cardiaque le plus fréquent qui touche 150.000 personnes en Belgique. Elle devrait être remplacée dans ces cas par des médicaments anticoagulants, soulignent-ils, s’alignant avec les dernières directives de la Société européenne de cardiologie (European society of cardiology).

L’aspirine n’était déjà plus recommandée depuis longtemps chez les patients souffrant de FA avec un haut risque d’AVC, et elle n’apparaît aujourd’hui plus suffisante non plus dans le cas d’un risque intermédiaire ou peu élevé. Ce risque étant défini par « l’état général » du patient.

Nouveaux anticoaguants oraux

Des traitements sur mesure et plus efficaces existent, à savoir les nouveaux anticoagulants oraux (NACO – NOAC en anglais), sur le marché belge depuis 4 à 5 ans et partiellement remboursés, précise le Dr. Georges Mairesse, vice-président de la BeHRA. A la différence des anticoagulants « classiques« , l’effet des NACO’s est immédiat et ils « interagissent directement avec le processus de coagulation« .

De plus, avec les inhibiteurs de vitamine K (qui joue un rôle dans la coagulation du sang ndlr), traitement anticoagulant utilisé pour prévenir les AVC, des prises de sang restent nécessaires toutes les trois semaines, et leur effet est parfois déréglé par des apports de cette vitamine, que l’on trouve dans les légumes, principalement les choux. Les nouveaux anticoagulants sont donc « plus prédictibles et nécessitent moins de contrôles« .

Rapport coût/efficacité « pas discuté »

Leur coût est plus élevé, mais le rapport coût/efficacité « n’est pas discuté« . En termes d’effets secondaires, ils provoquent aussi moins de saignements, précise le vice-président, et font baisser le risque de saignement intra-crânien de 3%.

Des « antidotes » ou « agents réversibles » de ces NACOs, arrivent aussi sur le marché, qui provoquent une réversion immédiate de l’effet de l’anticoagulant au cas où un patient doit être opéré ou fait une hémorragie après un accident de voiture par exemple, limitant le risque de décès. Le Praxbind, agent de réversion spécifique du NACO Pradaxa, est ainsi disponible depuis un mois en Belgique, ajoute le Dr. Vandekerckhove, président de la BeHRA. Le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) se penche actuellement sur l’efficacité et la sécurité de ces nouveaux anticoagulants comparés aux antagonistes de la vitamine K chez les patients avec fibrillation auriculaire.

Chaque année, 20.000 personnes subissent un AVC en Belgique, dont un sur six est lié à une fibrillation auriculaire.(Belga/OL)

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