Vieilles vidéos : il est temps de les numériser !

Bobines magnétiques ou Super-8, diapositives, VHS... Les supports sur lesquels sont enregistrés les images et sons de nos vies ont incroyablement évolué ces 50 dernières années. Numériser ces différents supports permet d’y avoir à nouveau accès... mais aussi de les protéger de l’épreuve du temps !

Sur l’écran de l’ordinateur, l’image apparaît un peu vacillante, mouchetée de petites taches. Les couleurs sont jaunies, les voitures démodées, tout comme le parasol vantant une marque de soda. Faute de son, impossible de savoir ce que disent les trois enfants en maillot, hilares face à la caméra. Mais pour Philippe, ce petit film muet de quelques minutes à peine vaut de l’or.  » La première fois que j’ai revu la vidéo de ces vacances en Bretagne, j’en ai presque pleuré, se rappelle le quinquagénaire. Mon père a acheté sa première caméra Super-8 au début des années 70, un petit luxe qu’il s’était offert pour filmer sa famille. Nous avions complètement oublié qu’il avait réalisé des dizaines de bobines, que nous n’avons retrouvées qu’à sa mort, en 2004. Faute de projecteur, nous les avons conservées sans trop savoir qu’en faire, jusqu’à ce qu’on apprenne qu’il était possible de les numériser... « 

Le cas de figure n’est pas rare : on ne compte plus les foyers qui conservent quantité de bobines, de vieilles vidéos ou de rails de diapositives sans plus pouvoir les lire. C’est que les magnétoscopes, magnétophones et autres projecteurs à bobines ne courent plus les rues !  » Pourtant, il suffit de les numériser pour accéder à nouveau aux images qu’ils contiennent, explique Thomas Julien, directeur Benelux de la société de numérisation Forever. Il est désormais possible de numériser tous les supports vidéos, depuis le 16mm des années 30 jusqu’au cassettes VHS de 1990, en passant par les bobines de 9,5 avec perforation centrale, au Super 8, etc. Une fois cela fait, les images sont mises sur DVD ou clé USB et sont accessibles via n’importe quel écran de télévision ou ordinateur. « 

Plus récent, plus fragile

La numérisation, en plus de redonner accès aux images, permet aussi d’éviter que celles-ci ne se perdent irrémédiablement. C’est que si certains supports résistent assez bien aux affres du temps, d’autres s’avèrent beaucoup plus fragiles.  » Bizarrement, les VHS des années 80 se conservent beaucoup moins bien que les Super 8 des années 60, confirme Thomas Julien. La bobine de Super 8 est un format argentique, solide, relativement stable dans le temps : tout au plus peut-on avoir une petite rayure, une petite tache sur la pellicule, mais l’image reste exploitable. Au contraire, il suffit de laisser une VHS près d’une source de chaleur ou dans un local humide pour que sa piste magnétique soit définitivement abîmée ou illisible. Si on a des souvenirs importants sur VHS, il peut être urgent de les numériser. Même avec le matériel de pointe dont nous disposons, nous avons un taux d’échec et de retour bien plus important avec les cassettes vidéos qu’avec des supports plus anciens... « 

Combien ça coûte ?

Depuis quelques années, plusieurs sociétés de numérisation – grandes structures ou petits indépendants – proposent leurs services aux particuliers. Mais digitaliser de vieux documents vidéos n’est pas qu’une affaire de professionnels : moyennant un minimum de matériel et de temps, il est possible de numériser soi-même ses cassettes vidéos ou bobines. Si la qualité n’est pas toujours au rendez-vous, la numérisation maison s’avère souvent plus abordable, surtout si vous possédez un grand nombre de documents. Internet fourmille de tutoriels et d’outils à ce propos : la tâche s’avère d’ailleurs assez simple pour une VHS, puisqu’il suffit d’un vieux magnétoscope relié à un ordinateur via un câble d’acquisition vidéo. C’est par contre une autre paire de manche pour les bobines argentiques : mettre la main sur un projecteur est de plus en plus difficile et les techniques à employer pour obtenir une image satisfaisante nécessitent une bonne dose de débrouillardise et d’aptitude au bricolage (deux exemples ici et ici).

Mieux vaut donc faire appel à des professionnels pour être certain d’avoir une qualité d’image supérieure. Les tarifs sont ici très variables, puisqu’il faut compter de 10 à 40? pour la numérisation d’une bobine de Super 8 et de 10 à 25? pour une VHS (frais d’envois inclus ou non), avec un tarif dégressif en fonction du nombre de documents à numériser. Une différence de prix qui s’explique par la qualité du rendu obtenu.  » Le résultat sera très différent suivant que vous faites appel à un laboratoire spécialisé ou à un photographe qui capture l’image dans son arrière-boutique, confirme Thomas Julien. Notre société traite par exemple toutes les commandes à Châlons-sur-Saône, sur les anciens sites de kodak : nos appareils possèdent des cellules optiques qui scannent image par image. Cela ne permet pas d’améliorer la qualité de l’image, mais on obtient la qualité du film telle qu’elle existe, avec une simple petite colorimétrie qui permet de revenir aux couleurs d’antan. Rien à voir avec ceux qui se contentent de refilmer le film projeté...  » Un différence de qualité d’ailleurs objectivée dans un reportage de la RTBF (voir les 7 premières minutes).

Numériser ses documents comme il faut nécessite donc un petit budget mais, à en croire Philippe, qui peut à nouveau accéder à ses vidéos d’enfance, le jeu en vaut la chandelle.  » Je me retrouve complètement plongé dans cette époque, c’est un formidable souvenir ! « 

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