© getty images

Protéger ses données privées sur Internet, c’est possible

Lors de chaque opération en ligne, nous semons des indices sur notre personnalité, nos liens affectifs, nos goûts, nos idées ou même nos finances. Big Brother vous observe!

Une recherche sur Google? Une mise à jour de votre statut Facebook? Un achat sur Amazon? Une photo postée sur Instagram? Une connexion de votre smartphone depuis une localité inhabituelle? Les géants d’internet vous disent « Merci ». Par tous ces actes anodins, vous contribuez à enrichir la masse de données qu’ils enregistrent constamment et vont leur permettre d’affiner votre profil (civil, physique, familial, culturel, politique, économique,...) auprès de leurs annonceurs.

Ces « big brothers » d’aujourd’hui vous suivent à la trace: ils n’oublient rien. Votre prise de bec en ligne avec un autre internaute voici dix ans, ce tweet rédigé sous l’emprise de la colère, cette photo compromettante postée par un « ami » au terme d’une soirée un peu trop arrosée... Tout cela est stocké dans leurs archives et définitivement associé à votre identité. Et prêt à ressortir demain ou dans dix ans. Même si vous faites de partie de ceux qui relativisent les risques d’une telle situation parce qu’ils « n’ont rien à cacher », n’oublions pas que la multiplication des traces que vous laissez ici et là sur la Toile (et sur votre ordinateur: les « cookies », vous connaissez? ) augmente d’autant le danger que certaines d’entre elles tombent un jour dans les mains de personnes mal intentionnées, leur ouvrant tout grand la porte de l’usurpation de votre identité. L’hameçonnage (« phishing »), c’est un peu comme si vous cédiez la clé de votre domicile à un inconnu tout en lui offrant un revolver. Celui qui lui permettra, après avoir piraté vos comptes ou copié ou détruit des fichiers numériques importants (photos, documents, etc.) de vous soumettre au chantage – privé ou professionnel – ou d’exiger une rançon. Non, cela n’arrive pas qu’aux autres. .

Dès que vous mettez un doigt sur le net, le risque zéro n’existe plus. En revanche, vous pouvez largement le limiter. Et pour cela, le mieux est de sortir des sentiers battus. En privilégiant chaque fois que c’est possible les logiciels et applications d’éditeurs basés en Europe. Ils sont dès lors obligés de respecter la législation RGPD. Grâce à elle, nous bénéficions dans l’Union européenne d’une protection exceptionnelle. Ce serait dommage de ne pas en profiter.

Google? Oui, mais...

Vous utilisez Google Chrome? On vous comprend: c’est un excellent navigateur. Mais c’est loin d’être le plus respectueux de votre vie privée. Préférez-lui Brave, Mozilla Firefox ou Tor. Disponible dans de nombreuses langues, ce navigateur anonymise votre trafic internet et protège votre identité en ligne. Situation similaire au niveau du courrier électronique. Gmail regorge d’atouts et de qualités. Mais priorisez Tutanota ou, mieux, ProtonMail. Encore peu connue du grand public, cette plateforme basée en Suisse est occupée à développer toute une série d’applications qui épousent le même esprit de protection des données de l’utilisateur: ProtonCalendar (agenda), ProtonDrive (stockage de fichiers)...

Et si vous voulez en remettre une couche, ajoutez-y SimpleLogin: ce système vous permet de créer des adresses de courrier électronique différentes pour chacun de vos contacts et services. Tous les messages qui leur seront transmis seront relayés vers votre « vraie » adresse qui restera ainsi inconnue de vos correspondants et des géants du net. Et pour vos recherches, optez pour Startpage au lieu de Google.

Gare aux réseaux sociaux!

Si vous êtes adepte des réseaux sociaux, il n’y a malheureusement pas de remède miracle: devenir accro à Facebook, Instagram, TikTok et les autres, c’est véritablement se mettre à nu en offrant votre vie intime (et celle de vos contacts) aux annonceurs... et peut-être à d’autres. Il existe des alternatives (Friendica, PixelFed,...), mais elles n’ont pas encore réussi à offrir ce qui fait le succès de leurs modèles: le nombre d’usagers. Pour cela, le plus recommandable plan B à WhatsApp semble bien occupé à gagner du terrain: l’application gratuite Signal vous offre des fonctionnalités similaires, mais dans un respect complet de votre vie privée. Vous en voulez plus? Utilisez un VPN (comme Mullvad ou NordVPN), un bloqueur de publicités (AdGuard) et, pour partager des fichiers, même volumineux, optez pour Wormhole.

Contenu partenaire