Pourquoi l’ouïe se dégrade-t-elle ? Et comment y remédier ?

Nos oreilles sont des organes fabuleux. Elles captent les sons les plus fins, nous permettent d’écouter une jolie musique, de participer à une discussion et nous avertir en cas de danger. Mais votre ouïe peut s’altérer au fil des années, et les agréables dîners en famille ou les conversations téléphoniques peuvent alors se compliquer. Que cette altération soit légère ou grave, l’important est d’intervenir à temps.

Voici un petit rappel. Si vous vous souvenez de vos cours de biologie, vous savez que l’oreille se compose de trois parties. L’oreille externe, avec le pavillon et le conduit auditif, présente rarement des problèmes, à moins d’une malformation congénitale. L’oreille moyenne, dans laquelle se trouve le tympan qui peut se perforer à cause d’une infection auriculaire, par exemple. La majorité des problèmes auditifs se manifeste toutefois dans l’oreille interne : c’est là que se trouve la cochlée avec les cellules ciliées. Chaque cellule ciliée est responsable d’une fréquence. Lorsqu’un bruit est capté, les cellules ciliées concernées réagissent à cette fréquence : elles envoient les informations au cerveau en passant par les nerfs et sont converties en un signal audible.

 » On peut comparer la cochlée à un long tapis à poils « , explique l’audiologue Ellen Parmentier.  » Les fréquences les plus hautes se trouvent à l’avant, les plus basses à l’arrière. Le son va d’abord passer par l’avant, raison pour laquelle ces cellules ciliées s’abîment plus rapidement, avant d’atteindre les cellules dédiées aux fréquences moyennes et basses. Quelles sont les hautes fréquences ? Une sonnette, le chant des oiseaux, la sonnerie d’un GSM. Mais également la majorité des consonnes, comme le f ou le s. Si on demandait à quelqu’un de s’exprimer sans consonnes, on n’y comprendrait sûrement rien. Sans consonnes, rien n’est compréhensible.  »

Durée et intensité

Difficile de combattre l’altération qui survient au fil des années. Vous pouvez toutefois protéger votre ouïe contre le bruit excessif. En effet, il est impossible de réparer les cellules ciliées abîmées une fois qu’elles le sont. On entend par  » bruit excessif  » un niveau de décibels trop élevé, comme lors d’un concert ou dans un cadre de travail bruyant, mais aussi lors de surcharges auditives de longue durée. Pensez par exemple aux jeunes qui écoutent de la musique dans des écouteurs pendant des heures, ou tout simplement à notre société actuelle, où le vrai silence n’existe quasi plus. La durée et l’intensité du bruit sont deux facteurs nocifs que les casques anti-bruit, les bouchons d’oreilles sur mesure ou la prise régulière de pauses dans le calme permettent plus ou moins de neutraliser.

Tirer à temps la sonnette d’alarme

Notre ouïe commence petit à petit à s’altérer vers l’âge de 45 ans. Plus d’1 Belge sur 10 souffre de problèmes auditifs, et ce dans toutes les tranches d’âge. Comme il s’agit d’un processus progressif, ces problèmes ne se remarquent pas immédiatement. Les personnes présentant une perte auditive attendent en moyenne 7 ans avant de demander de l’aide... Il est pourtant fondamental de consulter rapidement un ORL ou de se rendre dans un centre auditif. Lorsque le cerveau a moins de stimuli à traiter, les connexions nerveuses se rompent et l’audition diminue plus rapidement. La perte d’audition peut en outre s’accompagner d’autres pathologies. Passer régulièrement un test auditif à partir de 50 ans est donc un bon réflexe !