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Des chercheurs estiment pouvoir retarder la ménopause de 20 ans

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

Une procédure médicale visant à retarder l’entrée des femmes dans la ménopause jusqu’à 20 ans a été lancée par des spécialistes en Grande-Bretagne, rapporte The Guardian.

Retarder la ménopause, c’est aussi retarder l’apparition d’un grand nombre de symptômes qui troublent la plupart des femmes âgées de plus de 50 ans : des symptômes qui vont de la déprime à l’anxiété, à la difficulté à dormir en passant par les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes et une libido réduite... Pour les médecins, la procédure pourrait également bénéficier à de nombreuses femmes qui souffrent de graves problèmes de santé, tels que des problèmes cardiaques et l’ostéoporose, tous deux provoqués par la ménopause.

La procédure, créée par le docteur Simon Fishel (président du groupe Care Fertility) en collaboration avec d’autres spécialistes, est proposée aux femmes de moins de 40 ans. « Il s’agit du premier projet au monde à fournir une cryopréservation du tissu ovarien à des femmes en bonne santé, uniquement pour retarder la ménopause « , a déclaré au Sunday Times, Yousri Afifi, directeur médical de la société chargée d’administrer le traitement (ProFam).

Congeler le tissu ovarien

Jusqu’à présent, neuf femmes ont participé aux tests visant à enlever, puis congeler,le tissu ovarien. Pource faire, les médecins ont eu recours à la chirurgie en trou de serrure afin de prélever un morceau du tissu ovarien, pour ensuite le trancher et le congeler.

Plus tard, lorsque ces mêmes femmes entreront dans la ménopause, le tissu ainsi préservé pourra être greffé dans leur corps. L’objectif : rétablir les niveaux d’hormones en baisse. Les chirurgiens choisissent généralement un site de greffe avec un bon apport sanguin, tel que l’aisselle. Si le tissu ovarien résiste à la greffe, il devrait donc interrompre le déclin des hormones sexuelles et mettre un terme à la ménopause.

L’efficacité de cette procédure dépend de l’âge auquel le tissu est prélevé et à quel moment il est greffé. Les chercheurs estiment que les tissus prélevés chez une femme de 25 ans pourraient retarder la ménopause de 20 ans, tandis que ceux prélevés sur une femme de 40 ans ne pourraient retarder son apparition que de cinq ans.

Potentiel traitement de fertilité

Cette procédure pourrait aussi redonner de l’espoir en matière de fertilité. Contrairement à la fécondation in vitro traditionnelle, la congélation et préservation du tissu ovarien ne nécessitent pas de médicaments visant à stimuler les ovaires. Cette procédure serait donc plus susceptible d’aider à produire beaucoup plus d’ovules.

« Si on prélevait et stockait systématiquement du tissu ovarien chez les femmes de plus de 20 ans, elles pourraient potentiellement avoir accès à des milliers d’oeufs si elles décidaient plus tard d’avoir des enfants « , estime Simon Fishel. Selon lui, les femmes pourraient même se faire réimplanter une partie de leurs tissus pour rétablir leur fertilité, et se faire greffer le reste plus tard pour retarder la ménopause.

Les médecins utilisent d’ailleurs une méthode similaire pour protéger la fertilité des femmes atteintes du cancer. Avant de commencer un traitement contre le cancer, les médecins prélèvent du tissu ovarien et le congèlent. Ainsi, si la patiente désire avoir des enfants à l’avenir, le tissu sera décongelé et réimplanté à côté des trompes de Fallope, qui récupèrent alors les oeufs matures libérés par ces tissus.

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