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L’aspirine efficace pour prévenir le cancer colorectal

Acide acétylsalicylique. C’est le petit nom de l’aspirine, un des médicaments les plus consommés au monde. On la prend pour soulager un mal de tête, pour faire baisser la fièvre, comme anti-inflammatoire. Régulièrement, on apprend qu’elle est aussi efficace dans la prévention de nombreuses maladies – infarctus, pathologies liées à la grossesse, cancers – pour ne citer qu’elles. Voilà que deux nouvelles études mettent en avant son efficacité pour prévenir le cancer colorectal.

L’aspirine, couramment consommée, est la substance active de nombreux médicaments. Deux nouvelles études américaines menées sur le long terme démontrent que sa consommation régulière permettrait de réduire le risque de cancer colorectal, sans toutefois se substituer aux autres techniques de dépistage.

Un risque réduit de 19%

Il est vivement conseillé de faire une coloscopie de prévention avant l’âge de 50 ans pour éviter de développer un cancer colorectal, cette maladie qui touche environ 7.700 nouveaux patients chaque année. Il s’agit du cancer digestif le plus fréquent, dont 40 à 50% des personnes atteintes décèdent dans les cinq ans. En revanche, diagnostiqué à un stade précoce, ce cancer guérit dans 95 à 100% des cas. Même si elle est redoutée par les patients, la coloscopie est particulièrement efficace puisqu’elle réduit de 70 à 90% le risque de cancer.

Après avoir analysé les données de 136.000 patient(e)s pendant trente-deux ans, des chercheurs de l’hôpital du Massachusetts à Boston ont démontré que l’aspirine jouait également un rôle préventif et pouvait compléter de manière bénéfique la coloscopie ainsi que d’autres techniques de dépistage. Les patients qui ont absorbé régulièrement de l’aspirine, à savoir une dose standard (300 mg) ou faible (80 mg) au moins deux fois par semaine, ont réduit de 19% le risque de cancer colorectal et de 15% celui de toutes les formes de tumeurs gastro-intestinales, par rapport à ceux qui n’en consommaient pas régulièrement. « Nous pouvons désormais recommander à un grand nombre de personnes d’envisager de prendre de l’aspirine pour réduire leur risque de cancer colorectal », estime ainsi le Dr Andrew Chan, chef de l’unité d’épidémiologie clinique à l’hôpital général du Massachusetts et l’un des principaux auteurs de ces études.

Même s’il s’agit d’une nouvelle réjouissante, le spécialiste reste prudent et juge qu’ « à ce stade, nous ne sommes pas en mesure de faire une recommandation générale de l’usage de l’aspirine pour la prévention de toutes les formes de cancer ». En effet, les analyses n’ont montré qu’une réduction de 3% quant au risque de développer un cancer du sein, de la prostate ou du poumon. Par ailleurs, il n’est pas non plus conseillé d’abuser de l’aspirine, vu les risques potentiels d’hémorragie.

Les résultats de ces recherches ont été publiés dans la revue médicale américaine Journal of the American Medical Association of Oncology.

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