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Dégénérescence maculaire : Agissez à temps !

Une tache floue au centre du champ de vision. C’est avec cette image déformée que vivent ceux qui sont atteints de dégénérescence maculaire. La solution pour éviter toute aggravation ? Agir à temps !

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), une maladie des yeux assez fréquente, est placée en haut de la liste des priorités en matière de recherche scientifique.  » Cette affection se déclare après 50 ans mais finit par concerner tout le monde à un âge très avancé « , analyse le Pr Kuijpers, ophtalmologue. La macula est la partie de la rétine responsable de la précision de la vue. Elle permet aussi à l’oeil de percevoir les détails.  » Cette membrane de couleur jaune vieillit, ce qui en altère progressivement l’efficacité. « 

Forme humide ou sèche ?

La dégénérescence maculaire est un terme générique qui désigne plusieurs affections. On distingue ainsi la forme sèche et la forme humide. Dans le premier cas, la macula voit ses cellules détruites petit à petit, avec à la clé une perte progressive de la vue. La forme humide, elle, se caractérise par le développement de petits vaisseaux sanguins anormaux sous la macula. Cette forme de DMLA évolue plus rapidement. Ces vaisseaux sanguins produisent un liquide qui provoque en quelques semaines, voire en quelques jours, des distorsions et des taches sur la vision centrale. Cette évolution rapide fait qu’on diagnostique plus rapidement la DMLA humide qui se caractérise par une vision plus floue, un besoin de davantage de lumière, une moindre perception des couleurs, une déformation des lignes droites...

 » Il s’écoule souvent trop de temps entre l’apparition des premiers symptômes et la mise en place d’un traitement, souligne le Pr. Kuijpers. Nous disposons de tout un éventail de traitements pour soigner la DMLA humide, mais plus on agit vite plus on a de chances de succès. On n’arrive pas (encore) à guérir la maladie, mais on peut ralentir son évolution et améliorer la vision du patient « . Comment ? En injectant dans l’oeil uun médicament (le ranibizumab anti-VEGF) qui inhibe le développement des fins vaisseaux sanguins et les empêche de suinter.  » La plupart des patients réagissent bien à ce traitement, avec un bémol cependant : il s’agit d’une intervention assez contraignante puisqu’il faut se rendre à l’hôpital chaque mois pour une infiltration. On planche donc sur des injections dont les effets se prolongeraient pendant trois à quatre mois. Contre la forme sèche de la DMLA, il n’existe aujourd’hui aucun remède mais, si le diagnostic est posé à temps, le spécialiste pourra conseiller le patient afin qu’il améliore son confort de vue au quotidien (lumière et tablette adaptées, etc.).  » Parmi les autres pistes prometteuses, le traitement à base de cellules souches ou encore la puce implantée dans l’oeil qui permettrait de recouvrer la vue.

Dégénérescence maculaire : Agissez à temps !
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La carte de l’alimentation

Si nous n’avons pas de prise sur certains facteurs de risque, comme l’âge, l’hérédité ou le fait d’avoir des yeux très clairs, on peut cependant agir sur d’autres, comme le tabac.  » Fumer, c’est risquer de souffrir de DMLA vingt ans plus tôt que le reste de la population. A quoi s’ajoute une moindre efficacité du traitement « , met en garde le Pr Kuijpers. La prévention passe aussi par une alimentation saine et équilibrée. De nombreuses études ont mis en avant le lien entre DMLA et alimentation.

 » Les yeux contiennent des antioxydants comme la lutéine, la zéaxanthine et les caroténoïdes que nous devons puiser dans notre alimentation. On les trouve notamment dans les légumes verts et le poisson gras. Ou sous forme de compléments alimentaires mais leur efficacité est moindre. D’autres nutriments ont sans doute également un effet sur la santé des yeux. Si on mange sain et équilibré et qu’on n’est pas carencé en antioxydants, il n’y a pas de raison de consommer des compléments alimentaires. Car à trop haute dose, certains peuvent être néfastes. « 

Martine, 62 ans, vit avec la DMLA : « Ma mémoire supplée mes yeux ! »

« Je ne peux pas voir les gens que je regarde de face. Il faut que je dirige mon regard vers leur front pour que leurs yeux apparaissent dans mon champ de vision. Résultat, eux non plus ne me regardent pas dans les yeux. Mais ce n’est pas un problème ! J’ai développé ma propre stratégie pour pallier ma mauvaise vision centrale. Aux passages piétons, je regarde autour de moi et j’essaie de repérer le petit bonhomme rouge sur le feu. Je fixe mon regard un peu au-dessus, jusqu’à ce qu’il passe au vert. Pour lire, je dirige mon regard vers la droite, je lis deux lettres et je loupe les trois précédentes. Je reviens alors un peu en arrière, vers la gauche, pour que les lettres manquées soient dans mon champ de vision. C’est assez fastidieux...

Chez moi, je sais où tout se trouve, ma mémoire supplée mes yeux. Ça marche, tant qu’il n’y a pas de changements. Curieusement, les bords de mon champ de vision peuvent être très précis. Je suis capable de repérer une épingle sur le sol ou une miette sur le plan de travail. A la grande hilarité de mon mari qui, lui, avec sa vue normale, ne voit rien ! »

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