© dr

Bientôt une révolution dans le traitement du cancer du sein

Les patientes atteintes d’un cancer du sein qui doivent subir une radiothérapie la reçoivent presque toujours en position couchée sur le dos. Une recherche belge révolutionnaire a maintenant montré que ce traitement peut être effectué de manière plus sûre et plus efficace en position crawl (sur le ventre, une main tendue au-dessus de la tête). Cette nouvelle technique peut sauver 20 vies par an et prévenir de graves crises cardiaques et des lésions pulmonaires.

Environ 7 femmes sur 10 subissent une radiothérapie après une opération du sein, ce qui augmente considérablement les chances de survie. Traditionnellement, cela se fait sur le dos dans notre pays, mais aussi ailleurs. Mais dans cette position, les radiations endommagent le coeur et les poumons, ce qui, à long terme, peut entraîner des tumeurs pulmonaires et des maladies cardiaques. « Il y a plusieurs décennies, nous avions déjà essayé la position couchée sur le ventre pendant la radiothérapie. À l’époque, cette approche présentait plusieurs inconvénients », explique Wilfried De Neve, professeur de radiothérapie à l’hôpital universitaire de Gand, qui a dirigé les recherches sur cette nouvelle position. « Les femmes s’allongeaient sur le ventre avec les deux bras au-dessus de la tête, la position dite du plongeon. En termes de confort, ce n’était pas une position idéale et ce n’était pas non plus évident pour la précision de la radiothérapie. Le plus grand inconvénient est peut-être qu’elle n’était pas techniquement réalisable pour les patientes qui devaient subir une radiothérapie à la fois du sein et des ganglions lymphatiques. C’est aussi le groupe qui a besoin de la plus grande dose de radiation. »

Crawl

La nécessité de trouver une méthode alternative de radiothérapie épargnant autant que possible le coeur et les poumons a alors mené à l’idée de tester la position du crawl. Comme pour la nage, vous vous allongez avec un bras au-dessus de votre tête et l’autre le long de votre corps. Au cours d’un projet de six ans à l’Université de Gand, à l’UZ Gent et au CHU de Namur, les avantages de cette méthode d’irradiation ont été étudiés en profondeur et comparés à la position couchée standard. « Les résultats ont été étonnants. La dose de rayonnement en position couchée sur les poumons, le coeur, la glande thyroïde, l’oesophage et l’autre côté de la poitrine était nettement inférieure. Grâce à cette approche innovante, les patients avaient également deux fois moins de risques de mourir d’un cancer du poumon ou d’une insuffisance cardiaque. Des études épidémiologiques récentes suggèrent même que cette estimation est encore très prudente et que les bénéfices réels sont encore plus importants. »

Table de traitement

Entre-temps, les chercheurs ont beaucoup réfléchi à la mise au point d’un système de support aussi confortable que possible, où la poitrine pourrait pendre et ainsi être aussi éloignée que possible du coeur et des poumons, tout en restant accessible pour une radiothérapie ciblée. Cette table de traitement spécialisée a maintenant été entièrement développée. Outre l’UZ Gent, où la technique a été utilisée pour la première fois, l’Institut Jules Bordet à Bruxelles commencera à l’utiliser ce mois-ci, suivi du CHU Namur.

Bientôt une révolution dans le traitement du cancer du sein
© DR

Nouvelle thérapie standard

Le professeur De Neve est convaincu que la position crawl deviendra le nouveau traitement standard pour la radiothérapie du cancer du sein, en combinaison avec d’autres méthodes innovantes telles que l’inspiration bloquée. Il s’agit d’une autre technique inventée en Belgique par le Dr Vincent Remouchamps (CHU Namur) et désormais utilisée dans le monde entier. On apprend aux patients à respirer profondément pendant un court instant, puis à retenir leur souffle pendant quelques secondes. À ce moment-là, le coeur s’éloigne brièvement de la poitrine. C’est le moment idéal pour administrer les radiations avec un impact minimal sur le coeur. »

Obstacle

D’autres centres d’oncologie montrent également de plus en plus d’intérêt pour l’utilisation de la thérapie en position crawl, bien que l’investissement élevé dans les tables de traitement et la formation du personnel soignant restent des obstacles possibles. Think Pink apporte déjà une solution à ce second obstacle. Grâce aux dons et aux campagnes de recrutement, l’organisation soutient depuis des années la recherche sur la position crawl. Afin de permettre au plus grand nombre de patients d’accéder au meilleur traitement, l’organisation est prête à financer la formation du personnel soignant des centres belges qui passeront au nouveau système au cours des deux prochaines années.

www.think-pink.be

Contenu partenaire