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6 conseils pour garder le contrôle, même en tant que patient

En tant que patient, vous êtes largement dépendant de votre médecin ou de votre prestataire de soins. Cela ne signifie pas pour autant que vous devez subir vos traitements. « Il y a des études qui montrent qu’une maladie peut s’aggraver si on subit passivement les soins qu’on nous donne. Rester aux commandes de son traitement et se sentir maître de la situation est crucial pour le processus de guérison, les soins personnels, l’observance du traitement et la prévention », explique le professeur Edgard Eeckman, de l’association Patient Empowerment.

L’objectif de l’organisation à but non lucratif Patient Empowerment est de donner aux patients et autres bénéficiaires de soins plus de pouvoir dans l’ensemble du processus de soins de santé. « Il ne s’agit pas seulement de bien communiquer avec votre médecin ou votre prestataire de soins. La communication est un moyen de parvenir à une plus grande autonomie et de participer aux soins dont vous avez besoin, mais elle n’est pas une fin en soi. Il n’y a pas que les patients (chroniques) qui gagnent à maintenir une forme de contrôle sur leur traitement. Nous voulons également donner plus de pouvoir aux personnes ayant des besoins en matière de santé mentale ainsi qu’aux résidents de centres de soins résidentiels, afin de les rendre plus forts dans leur rôle de patients. »

Un patient responsabilisé et engagé offre une série d’avantages pour toutes les parties concernées. « L’observance augmente lorsque les gens savent exactement pourquoi ils doivent prendre ce médicament ou ce traitement. C’est certainement le cas des thérapies préventives. La motivation à prendre soin de soi augmente également, et les patients qui s’impliquent davantage prennent aussi plus de responsabilités vis-à-vis de leur propre santé. »

Contact humain

Le fait que les patients aient souvent du mal à décrire comment ils perçoivent leur traitement est dû en partie à la nature de la relation qu’ils entretiennent avec leur médecin. « En tant que patient, votre guérison dépend de votre médecin ou de votre infirmière, ce qui peut faire obstacle à une relation d’égalité. Il y a aussi, bien sûr, un manque d’informations. Le médecin est celui qui connaît le mieux les traitements qu’il vous donne. En outre, on estime que 15 à 40% des Belges ont des difficultés à écrire, à lire ou à s’exprimer. Il leur est donc difficile de poser des questions critiques ou de s’impliquer afin de prendre les bonnes décisions », note Edgard Eeckman, qui a réalisé une étude doctorale sur la responsabilisation des patients.

La numérisation du secteur de la santé pourrait également constituer un obstacle à la responsabilisation des patients. « Avec l’évolution vers plus de numérisation de l’administration et de divers processus médicaux, beaucoup de personnes risquent de passer à la trappe. Dans la pratique, parvenir à maintenir un vrai contact avec son prestataire de soins de santé reste difficile. Bien sûr, les progrès technologiques sont positifs, mais dans le domaine des soins de santé, les déployer sans perdre le contact humain est un véritable défi. Nous ne voulons pas finir dans une société où les robots apportent aux patients de mauvaises nouvelles. Malheureusement, ce n’est pas de la science-fiction. Aux États-Unis, des expériences ont déjà été menées à ce sujet, afin d’aider les médecins à gagner du temps. »

Conseils pour garder un certain contrôle sur votre traitement

1. Préparez-vous bien

Avant de consulter le médecin, dressez une liste de toutes les questions que vous vous posez. Si vous vous sentez mal, vous êtes plus vulnérable et plus susceptible de partir sans avoir obtenu toutes les réponses à vos questions.

2. Réfléchissez bien à l’avance à ce que vous voulez

En tant que patient, vous êtes maître de votre propre vie. Surtout dans le cas de maladies chroniques telles que le diabète, les maladies cardiaques..., il est important d’indiquer ce qui est important pour vous, ce que vous souhaitez encore pouvoir faire, les traitements que vous considérez comme faisables, etc. Si nécessaire, discutez-en également avec votre partenaire ou vos proches.

3. Osez poser des questions

Cela demande parfois un peu de courage, mais c’est important d’être bien informé sur son état de santé et son traitement. Cela profite à la fois à votre conformité et au processus de guérison. Si vous remarquez que le médecin a peu de temps ou qu’il veut conclure la séance alors que votre liste de questions est encore bien remplie, faites-lui comprendre de manière amicale que vous avez encore des questions. Demandez alors au médecin une consultation supplémentaire pour en discuter davantage.

4. Emmenez une personne de confiance avec vous

Deux personnes valent mieux qu’une. Vous pouvez demander à votre personne de confiance de prendre des notes durant la consultation afin de ne manquer aucune information.

5. N’ayez pas peur de demander plus d’explications

Si vous n’arrivez pas à comprendre l’explication du médecin concernant vos options de traitement, dites-le clairement et répétez votre question. Si nécessaire, recommencez l’opération jusqu’à ce que vous ayez tout bien compris. N’ayez pas peur de le faire. Les médecins et les prestataires de soins de santé ne sont pas toujours conscients que leurs informations ne sont pas claires.

6. Soyez franc

Si vous avez des doutes sur un diagnostic ou un traitement, osez les exprimer. Si vous souhaitez obtenir un deuxième avis auprès d’un autre médecin, faites-le savoir de manière respectueuse au lieu de le faire dans le dos de votre médecin. Si vous ne le faites pas, ces doutes risquent de réapparaître pendant votre traitement.

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