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40% des plus de 75 ans prennent au moins cinq médicaments à long terme

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

Une personne âgée de plus de 75 ans a de fortes chances que son armoire à pharmacie regorge de médicaments. En effet, 4 personnes de plus de 75 ans sur 10 semblent utiliser au moins 5 médicaments à long terme. C’est ce que révèlent les chiffres des Mutualités Libres.

Les personnes âgées de plus de 75 ans vivant à domicile ont une consommation importante de médicaments à long terme. Selon une nouvelle étude des Mutualités Libres, 4 personnes sur 10 prendraient au moins cinq médicaments remboursés à long terme. Pour expliquer cette médication qui peut sembler excessive, il est important de noter que les personnes âgées souffrent plus souvent d’une ou plusieurs maladies chroniques. Parmi les médicaments consommés, on retrouve principalement :

  • des médicaments contre les maladies cardiovasculaires, comme des réducteurs de cholestérol ou de tension artérielle,
  • des médicaments contre le diabète,
  • des médicaments contre la dépression.

Des médicaments inappropriés ?

Mais sont-ils tous appropriés pour autant? L’usage multiple de médicaments peut évidemment poser problème. Notamment car la combinaise de plusieurs traitements peut parfois en accentuer ou annuler les effets. Sans oublier le risque de voir se multiplier les effets secondaires. Les personnes âgées sont en effet extrêmement sensibles aux effets nocifs des médicaments, notamment parce que leurs reins fonctionnent moins efficacement.

Au vu des résultats de leur analyse, les Mutualités Libres tirent la sonnette d’alarme : « Parmi les plus de 75 ans qui prennent au moins cinq médicaments remboursés sur une longue période, près d’1 sur 2 a déjà pris un médicament repris dans les critères de Beers et un sur 5 de manière régulière. Il s’agit d’une liste de médicaments déconseillés aux personnes âgées de plus de 65 ans ».

Lorsqu’il s’agit de déterminer la pertinence de prescrire ou pas un médicament, la situation personnelle ainsi que la situation clinique d’un patient jouent un rôle essentiel. Cela repose également sur une bonne communication entre les médecins et les pharmaciens, qui font une évaluation critique de l’utilisation des médicaments.

Interaction entre les médecins et les pharmaciens

Il n’est pas rare de voir plusieurs médecins différents impliqués dans la prescription de médicaments. Heureusement, il existe désormais des outils qui facilitent le partage de données médicales des patients entre divers médecins. Ainsi, le dossier médical global (DMG) permet aux médecins de partager des données concernant l’utilisation des médicaments d’un patient. Près de 85 % des personnes âgées qui utilisent au moins 5 médicaments de longue durée disposent de ce type de dossier.

Les pharmaciens peuvent également partager des informations entre eux, à l’aide du dossier pharmaceutique partagé. Mieux encore : depuis 2017, les patients peuvent également choisir un pharmacien de référence. Il sera alors chargé d’examiner la consommation de médicaments du patient et d’en tenir un schéma précis. « Toutefois, seuls 30 % des plus de 75 ans étudiés en ont fait usage », déplorent les Mutualités Libres.

Impliquer le patient

Des expériences réalisées à l’étranger le prouvent : une coopération approfondie entre médecins et pharmaciens pour accompagner l’utilisation des médicaments permet d’améliorer les soins et de réduire les coûts. Un partage plus étendu des informations digitales est donc essentiel pour briser les frontières des groupes professionnels. De plus, le patient doit être activement impliqué afin de comprendre l’objectif du traitement et les raisons pour lesquelles il va prendre ou arrêter de prendre tel ou tel médicament.

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