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Photographier un ciel étoilé

Observer un ciel étoilé peut être fascinant, sinon magique. Le photographier relève pourtant du parcours d’obstacles. Voici quelques astuces pour y parvenir.

C’est assurément l’été qui nous offre le plus d’opportunités de profiter du ciel et des étoiles: la météo favorable, la douceur des nuits ou encore, pour ceux qui ont la possibilité de voyager, la chance de découvrir des contrées privilégiées. C’est clair, entre le ciel vu depuis une réserve du Kenya ou celui aperçu depuis le centre de Rotterdam ou de Paris, la différence se montre colossale. Mais l’astrophotographie ne vous impose pas de voler vers une région lointaine. S’il n’est pas nécessaire de quitter le pays, mieux vaut s’éloigner des villes. En cause? La pollution qui y sévit. Dans les cas les plus graves, elle peut voiler le ciel. Mais, de façon générale, c’est la pollution lumineuse qui pose problème: éclairage urbain, enseignes, vitrines de magasins... Conclusion: privilégiez une échappée à la campagne. Mais pas n’importe quand. Car l’obstacle peut aussi se nicher... tout en haut. La clarté d’une pleine lune risque en effet de compliquer vos efforts. Gardez donc un oeil sur le calendrier lunaire.

L’équipement

Laissez votre vieil Instamatic dans l’armoire à antiquités et, si possible, emportez un appareil reflex disposant d’un mode manuel. Sachant que vous devrez travailler dans l’obscurité, prenez un moment, avant le jour J, pour vous habituer à manipuler l’appareil dans le noir. Vous éviterez ainsi beaucoup de frustration lorsque vous vous retrouverez en situation! Inutile d’embarquer une valise d’objectifs. Un seul devrait suffire: un grand angle offrant un maximum de luminosité. N’oubliez pas le trépied, essentiel, et, si possible, prévoyez un déclencheur à distance. Vous ne disposez que d’un (bon) smartphone? Le résultat sera moins spectaculaire, mais cela reste tout à fait jouable.

N’oublions pas que la terre tourne. Avec une très longue pose, votre photo n’affichera pas des étoiles, mais... des traits lumineux.

Prenez le temps

Après avoir chargé et embarqué votre matériel (comme vous ne savez pas combien de temps votre séance va durer, pensez à emporter une chaise pliante voire un thermos avec une boisson chaude), vous avez trouvé un « spot » en rase campagne lors d’une belle soirée d’été entre deux pleines lunes. Un ciel dégagé et de l’obscurité? Les deux grandes conditions semblent réunies. Avant de commencer à cadrer, acclimatez-vous à l’endroit. On considère qu’une vingtaine de minutes est nécessaire aux yeux pour s’habituer à la pénombre. La chaise pliante peut donc être utile! Et là, c’est le moment de scruter votre environnement. Cherchez ce qui, dans les alentours, pourrait constituer un élément de paysage de fond intéressant. Tout dépend du lieu et de votre appréciation, mais on pense à un arbre particulier ou un bâtiment (une église,...) dont la forme pourra peut-être enrichir la composition de votre cliché.

Parlons technique

Quel que soit l’appareil utilisé (reflex ou smartphone), sélectionnez une pose longue. Traduction: l’obturateur va rester ouvert plusieurs secondes afin d’aider un maximum de la lumière des étoiles à atteindre le capteur. Combien de secondes? Ni trop, ni trop peu. N’oublions pas que la terre tourne. Si vous optez pour une très longue pose, votre photo n’affichera pas des étoiles, mais... des traits lumineux. Deux formules mathématiques – la règle des 500 et la règle NPF – permettent de calculer précisément la durée d’exposition adaptée à votre matériel. Une recherche sur internet vous en donnera la description. Pour vous simplifier la vie, vous pouvez procéder par essais. Prenez une série de photos en augmentant progressivement le temps de pose. Démarrez avec 5 secondes, par exemple, puis passez à 6, 7, 8 et allez jusqu’à 20. Puis zoomez sur chaque image en vérifiant à partir de quel moment les points lumineux (étoiles) commencent à ressembler à des traits. Pour la sensibilité, prenez quelques clichés en variant entre 1.600 et 6.400 ISO. Là encore, zoomez ensuite sur chaque photo et comparez les résultats.

Si vous voulez utiliser l’autofocus, la mise au point doit se faire sur l’étoile la plus brillante. Mais avec un appareil reflex ou hybride, vous serez plus inspiré en désactivant l’autofocus et en faisant la mise au point sur l’infini. Pour autant que votre matériel le permette, privilégiez un enregistrement au format RAW. Un fichier JPEG vous ferait perdre beaucoup trop de détails. Cela peut suffire pour Instagram, mais pas pour agrandir une photo à placer au mur... Dans tous les cas, prenez votre temps. Et apprenez de vos essais et erreurs. Enfin, vous pouvez compléter votre travail à la manière de nombreux professionnels: en passant par une retouche via Photoshop. À chacun(e) son approche...

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