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Cancer de la prostate: la radiothérapie préventive augmente les chances de guérison totale

Les hommes atteints d’un cancer de la prostate, et présentant un risque élevé de propagation aux ganglions lymphatiques, peuvent bénéficier d’une irradiation pelvienne préventive. Jusqu’à présent, ce traitement était discuté, mais de nouvelles recherches montrent qu’il améliore effectivement les chances de guérison.

La radiothérapie est souvent utilisée pour traiter les tumeurs, mais jusqu’à récemment, la radiothérapie préventive pour éviter les métastases dans le cancer de la prostate était controversée. Jusqu’à présent, aucune étude scientifique n’a pu justifier son utilité. Une étude internationale menée par des spécialistes de l’UZ Leuven vient de changer la donne.

Groupe cible

« Le fait que les cancérologues n’aient constaté aucun bénéfice de l’irradiation pelvienne pendant longtemps était principalement dû à une sélection de groupes cibles moins favorable« , explique le professeur Gert De Meerleer, radiothérapeute-oncologue. « Chez les patients présentant un faible risque de métastases, des études françaises et américaines ont en effet montré que l’irradiation pelvienne préventive n’a pratiquement aucun effet positif. Mais chez les patientes à haut risque (seuil de 35% ou plus), nous les aidons par une irradiation pelvienne préventive, associée à 24 mois d’hormonothérapie. » Ce risque est déterminé sur la base du taux de protéine PSA dans le sang et du degré d’agressivité de la tumeur.

Effets secondaires

« La radiothérapie pelvienne préventive augmente considérablement les chances de guérison définitive et garantit également que moins de patients meurent du cancer de la prostate. Il est important d’inclure toutes les chaînes glandulaires dans le champ de rayonnement et de ne pas le limiter aux seules régions glandulaires profondes du petit bassin. Avec les techniques de rayonnement modernes, disponibles partout en Belgique, le risque de développer des effets secondaires graves est limité.« 

Protonthérapie

Ces nouvelles idées pour lutter contre le cancer de la prostate à haut risque ont été mises en pratique à l’UZ Leuven depuis le début de cette année. Les chercheurs espèrent qu’un traitement par protonthérapie pourra également être utilisé à l’avenir. Il s’agit d’une technique d’irradiation innovante mais très coûteuse, qui est beaucoup plus précise et cause donc moins de dommages collatéraux aux tissus sains.

« Il est important que la dose de rayonnement dans la tumeur soit suffisamment élevée, tout en maintenant le rayonnement dans les tissus sains environnants à un niveau aussi bas que possible pour leur assurer une protection maximale. C’est possible avec la protonthérapie. Avec la protonthérapie, nous voulons tirer des particules d’énergie de manière ciblée à une profondeur prédéterminée dans le corps, qui y libéreront leur énergie et s’arrêteront. Dans la thérapie classique par photons, la dose de rayonnement a tendance à augmenter. La protonthérapie est plus chère, mais peut également aider activement à prévenir les effets secondaires du cancer de la prostate à haut risque. Telle est notre conviction, que nous voulons renforcer par des recherches supplémentaires. Afin de démontrer la valeur ajoutée aux pouvoirs publics et de bénéficier d’un soutien financier, pour que, dans un avenir proche, la protonthérapie devienne la norme pour ce type de traitement« , explique M. De Meerleer.

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