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Gare aux chenilles processionnaires

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

En apparence inoffensive, la chenille processionnaire s’avère être un véritable danger, tant pour votre santé que celle de vos animaux de compagnie. Et pour cause : ses poils urticants provoquent allergies, démangeaisons et éruption cutanée aussi douloureuse qu’inconfortable. Une intervention médicale est d’ailleurs souvent nécessaire.

La chenille processionnaire est une larve de papillon de nuit qui éclot début mai et qui connaitra plusieurs mues avant de se transformer en papillon entre juin et septembre. On en trouve de deux sortes : les chenilles processionnaires du pin, qui sont principalement présentes dans le bassin méditerranéen, et les chenilles processionnaires du chêne, qu’on retrouve dans nos régions, Belgique y compris.

La larve peut mesurer jusqu’à 4 cm de long, et possède une teinte brune noirâtre parsemée de taches rougeâtres sur la partie supérieure et les flancs. Sa face ventrale est jaune et sa tête est toute noire. Enfin, sa caractéristique principale : son corps est fortement velu et couvert de poils urticants et allergisants.

Ces chenilles vivent en colonies. Le jour, elles séjournent dans des nids soyeux qui prennent de l’ampleur avec l’âge et le nombre des chenilles. Ces nids sont plaqués sur le tronc ou sous les branches. Elles sortent en fin de journée, en procession, pour se nourrir des feuilles du chêne. À partir de juillet, toutes les chenilles d’un même cocon quittent leur nid, toujours en procession, pour s’enfouir dans le sol. Chacune des chenilles va tisser un cocon avant de se transformer en chrysalide.

Des chenilles en Belgique

En Belgique, selon le Centre antipoison belge, on les trouve majoritairement dans les provinces d’Anvers, du Limbourg et du Brabant flamand. Mais en 2019, des foyers ont également été détectés en Wallonie, dans les régions d’Arlon et d’Eupen. Elle est actuellement présente dans les localités de Viroinval, Chimay, Couvin, Rochefort, Houyet, Marche-en-Famenne et Bouillon mais les zones s’étendent.

Danger pour la santé

La chenille processionnaire mue cinq fois au cours de son développement. Et c’est lors de la troisième mue que vont apparaître les fameux poils urticants. Ce sont ces poils urticants qui peuvent causer des problèmes aux mois de mai, juin et juillet. En effet, lorsqu’elles se sentent menacées, les chenilles projettent leurs poils dans l’air. Une simple rafale de vent peut transporter les poils et les disperser un peu partout. Gare à vous si vous vous promenez à proximité : le caractère urticant de ces poils provoque de sérieuses réactions allergiques et des démangeaisons, voire des oedèmes sur les parties du corps les plus exposées.

  • Contact avec la peau

Une éruption cutanée apparaît dans les quelques heures qui suivent le contact avec les poils. Et qui dit éruption cutanée, dit également démangeaisons. La gravité de la réaction varie d’une personne à l’autre. La réaction se fait sur les parties découvertes de la peau mais aussi sur d’autres parties du corps.

  • Contact avec les yeux

Lorsqu’ils touchent la zone oculaire, les poils sont responsables d’une irritation douloureuse, aussi appelée conjonctivite (yeux rouges, douloureux et larmoyants). Attention : ne frottez pas vos yeux, même s’ils piquent. Car si un poil urticant s’enfonce profondément dans les tissus oculaires, des réactions inflammatoires sévères peuvent apparaître avec, dans de rares cas, une évolution vers la cécité. Les poils ne peuvent alors être enlevés que par une intervention chirurgicale.

  • Contact par inhalation

L’inflammation ne touche pas que les yeux et la peau. En inhalant les poils, les muqueuses des voies respiratoires supérieures peuvent également devenir irritées et enflammées. Cette irritation se manifeste par des éternuements, des maux de gorge, des difficultés à déglutir et éventuellement des difficultés respiratoires dues à un bronchospasme (rétrécissement des bronches comme dans l’asthme).

  • Contact par ingestion

En cas d’ingestion, les poils peuvent provoquer une inflammation des muqueuses de la bouche et des intestins. Les symptômes à reconnaître ? Une hypersalivation, des vomissements et des douleurs abdominales.

Que faire?

En cas de découverte d’un nid, il faut en informer le référent chenille processionnaire de votre administration communale. Mais surtout, n’essayez pas de vous débarrasser vous-mêmes de ces nuisibles! Ne vous approchez surtout pas des chenilles ou de leur nid et ne les touchez pas. Ne les attaquez pas non plus avec un nettoyeur haute pression. C’est ainsi que les poils urticants se détachent en masse.

En cas d’exposition, voici quelques précautions à prendre : premièrement, retirez vos vêtements et manipulez-les avec des gants. Vous pouvez vous servir de papier collant pour décrocher les poils urticants de la peau. Lavez la peau abondamment à l’eau et au savon et rincez vos yeux. Les antihistaminiques peuvent également soulager les démangeaisons.

En cas de troubles graves ou de troubles respiratoires, il vaut mieux consulter un médecin.

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