Personne n'échappe au port du masque, pas même notre Manneken-Pis national. © ISOPIX

14 questions sur le masque

Julie Luong

Quel masque choisir ? Comment le porter ? Comment réduire l’inconfort ? Alors que le masque s’est imposé dans nos vies, de nombreuses questions pratiques surgissent.

1. Quel masque choisir ?

Le masque chirurgical jetable est une valeur sûre, car répondant à des critères de fabrication stricts. Mais il est aussi coûteux (environ 30€ la boîte de 50 pièces) et peu écologique. Les masques en tissu présentent l’avantage de pouvoir être réutilisés et lavés 20 à 30 fois en moyenne. Néanmoins, ils sont moins légers et peuvent donc s’avérer moins confortables. Le mieux : adapter son masque à l’occasion, au temps et à la durée de port. Laissez-vous le choix et ayez toujours un masque de rechange dans votre sac.

2. Comment placer mon masque ?

Avant de placer votre masque, lavez-vous les mains à l’eau et au savon ou utilisez une solution hydroalcoolique. Prenez toujours le masque par les lanières élastiques avant de le placer sur le visage. Attention, les masques chirurgicaux (ou jetables) ont une face bleutée et une face blanche. Le côté bleu doit se trouver à l’extérieur et le côté blanc contre le visage. Dépliez-le pour qu’il couvre le nez, la bouche, et le menton. À proscrire : le masque placé sous le nez... Prenez le temps de l’ajuster en pinçant la barrette autour de l’arête du nez. Une fois en place, ne le touchez plus.

3. Combien de temps puis-je garder mon masque ?

Les masques chirurgicaux sont composés de deux ou trois couches qui permettent, grâce à leurs propriétés absorbantes, de limiter le passage des particules. Mais au bout de 4 heures, ils perdent leur imperméabilité et doivent être jetés. Le masque en tissu peut être utilisé jusqu’à 8 heures sauf en cas d’usage intensif, lorsque vous devez par exemple parler en continu (cours, réunions...). Il devra alors être changé lui aussi toutes les 4 heures pour éviter une trop grande humidification.

4. Comment retirer mon masque ?

Les éventuelles particules contaminantes se trouvent sur le masque. Lors du retrait, il est donc important de toucher uniquement les élastiques latéraux. Placez ensuite le masque à la poubelle (avec les ordures ménagères et non les papiers ou les PMC) ou dans un sac hermétique comme un sac de congélation, en attendant de le laver ou de le jeter. Lavez-vous ensuite les mains avec de l’eau et du savon ou utilisez une solution hydroalcoolique.

5. Comment choisir un masque en tissu ?

Seuls les masques buccaux en tissu distribués par les pharmaciens sont soumis à des contrôles de qualité stricts. Néanmoins, si vous optez pour un masque du commerce ou un masque cousu main, plusieurs critères permettent d’orienter votre choix. Regardez d’abord si le masque comporte bien deux ou trois couches de tissu superposées. Privilégiez le coton, qui permet de respirer plus facilement. Les bandes élastiques sont pratiques, mais si vous devez porter le masque pendant une longue période, elles peuvent être gênantes : vous pouvez alors opter pour un masque buccal avec des rubans à nouer à l’arrière de la tête.

6. Combien de fois puis-je réutiliser mon masque ?

Il n’y a pas de règle (sauf si le fabricant en a indiqué une), mais la plupart des masques auront une durée de vie de 20 à 30 lavages. Dans tous les cas, vérifiez après chaque lavage que le tissu demeure en bon état et que les élastiques ne sont ni distendus ni rétrécis.

7. Comment laver les masques en tissu ?

Un masque en tissu doit être lavé à 60°C en machine ou à basse température à la main (veillez toutefois à le repasser à haute température le désinfecter). Le lavage à la main préserve les élastiques plus longtemps. Il doit être réalisé avec un détergent tel que du savon, du produit vaisselle ou de la lessive : le masque doit être trempé pendant 30 minutes dans une bassine ou un évier à 30°C environ, brassé et rincé à l’eau claire. Faites-le ensuite sécher.

8. Qu’est-ce qu’un masque inclusif ?

Ne pas voir les expressions de son interlocuteur peut gêner la communication. Plusieurs initiatives ont vu le jour pour proposer des masques « inclusifs », équipés d’une fenêtre transparente au niveau de la bouche. Il est possible d’en commander sur internet et même d’en fabriquer soi-même. Plus d’infos sur www.ffsb.be/entreprises-masques-transparents.

9. Comment éviter les boutons et/ou l’eczéma ?

Si vous avez la peau sensible ou des problèmes cutanés (eczéma, psoriasis, acné...), le port du masque peut se révéler inconfortable. Il crée en effet des frottements répétés qui ont tendance à irriter la peau et favorisent l’obstruction des pores à cause d’une mauvaise évacuation de la transpiration. Pour limiter ces désagréments, prenez soin d’hydrater quotidiennement votre peau, de la nettoyer matin et soir le soir avec un savon doux ou une lotion micellaire et d’appliquer si nécessaire une crème cicatrisante. Si vous avez la peau sensible, privilégiez le masque en tissu. Choisissez-le de couleur claire car les teintures foncées contiennent plus souvent des substances allergisantes. Il existe également des masques en soie, un peu plus chers mais confortables et qui permettent de réduire les frottements.

10. Comment je fais avec la buée sur mes lunettes ?

Il est conseillé d’ajuster au mieux le masque sur le visage, notamment à l’aide de la barrette nasale : moins l’air que vous expirez passera vers le haut, moins vous aurez de buée sur vos verres. Ensuite, vous pouvez faire reposer le bas de vos lunettes au-dessus du masque pour le maintenir et bloquer le passage de l’air. Ou utiliser du sparadrap micropore pour fixer le haut du masque autour de l’arête du nez. Vous pouvez également laver vos verres (des deux côtés) avec du savon vaisselle, que vous rincez ensuite à l’eau froide. Ce dégraissage protège généralement de la formation de buée pour la journée. Dans le même ordre d’idée, il existe des sprays anti-buée, efficaces mais plus coûteux.

11. Puis-je manquer d’oxygène à cause du masque ?

Les masques chirurgicaux ou en tissu ne sont jamais parfaitement ajustés : ils laissent donc passer l’air et ne posent pas de problèmes respiratoires. La sensation d’inconfort peut néanmoins être accrue si vous avez tendance à hyperventiler parce que vous vous sentez enfermés... Plus vous serez détendu, plus vous oublierez la présence du masque. Les masques FFP2 pourraient en revanche s’avérer plus problématiques, surtout pour les personnes prédisposées (asthme, BPCO...) : on réservera dans ce cas leur usage à des périodes limitées.

12. Où ranger mon masque ?

Évitez de le ranger en boule dans le fond de votre sac à main. Le mieux est de le stocker dans un sac de congélation fermé. Ainsi, il ne risquera pas de contaminer (ou d’être contaminé) par le reste de vos affaires.

13. Puis-je porter un masque sous la pluie ?

Porter le masque en hiver va nous exposer à de nouveaux défis... En cas de pluie importante ou de neige, une solution est de superposer un masque en tissu à un masque chirurgical, afin d’éviter que le tout ne s’humidifie trop rapidement.

14. Dois-je éternuer dans mon masque ?

Enlevez le masque et éternuez dans un mouchoir en papier, puis remettez le masque après vous être lavé les mains au gel hydroalcoolique.

Merci au Dr Eric Firre, médecin hygiéniste au CHR Citadelle de Liège.

Contenu partenaire