Gardez une haleine fraîche

Avoir mauvaise haleine ? Ce n’est a priori pas bien grave. Solutions pour l’éviter et y remédier.

Contenu :

Bactéries hors contrôle
Gare à l’ail : triple action !
L’halitose chronique : une bataille de chaque instant
L’halitophobie : c’est dans la tête

Votre interlocuteur recule d’un demi-mètre d’un air pincé ? Message reçu ! Votre haleine incommode votre entourage. Les réactions de vos proches sont en effet le principal indicateur de ce phénomène, l’halitose, car il est souvent difficile de sentir sa propre haleine. A quoi est-ce dû ? Que faire pour s’en débarrasser ?

 » L’halitose peut avoir des conséquences sociales, explique le Pr Pierre Bercy, parodontologue aux Cliniques universitaires Saint-Luc, à Bruxelles. On a peur de parler en public, on s’isole. Hommes et femmes sont touchés de la même manière, à tout âge. « 

Il est inutile de souffrir en silence, différentes solutions existent, en fonction de l’origine du problème. Un dentiste ou un parodontologue les détermineront et vous expliqueront les éventuelles mesures à prendre.

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Bactéries hors contrôle

La plupart des halitoses (85 % à 90 %) proviennent de la bouche : contrairement à une idée reçue, l’estomac n’y est pas pour grand-chose ! Par contre, les dépôts d’aliments dans la bouche, les caries, les plombages défectueux, les maladies des gencives, les prothèses mal adaptées, les dépôts de plaque dentaire, etc., permettent à des bactéries naturellement présentes dans la bouche de proliférer. Les composés volatils sulfurés qu’elles produisent sont responsables de l’odeur désagréable perçue.

La solution ? Commencer par identifier et soigner le problème (la carie, le plombage, etc,) puis maintenir une hygiène buccodentaire optimale. Se brosser les dents après chaque repas, par exemple.

La sécheresse buccale est également susceptible de causer une mauvaise haleine : en effet, la salive permet d’éliminer une partie des bactéries. Certains médicaments (des diurétiques, antihypertenseurs, anxiolytiques et antidépresseurs, antihistaminiques, etc.) ont comme effet secondaire de diminuer la production de salive et de provoquer une halitose. La sécheresse buccale est aussi à l’origine de ce qu’on appelle l’haleine du matin : la production de salive étant ralentie pendant notre sommeil, nous pouvons parfois nous réveiller avec une haleine désagréable. Il suffit alors de boire ou manger quelque chose et le problème disparaît. Enfin, le tabac ayant également pour effet de diminuer les sécrétions de salive, il favorise aussi la prolifération des bactéries et l’apparition d’une haleine désagréable qui s’ajoute à l’odeur du tabac.

Plus rarement (5 % à 8 % des cas), il arrive que l’halitose trouve son origine dans la sphère ORL : elle résulte d’une sinusite, d’une rhinite chronique ou d’une amygdalite. Et certaines pathologies (diabète, insuffisance rénale...) auront également une influence négative sur l’haleine. Consulter un parodontologue ou un dentiste permet parfois de déceler, même après des années de souffrance, une infection dentaire bien cachée, et guérissable, ou une amygdalite qui conduira à l’ablation des amygdales et à la fin de l’halitose...

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Gare à l’ail, triple action !

Bien sûr, ce que nous mangeons est aussi susceptible d’affecter notre haleine. Et, dans certains cas, plutôt trois fois qu’une ! L’ail ou l’oignon, riches en substances sulfurées, peuvent en effet affecter notre haleine de différentes façons. D’abord directement, par éructation, lorsque les gaz émanant de l’estomac s’échappent de notre bouche. C’est aussi le cas des asperges, des choux-fleurs, de certaines épices et de boissons comme le café ou l’alcool...

Mais également de manière indirecte : pendant la digestion, les molécules responsables de la mauvaise odeur passent dans le sang et atteignent le système respiratoire : c’est alors notre respiration qui trahit ce que nous avons mangé, pendant les heures qui suivent le repas... Inutile de se laver les dents, cela n’y changera pas grand-chose. Mais ce n’est pas tout ! Le simple fait de toucher l’ail en préparant un plat suffirait à faire pénétrer ces substances par les pores de la peau, que nous en mangions ensuite ou non, en suivant aussi le trajet circulation sanguine et poumon.

Sachez enfin qu’une alimentation trop lourde et un foie en souffrance peuvent entraîner une mauvaise haleine, également par les voies respiratoires : gare aux excès de fin d’année !

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L’halitose chronique, une bataille de chaque instant

Quand la mauvaise haleine est permanente, c’est une autre histoire : la meilleure hygiène buccale n’en viendra pas à bout. L’halitose est alors pathologique : sans que l’on sache pourquoi, ces bactéries se multiplient et l’haleine devient malodorante. Cette maladie peut se déclarer à tout âge et devient alors particulièrement contraignante.

 » Les bactéries forment une sorte de dépôt blanchâtre sur la langue, surtout vers l’arrière de celle-ci, précise le Pr Bercy. Là encore, il faudra observer une hygiène buccale impeccable, avec une bonne technique de brossage et de nettoyage interdentaire, mais cela ne suffira pas : il sera nécessaire d’utiliser un gratte-langue (disponible en pharmacie), pour enlever cet enduit régulièrement. L’opération peut prendre deux ou trois minutes : on gratte, on rince le gratte-langue sous l’eau, et on continue jusqu’à ce que la langue ait retrouvé sa couleur rose. Le patient fera ce geste au moins deux fois par jour, pour le reste de ses jours. Il peut également y ajouter un bain de bouche antibactérien. Mais il est préférable de ne pas abuser non plus des bains de bouche, pour éviter de détruire la flore bactérienne. « 

Au quotidien, l’halitose chronique reste difficile à vivre pour ces patients, que ce soit dans leur vie sociale et familiale, ou tout simplement pour prendre les transports en commun, par exemple, qui signifient promiscuité et espace fermé, et représentent souvent une expérience désagréable.

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L’halitophobie : c’est dans la tête !

 » Mauvaise haleine, vous ? Pas du tout « , rassure le médecin. Mais il en faudra davantage pour convaincre son patient. Celui-ci souffre en effet d’halitophobie : son haleine est normale, mais il est persuadé du contraire.  » Il s’agit d’une véritable phobie, explique le Pr Bercy. Le patient sera donc guidé vers un psychologue. « 

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