Guerre en Ukraine: la prise de comprimés d’iode est-elle justifiée en Belgique?

Lundi, 29.179 Belges ont récupéré gratuitement des comprimés d’iode à la pharmacie. Et pour cause: l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les menaces du président russe Vladimir Poutine inquiètent la population. Pour autant, la situation ne représente actuellement aucun danger pour la santé des citoyens belges, rassure le Centre de crise National.

Jeudi dernier, la Russie a lancé une invasion de l’Ukraine et a mis la main sur la centrale ukrainienne de Tchernobyl, site du pire accident nucléaire de l’Histoire en 1986. Ce passage sous contrôle russe a suscité un intérêt grandissant des Belges pour les comprimés d’iode, craignant les risques nucléaires, a expliqué Michael Storme de l’APB. La ruée s’est encore accentuée depuis dimanche, lorsque le président russe Vladimir Poutine a annoncé qu’il mettait la « force de dissuasion » nucléaire russe en alerte. Au total, 32.483 paquets ont été distribués en une journée.

Des comprimés d’iode: qu’est-ce que c’est?

Un incident nucléaire peut impliquer un rejet d’iode radioactif dans l’atmosphère. Or, inhalé ou ingéré, ce radioélément contribue à l’irradiation de la population, lui faisant courir un risque accru de cancer de la thyroïde. Parmi les mesures de protection, la prise d’iode stable serait donc efficace pour protéger la thyroïde. En saturant d’iode stable la glande thyroïde, celle-ci n’est en effet plus capable de fixer l’iode radioactif.

Depuis le printemps 2018, les Belges peuvent se procurer gratuitement des comprimés d’iode en pharmacie. Ces pilules doivent être prises de manière préventive en cas de catastrophe nucléaire, si de l’iode radioactif est libéré. Les comprimés sont distribués dans un emballage contenant 10 pilules, ce qui suffit à un foyer de quatre personnes.

Ces comprimés sont-ils nécessaires à l’heure actuelle?

Si disposer de comprimés d’iode est un bon réflexe, « la situation ne représente actuellement aucun danger pour la santé des citoyens belges. Disposer de comprimés d’iode stable dans ce cadre n’est donc pas nécessaire », explique le Centre de crise National.

Pour rappel, ces pastilles doivent être prises uniquement lorsque les autorités en donnent l’ordre, généralement en cas d’incident nucléaire dans le pays, si notre pays est frappé par des bombes nucléaires ou si un pays voisin est bombardé et qu’un nuage radioactif se dirige vers la Belgique.

Déconseillé aux personnes de plus de 40 ans

La prise d’iode est de plus déconseillée à certaines tranches de la population, notamment aux personnes âgées de plus de 40 ans. « Ces personnes présentent en effet un risque très faible de développer un cancer de la thyroïde à la suite d’une exposition à l’iode radioactif, alors que le risque de dérèglement de leur fonction thyroïdienne dû aux comprimés d’iode stable est plus élevé », selon le Centre de crise. Elles sont dès lors invitées à consulter leur médecin traitant ou spécialiste concernant l’usage éventuel de comprimés d’iode.

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