© Getty Images/iStockphoto

Bien manger : les bons réflexes, dès l’enfance

Il est très difficile de modifier les habitudes alimentaires acquises durant l’enfance. Mieux vaut donc inculquer à ses (petits-)enfants les bons réflexes dès le plus jeune âge, pour éviter les problèmes plus tard !

Kellie Gilliard, diététicienne-nutritionniste au centre de santé namurois Bequet Medic (www.bequetmedic.net/), rappelle qu’une bonne alimentation pour l’enfant passe avant tout par des (grands-)parents bien informés : ces derniers constituent des modèles alimentaires pour les plus jeunes. Et, jusqu’à preuve du contraire, ils décident également ce qu’il y aura dans l’assiette ou si le garde-manger sera – ou non – rempli de chips et de sucreries... mais également si l’enfant peut en consommer ou non.  » Mieux vaut ne pas prendre l’alimentation des plus jeunes à la légère, ajoute la diététicienne. Notre comportement alimentaire durant l’enfance va pronostiquer notre futur : un enfant trop gros risque de devenir un adulte qui aura des problèmes de poids toute sa vie.  »
Reste qu’un enfant, sur le plan nutritionnel, n’est pas un adulte miniature. Outre les conseils basiques pour une alimentation saine et équilibrée, il est important de faire attention aux différents points suivants :

Donner le plaisir de manger à l’enfant. Evitez les chantages alimentaires ( » Si tu ne termines pas ton assiette, tu n’auras pas de dessert  » ), aidez l’enfant à explorer les aliments, faites-le participer en cuisine, dans le potager, au marché...Donnez-lui envie de goûter et d’avoir du plaisir à manger !  » Si l’enfant est un gros mangeur ou souffre d’un léger embonpoint, il ne faut pas le frustrer en lui disant qu’il a un gros ventre ou qu’il devrait manger moins : il faut que manger reste un moment agréable, pour éviter tout trouble alimentaire plus tard. Dans certains cas, il est nécessaire de traiter le problème avec l’aide d’un professionnel « .

Lui apprendre à bien mastiquer. Lorsque nous mangeons, notre cerveau a besoin d’un certain délai (10-15 minutes) avant d’envoyer un signal de satiété. En ingurgitant la nourriture à toute vitesse, nous ne lui laissons pas le temps de déterminer si notre organisme est repu. Or, c’est durant l’enfance que nous prenons le pli de manger vite ou pas.  » Pour être sûr que l’enfant mâche suffisamment, on peut lui proposer de déposer les couverts entre chaque bouchée, ce qui ralentit le rythme. Je demande aussi parfois à des jeunes patients, sous forme de jeu, de compter 15 mastications minimum à chaque bouchée. Plus naturellement, on mange plus lentement lorsqu’on fait du repas un moment convivial où chacun discute un peu, sans stress et surtout... sans télé ! « 
Leur faire goûter un nouvel aliment plus d’une fois.  » Je dis aux enfants qui n’aiment pas un aliment qu’il faut le goûter 30 fois pour être sûr qu’il ne nous plaît pas. Pas 30 fois de suite, évidemment, mais sur quelques mois, et en variant les modes de préparation... « .  » Le goût évolue avec l’âge. Qui n’a jamais dit : ‘Quand j’étais petit je n’aimais pas.... Mais maintenant j’adore !’ ? On ne force pas un enfant à terminer son assiette mais il doit goûter chaque partie, c’est important. « 

  • Eviter les interdits alimentaires.  » Plus on va interdire un aliment à un enfant, plus il en aura envie « , explique Kellie Gilliard. Il ne sert donc à rien de refuser toute sucrerie à la maison : l’attrait de l’interdit poussera l’enfant à s’en procurer ailleurs (chez des amis, dans la cour de récréation, etc.). Mieux vaut autoriser une consommation  » encadrée « , tout en évitant le grignotage : la quantité et les occasions de consommer des sucreries seront alors plus faciles à limiter.
  • Ne pas forcer l’enfant à terminer son assiette.  » N’oubliez pas, un enfant ne se laissera jamais mourir de faim. S’il s’arrête de manger c’est qu’il a assez. Mais attention : il doit savoir que ce sera le repas ou rien d’autre après (sucreries ou autres). S’il sait qu’il aura tout ce qu’il veut s’il ne mange rien à table, le choix sera vite fait pour lui. N’ayez pas peur, ne craquez pas et gardez son assiette au frigo. « 
  • Eviter de trop saler.  » Plus on vieillit, plus on doit utiliser de sel pour en percevoir le goût... Si l’alimentation de l’enfant est, dès le départ, trop salée, il risque de consommer beaucoup trop de sel une fois arrivé à l’âge adulte « . Mieux vaut aussi éviter les plats préparés ou les fast food, presque toujours trop chargés en sel...
  • Eviter les produits light.  » Un produit allégé en sucres sera plus gras, un produit allégé en graisses sera plus sucré, détaille Kellie Gilliard. On ne fait pas les aliments avec du vent.... Restez classique et optez pour des produits non lights naturellement maigres « . Consommer des produits classiques reste meilleur en goût et limite la consommation d’ingrédients chimiques. De plus, il a été prouvé qu’en consommant du light on a tendance à manger plus. Certes, les produits édulcorés ou allégés ne contiennent que peu de calories  » mais, à terme, ils font quand même grossir, puisqu’ils dopent nos envies. Par exemple, une limonade light entretient notre envie du goût sucré. Le sucre appelle le sucre... »
  • La pyramide alimentaire est aussi valable chez l’enfant. Un enfant a donc, entre autres, besoin d’une quantité (modérée, tout comme chez l’adulte) de graisses. Celles-ci sont utiles à une alimentation équilibrée : il n’est donc pas sain de les supprimer de leur assiette. Chaque famille alimentaire doit être représentée chaque jour: eau, légumes, fruits, féculents, produits laitiers, viandes-volailles-poissons-oeufs, matières grasses, extras... mais tout est une question de respect de la fréquence et de la quantité.
  • Rester attentif. Les troubles alimentaires se marquent discrètement durant l’enfance, mais certains détails peuvent vous mettre la puce à l’oreille : une prise ou une perte de poids, des papiers de bonbons retrouvés cachés dans la chambre, un désir de se peser fréquent, de la culpabilité ressentie après avoir mangé...  » Il ne faut pas être inquisiteur, mais il est important de garder ses enfants ou petits-enfants à l’oeil. Il est aussi important de faire attention à l’influence des médias sur les enfants : les émissions télé, les magazines, l’environnement extérieur peuvent être source, notamment pour les jeunes filles, de ressentis négatifs : se sentir trop grosse ou frustrée... « .
  • La qualité, plutôt que la quantité. Contrairement à l’idée autrefois répandue, la santé ne passe pas dans la quantité de nourriture, mais dans sa qualité. Même si cela est parfois tentant, trop gâter ses petits-enfants ne leur rendra pas service pour plus tard...
  • N’attendez pas un problème de santé pour agir. Manger équilibré n’est pas réservé aux enfants et adultes ayant des problèmes de poids. L’alimentation équilibrée est important pour tous.


Cap sur l’alimentation des enfants et ados

Bien manger : les bons réflexes, dès l'enfance

C’est quoi un bon petit-déjeuner? Une collation à 10h, utile ou pas? A midi: tartines ou cantine? Faut-il les faire goûter? Combien de produits laitiers doit manger un ado? Faut-il leur donner des vitamines à la rentrée? Quels sont les besoins nutritionnels des enfants? Comment leur apprendre à bien manger?

Vous trouvez toutes les réponses sur www.topicsante.be dans le dossier C’est la rentrée! Interviews, vidéos et outils pratiques disponibles gratuitement.

Contenu partenaire