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10 questions sur les cicatrices

Julie Luong

Après une opération ou une chute, la cicatrisation varie d’une personne à l’autre. Quels facteurs influencent ce processus ? Et quelles sont les solutions pour corriger les cicatrices disgracieuses ?

1. La cicatrisation est un phénomène inflammatoire

Vrai La peau protège l’organisme contre le milieu extérieur. En cas de plaie, le corps enclenche la cicatrisation. Les vaisseaux sanguins se contractent et les plaquettes tentent de  » boucher le trou « . Cela se joue en quelques minutes. Puis, durant plusieurs jours, des globules blancs sont attirés sur place, de nouveaux vaisseaux sont recréés et de nouvelles fibres se forment dans le derme : c’est la phase inflammatoire. Enfin, il y a un remaniement du derme : la création de nouveaux tissus conjonctifs équilibre la destruction des anciens tissus. De cet équilibre dépend une bonne cicatrisation.

2. Une cicatrice évolue en général sur plusieurs années

Faux La maturation cicatricielle varie entre un an et un an et demi.  » On conseille vivement d’attendre ce délai pour corriger une cicatrice, car premièrement, elle peut s’améliorer d’elle-même et deuxièmement, réopérer dans un terrain qui est encore inflammatoire, ce n’est pas une bonne base « , souligne le Dr Nicolas Cuylits, chirurgien plastique à l’hôpital Érasme.

3. Une cicatrice sur la jambe met plus longtemps à cicatriser qu’une cicatrice sur le genou

Faux C’est l’inverse : le thorax, le dos et les articulations (genoux, coudes, etc.) sont les zones qui cicatrisent le plus mal, car la peau y est plus étirée (en particulier lors des mouvements) que sur le reste| du corps.

4. Les cicatrices chéloïdes concernent surtout les personnes à peau noire

Vrai Une cicatrice chéloïde est une cicatrice hypertrophique, inflammatoire, dure et boursouflée, causée par une surproduction de collagène lors de la réparation du tissu conjonctif : une forme de  » super-cicatrisation  » inesthétique, parfois douloureuse ou cause de démangeaisons. Les chéloïdes concernent essentiellement les personnes à peau noire et, dans une moindre mesure, les personnes d’origine asiatique.  » Elles peuvent se développer sur des plaies bénignes comme une coupure de rasoir ou une piqûre de moustique « , précise le Dr Cuylits.

5. L’âge influence la cicatrisation

Vrai Les enfants cicatrisent facilement tandis que les adolescents ont tendance à  » trop  » cicatriser (cicatrices hypertrophiques), sans doute en raison de facteurs hormonaux. Les personnes âgées auront au contraire tendance à cicatriser plus lentement et  » trop peu  » (cicatrices atrophiques).

6. Si j’ai eu une cicatrice chéloïde, cela risque de se reproduire

Vrai » Une personne qui a eu une chéloïde en refera probablement. «  Heureusement, la correction chirurgicale est possible.  » Ces cicatrices sont souvent traitées en combinant l’excision – enlèvement de la cicatrice – et une séance de curiethérapie c’est-à-dire une radiothérapie localisée : un cathéter est placé sous la cicatrice et une petite  » bille  » circule dans ce cathéter de manière à irradier uniquement cette zone. Cela diminue de 80 à 10 % le risque de récidive « , précise le Dr Cuylits.

7. Il n’est pas possible d’atténuer des cicatrices disgracieuses

Faux Beaucoup de progrès ont été faits, tant dans le domaine de la microchirurgie que du laser, qui sont parfois associés en combinaison.  » Pour des cicatrices simples, on peut par exemple essayer de changer l’orientation de la cicatrice afin qu’elle soit alignée avec les plis de la peau et devienne moins visible. Quant il s’agit de zones plus étendues comme des brûlures, par exemple, on fait appel à des techniques plus complexes comme l’extension cutanée. Au niveau de la bordure de la cicatrice, on implante un ballon sous la peau de manière à la gonfler progressivement : avec l’excès de peau qu’on a ainsi créé, on peut alors diminuer la largeur de la zone cicatricielle. « 

8. Effacer une cicatrice, c’est aussi effacer autre chose...

Vrai Si les techniques actuelles permettent d’atténuer les cicatrices, il faut rester réaliste quant aux résultats, toujours  » imparfaits « .  » On remplace toujours une cicatrice par une autre, analyse le Dr Cuylits. La demande cache d’ailleurs souvent une demande psychologique. La cicatrice est liée à une histoire particulière, comme un accident, par exemple. Une personne qui veut faire disparaître les traces d’automutilation qu’elle a sur les avant-bras veut aussi effacer cette période. « 

9. La correction des cicatrices est remboursée

Vrai et Faux La mutuelle intervient dans le cas de cicatrices considérées comme pathologiques : cicatrices élargies, cicatrices chéloïdes, etc.  » S’il s’agit d’une cicatrice fine, mais qui crée un empêchement fonctionnel – comme de fermer la paupière -, cela sera aussi considéré comme de la reconstruction et donc remboursé « , explique le spécialiste. En revanche, lorsqu’il s’agit d’atténuer des cicatrices d’acné, l’intervention sera considérée comme esthétique et donc non remboursée.

10. Les progrès médicaux ont rendu les cicatrices plus discrètes

Vrai L’évolution des techniques chirurgicales, des matériaux de suture ( » colle  » cutanée), l’enrichissement des fils avec des antiseptiques, etc. ont réduit le risque de contamination bactérienne, ce qui est favorable à une  » belle  » cicatrice.  » Néanmoins, une cicatrice dépendra toujours de la génétique du patient « , rappelle le Dr Cuylits.

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