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1 patient sur 7 souffre de covid long

Six mois après une infection au covid, grave ou légère, au moins une personne sur sept en garde encore l’un ou l’autre symptôme, indique le KCE. Il suggère dès lors de mettre sur pied un « bilan interdisciplinaire » au cours duquel médecins spécialisés, kinésithérapeutes, psychologues et travailleurs sociaux pourraient réaliser une évaluation globale du patient.

Quelques mois après l’apparition de la pandémie de covid, certains patients ont constaté qu’il leur fallait plus de temps pour récupérer et qu’ils souffraient de symptômes que personne ne pouvait expliquer. Beaucoup se plaignaient notamment d’une fatigue anormale et excessive, qui ne disparaissait pas même après le repos. D’autres souffraient de ce que l’on appelle le « brouillard cérébral » et avaient des problèmes de mémoire et de concentration. Pour en apprendre davantage sur ce phénomène, le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) a mené une vaste enquête auprès de 1.320 personnes atteintes de covid long en Belgique.

Leur constat: six mois après une infection au covid, que la forme développée ait été grave ou légère, au moins une personne sur sept en garde encore l’un ou l’autre symptôme. « Cette étude confirme que le covid long entraine une dégradation manifeste de la qualité de vie et de fréquentes difficultés à reprendre le travail », indique le centre. L’impact psychologique est aussi pointé. « Les patients disent s’être sentis souvent perdus dans notre système de soins et déplorent l’absence de prise en charge globale de leurs problèmes. »

Manque d’informations...

Si la majorité des répondants sont globalement satisfaits de leurs contacts avec les professionnels de la santé, environ un sur trois déclare cependant éprouver des besoins non satisfaits, relève néanmoins le KCE. Le manque d’informations est principalement pointé.

« Ils ne se sont pas toujours sentis pris au sérieux pas les professionnels de la santé, notamment parce que leurs plaintes n’étaient pas toujours objectivables, par des examens médicaux ou de l’imagerie », note le centre, qui préconise dès lors de développer des supports d’information à la fois fiables et accessibles à tous ainsi que de mettre en place des campagnes de sensibilisation.

Le centre note encore que si les possibilités de remboursement des soins potentiellement utiles en cas de covid long existent, elles sont cependant mal connues et « il serait nécessaire de mieux informer les médecins au sujet de leurs modalités de prescription ». Le KCE propose également d’accorder un remboursement temporaire pour certains soins actuellement insuffisamment pris en charge, comme la revalidation multidisciplinaire en première ligne ou la revalidation neurocognitive.

... et d’approche globale

D’un point de vue plus médical, les patients interrogés déplorent l’absence d’approche holistique, chaque symptôme étant examiné sous l’angle d’une seule spécialité, « ce qui a pu donner lieu à une longue errance diagnostique pour certains ».

Raison pour laquelle le KCE recommande de mettre en place un « bilan interdisciplinaire » au cours duquel des médecins des principales spécialités concernées (pneumologues, infectiologues, neurologue, spécialistes en médecine physique et réadaptation...), des kinésithérapeutes, des psychologues et des travailleurs sociaux pourraient réaliser une évaluation globale du patient, en concertation avec son médecin généraliste. Un tel bilan permettrait de définir une prise en charge « sur mesure, adéquate et coordonnée », souligne le KCE.

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