Des balades en forêt pour lutter contre les allergies au pollen

De nombreuses personnes allergiques au pollen ont tendance à éviter le contact avec la nature pendant la saison pollinique, mais selon une étude de la KU Leuven, cela n’est pas entièrement justifié. Les personnes allergiques au pollen de bouleau présentent en effet moins de symptômes après une exposition à certains environnements naturels, tels que les prairies et les forêts.

Les personnes allergiques au pollen sont généralement confrontées au dilemme suivant: se balader dans la nature à l’approche du printemps, et donc affronter le pollen, ou rester à l’intérieur? Des chercheurs de la KU Leuven, en collaboration avec l’UHasselt, l’UNamur, l’Institut de santé publique Sciensano et l’Institut royal météorologique (IRM), ont tenté de trouver une réponse à cette question.

À l’aide d’une application pour smartphone, les chercheurs ont relevé les mouvements de 144 adultes belges souffrant d’une allergie au pollen, pendant la saison pollinique du bouleau (janvier-mai) de 2017 et 2018. Les participants ont également signalé chaque soir, via l’application, les symptômes d’allergie qu’ils avaient ressentis durant la journée.

L’effet bénéfique des prairies et forêts

« Nous avons analysé l’environnement auquel les participants ont été exposés, puis nous avons examiné les jours où ils ont présenté ou non des symptômes d’allergie sévères », explique Michiel Stas, qui a obtenu son doctorat à la KU Leuven dans le cadre de ce projet. « Nous avons observé que les symptômes les plus graves étaient liés à des concentrations élevées de pollen et à une forte pollution atmosphérique. Ces symptômes pouvaient également apparaître un ou deux jours après l’exposition. De manière assez surprenante, nous avons également constaté que les participants ne développaient que de légers symptômes, voire aucun, après avoir été exposés aux prairies et aux forêts. »

La pollution atmosphérique, facteur d’allergies

L’étude montre que les espèces d’arbres allergènes et le pollen ne sont pas les seuls à être à l’origine des symptômes d’allergie, la qualité de l’air est également un facteur crucial. « La pollution atmosphérique affecte le système respiratoire, ce qui rend les gens plus sensibles au pollen », ajoute le promoteur Ben Somers (KU Leuven, département Forêt, nature et paysage). « Sous l’influence de la pollution atmosphérique, les arbres produisent du pollen qui contient davantage d’allergènes et peut donc déclencher des réactions allergiques plus sévères. »

« Nous pouvons donc affirmer que les personnes allergiques au pollen de bouleau ne doivent pas nécessairement éviter la nature pendant la saison pollinique. Il est néanmoins essentiel que l’environnement avec lequel ils entrent en contact ne soit pas dominé par des espèces d’arbres allergènes comme l’aulne, le noisetier et le bouleau », conclut M Stas.

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