Allergies alimentaires: des thérapies plus ciblées

Susceptibles de surgir à tous les âges, les allergies alimentaires sont en nette augmentation. A tel point qu’elles démangent aussi... l’intérêt des scientifiques qui parviennent à en guérir certaines.

Aujourd’hui, les allergies alimentaires sont devenues un véritable fléau dans les pays développés. Les causes ne sont pas très claires.  » Les spécialistes considèrent que ces manifestations concernent jusqu’à 8 % des enfants et 3 à 5 % des adultes. Chez les premiers, on repère des allergies à l’oeuf, aux cacahuètes, au lait de vache, aux céréales, aux fruits à coque (amandes, noisettes, noix, pistaches...), aux légumineuses (lentilles, pois chiches, petits pois, lupin, soja...), au poisson, etc.

Chez les aînés, les responsables sont les fruits et légumes (cerise, avocat, banane, céleri, kiwi, pomme, poire, prune, persil, fenouil, etc), les fruits à coque, la cacahuète, les légumineuses, la farine de blé, l’oeuf, le poisson, les crustacés, le lait de vache, etc.

Des symptomes variés

Une allergie alimentaire ne se traduit pas forcément par des désordres gastro-intestinaux. Les symptômes, déroutants, sont variables en fonction de l’âge :  » Chez les enfants et adolescents, il y a eczéma, dermatites atopiques, urticaire, asthme troubles digestifs, note le Pr Anne-Denise Monneret-Vautrin, allergologue à l’Hôpital universitaire de Nancy, en France. Chez les adultes, on repère plutôt : oedèmes du larynx, gonflements du visage, paupières et lèvres, urticaire, gênes abdominales, diarrhée, asthme, syncopes, vertiges, chute de tension...  »

Une allergie alimentaire peut apparaître la première fois à toute période de l’existence.  » Voilà de bonnes raisons de consulter un spécialiste afin d’organiser un dépistage et ce, dès qu’il y a des signes évocateurs. »

De nouveaux moyens diagnostiques

 » Les tests cutanés vont tenter d’identifier l’allergène. La prise de sang, elle, mesure les anticorps spécifiques de l’allergie (les IgE). Nous disposons également de nouveaux moyens diagnostiques qui permettent d’établir une distinction entre une sensibilisation bénigne et une allergie sévère. Ces tests permettent alors au praticien de proposer une thérapie plus adéquate. Attention, néanmoins, ils ne sont pas encore valables pour tous les allergènes et les moyens diagnostiques à prévoir se déterminent encore au cas par cas... « 

La réintroduction orale

Les allergologues proposent désormais le  » protocole de tolérance orale  » ou les  » essais de réintroduction orale « . « On donne de minuscules quantités croissantes de l’allergène tous les jours et ce, sous surveillance médicale. Après 18 mois de ce protocole, on observe une guérison avec les allergies aux lait, oeufs, farine de blé, poisson... Nous pensons qu’il sera bientôt possible de traiter également les allergies à l’arachide. « 

Une réglementation plus stricte

Désormais, partout en Europe, les étiquetages des denrées alimentaires doivent mentionner la présence des 14 allergènes les plus fréquents (voir encadré). L’industriel ne peut pas se contenter d’indiquer  » céréales  » ou  » fruits à coque « : il doit indiquer ceux qu’il a utilisés. Enfin, l’ensemble des ingrédients, y compris ceux présents en quantités infimes, est repris sur l’emballage. « 

En réalité, cet étiquetage n’est pas toujours complet. Les portions individuelles et produits en vrac échappent encore à cette obligation.  » Quant aux mentions  » Peut contenir des traces de...  » ou  » Fabriqué dans un atelier où on utilise... « , elles empoisonnent le quotidien de l’allergique en mettant les industriels à l’abri « , s’insurge le Dr Van der Brempt.

Aliments les plus allergènes

Céréales contenant du gluten (blé, seigle, orge, avoine, épeautre, kamut) et produits à base de ces céréales, crustacés et produits à base de crustacés, oeufs et produits à base d’oeuf, poisson et produits à base de poisson, arachides et produits à base d’arachides, soja et produits à base de soja, lait et produits à base de lait, fruits à coque (amandes, noisettes, noix, noix de cajou, noix de pécan, noix du Brésil, pistaches, noix de Macadamia, etc.) et produits à base de fruits à coque, céleri et produits à base de céleri, moutarde et produits à base de moutarde, graines de sésame et produits à base de sésame, anhydride sulfureux et sulfites, lupin et produits à base de lupin, mollusques et produits à base de mollusques.


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