Cancer du sein: la méditation a un effet bénéfique pour les patientes

Des chercheurs canadiens ont, pour la première fois, démontré l’impact de la méditation et des thérapies de groupe sur la santé physique d’anciennes patientes atteintes d’un cancer du sein. Ils prouvent ainsi que la méditation participe au ralentissement du vieillissement des cellules.

La pratique méditative semble préserver les télomères, ces régions de l’ADN qui sont impliquées dans le vieillissement. Après trois mois de pratique ou de thérapie de groupe,  » la différence que nous avons constatée sur la longueur des télomères des participantes nous a surpris « , a souligné l’un des auteurs de l’étude, publiée dans le journal Cancer. Les télomères raccourcissent avec l’âge, l’inflammation et le stress, entraînant un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires ou de certaines formes de cancer (sein, prostate, côlon, poumon, ...).

Trois groupes

Quatre-vingt-huit femmes, âgées en moyenne de 55 ans, ont participé à cette étude. Elles avaient toutes survécu à un cancer du sein au moins deux ans auparavant et étaient parvenues à la fin de leur traitement. Toutefois, elles étaient encore soumises à des niveaux de stress significatifs et à une détresse émotionnelle importante. Les participantes ont été divisées au hasard en trois groupes. Le premier groupe a, pendant huit semaines, participé à des sessions hebdomadaires de 90 minutes de méditation de pleine conscience, avec des exercices développés sur la conscience du moment présent. Les femmes de ce groupe devaient également s’adonner à des séances de méditation et des exercices de yoga chez elles pendant 45 minutes chaque jour. Quant aux participantes du deuxième groupe, elles se sont rencontrées, de manière hebdomadaire, pendant 90 minutes tout au long de 12 semaines en compagnie d’une psychologue qui les encourageaient à exprimer leurs émotions et sentiments, qu’ils soient positifs ou négatifs. D’autres participantes faisaient partie d’un groupe témoin. Celles-ci ont juste suivi un séminaire de gestion du stress de six heures.

L’esprit et le corps interagissent

Le sang de toutes les participantes a été analysé avant et après les différentes expériences. Il est apparu que la longueur des télomères des femmes ayant suivi des séances de méditation ou une thérapie de groupe s’est avérée meilleure que celle dans le groupe témoin, au sein duquel la longueur des télomères a diminué. On savait déjà que la méditation aidait à se sentir mieux mentalement, mais grâce à cette étude, la preuve existe désormais que cette pratique influence également l’organisme. Elle suggère que l’esprit et le corps peuvent interagir et se modifier. Les scientifiques ignorent toutefois quel est le processus réel ainsi que les facteurs pris en compte. Dans une prochaine étape, la recherche permettra de déterminer si ces résultatspeuvent s’étendre à un groupe d’étude plus vaste sur des périodes plus longues ou si la préservation des télomères par la réduction du stress ne se fait qu’à court terme. En outre, il n’a pas été précisé si ces différences dans la longueur des télomères ont réellement un effet sur la santé globale de l’individu, mais le raccourcissement des télomères est lié au vieillissement cellulaire.

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