De nombreux Belges ont recours à l’automédication pour des raisons financières

Plus de deux tiers des Belges francophones ont eu recours en 2019 à l’automédication, pour un rhume ou un état grippal par exemple, un résultat en augmentation de six points par rapport à 2014, ressort-il d’une étude de Solidaris, qui lit derrière ce résultat un renoncement aux soins pour raisons financières.

Trois quarts (75,8%) des familles mono-parentales ont recours à l’auto-médication.

L’enquête, réalisée auprès d’un millier de personnes cinq ans après un coup de sonde similaire sur le rapport des Belges aux médicaments, met en exergue une certaine méfiance par rapport à l’industrie pharmaceutique: 57,7% des sondés (47,2% en 2014) estiment que les entreprises pharmaceutiques font parfois de la publicité trompeuse ou du moins cachent certains effets négatifs de leurs médicaments. En outre, 63% des personnes interrogées pensent que le gouvernement est plus attentif aux intérêts de l’industrie pharmaceutique qu’aux intérêts des individus.

Les Belges sont de plus en plus nombreux à penser qu’il n’y a pas de différence d’efficacité thérapeutique entre un médicament original et son générique (passant de 55,1% à 61,8%). Une progression tirée particulièrement par les plus jeunes, observe Solidaris.

Autre constat de l’enquête: plus de cinq personnes sur 10 estiment qu’il y a un usage excessif du médicament dans notre société. (plus de six sur 10 à en 2014).

Face aux résultats de l’enquête, Solidaris appelle à « lutter contre la ‘médicalisation de la vie’ et la marchandisation du médicament, aux niveaux européen et belge ». La Mutualité socialiste demande également que les médicaments soient rendus plus accessibles et que les compétences de la population pour une automédication raisonnée soient renforcées, notamment en réglementant mieux les publicités pour les médicaments en vente libre ou en rendant les notices des médicaments plus faciles à lire et à comprendre.

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