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Les conseils de 5 professionnels pour faire de belles photos

Prendre un cliché n’a jamais été aussi agréable, surtout avec la multiplication des modèles de qualité accessibles au grand public. Encore faut-il savoir dompter son appareil... Voici les conseils de 5 professionnels pour réussir à faire de belles photos.

JAN ROOFTHOOFT, PHOTOGRAPHE DE NATURE:  » Bien plus qu’appuyer sur le bouton  »

 » Même si je me qualifie volontiers d’amateur éclairé, jamais je n’aurais pensé que la photographie de nature serait une telle source de satisfaction. Etre photographe, c’est bien plus qu’appuyer sur le bouton. J’ai appris à regarder ce qui m’entoure avec un autre oeil « , s’enthousiasme Jan Roofthooft. Pour découvrir son travail et une véritable mine de trucs et d’infos, rendez-vous sur le site www.natureview.be (en néerlandais).

SES CONSEILS

  • Apprenez à sélectionner vos sujets pour obtenir le cadrage voulu.
  • Etudiez à fond les coins de nature que vous désirez photographier. Pour cela, renseignez-vous dans des livres, des magazines et sur internet.
  • Ayez le respect de la vie animale et végétale. Le bien-être et la sauvegarde d’une plante ou d’un animal priment sur tout le reste.
  • Une photo de nature doit refléter fidèlement la nature authentique.
  • Tâchez de connaître à fond les possibilités de votre appareil. Faites attention à la sensibilité (ISO), au temps d’obturation et au diaphragme. Ils jouent un rôle capital pour la luminosité de l’image.
  • Le diaphragme détermine la profondeur de champ. Veillez à ce que la mise au point se fasse sur les éléments que vous voulez montrer avec le plus de précision. Jouez avec le flou et la netteté.
  • Lorsque vous photographiez des animaux, veillez à ce que les yeux soient bien nets. Une fonction de contrôle de la profondeur de champ s’avère très pratique.
  • L’usage d’un pied bien stable est souvent indispensable. Il permet de prendre des photos d’une grande précision. Optez pour un modèle sans colonne téléscopique centrale, vous pourrez alors prendre des photos au ras du sol.
  • Si vous prenez des photos numériques, faites attention à l’affichage de l’histogramme, qui vous indique si la luminosité de votre prise de vue est satisfaisante.
  • Faites preuve de patience et ne renoncez jamais. Si vous échouez dix fois de suite, la onzième sera peut-être la bonne. Préparez soigneusement vos randonnées photographiques.

FRANK BAHNMULLER, PHOTOGRAPHE PORTRAITISTE:  » Quand le courant passe, quel plaisir !  »

En tant que photographe portraitiste, Frank Bahnmuller rencontre des milliers de gens, tous extrêmement différents les uns des autres.  » Un portraitiste immortalise l’émotion de l’instant. Un portrait techniquement faible peut malgré tout avoir une force d’éloquence incroyable. La photo que le photographe estime la plus belle n’est pas forcément celle qui va plaire le plus au sujet. La confrontation avec une photo de soi remue pas mal d’émotions enfouies, positives ou négatives. Il arrive que j’entre chez des gens et que je m’y sente tout de suite bien. Dans ces moments-là, après la séance, nous optons souvent inconsciemment pour la même photo. Le courant est passé et l’appareil s’est tout naturellement déclenché au bon moment.  »

SES CONSEILS

  • N’ayez pas peur de couper des portions de visage au moment de cadrer. Osez réaliser une composition et ne pensez pas que « tout » doive se retrouver sur la photo.
  • Pour chaque photo que vous prenez (cliché de voyage, d’un paysage, d’une belle église...), veillez à ce que des personnages soient dans le champ, non pas réduits à de minuscules points en arrière-plan mais bien visibles et reconnaissables. Ces photos-là seront bien plus intéressantes et émouvantes que les prises de vue sans âme qui vive.
  • Evitez autant que possible l’usage du flash dans la photo de portrait. Lorsque c’est indispensable, optez pour un éclairage indirect en dirigeant, par exemple, le flash vers le plafond ou un mur blanc.
  • Evitez également les photos sous un soleil trop fort (par ex. à midi). Préférez faire un pas de côté afin d’être dans l’ombre. Vous éviterez ainsi les ombres trop marquées, peu flatteuses au visage.
  • Permettez à vos modèles d’être aussi naturels que possible. Parlez-leur, détendez-les et prenez un grand nombre de photos, avec différentes expressions du visage. Vous sélectionnerez ensuite la meilleure de la série.
  • N’ayez pas peur de parler aux gens. Pour réussir un portrait, il faut s’approcher très près du sujet. Ne prenez jamais une photo de trop loin parce que vous n’osez pas vous adresser au sujet que vous voulez photographier. Si vous l’abordez gentiment et respectueusement, il ne refusera pas.
  • Un portrait gagne en force et en éloquence lorsqu’on y lit les sentiments, les pensées ou l’expérience de la personne photographiée. Pour cela, il suffit parfois d’un infime détail.

FRANK CROES, PHOTOGRAPHE CULINAIRE:  » Une photo est comme une toile blanche  »

Artiste plasticien de formation, Frank Croes vit en Bourgogne. Pas étonnant que son coeur batte pour la photographie culinaire et que les plats qu’il met en images soient de véritables oeuvres d’art capables de titiller les papilles des gourmets gourmands. « Chaque photo est comme une toile blanche. On commence par y tracer une ligne. Et on continue au départ de cette impulsion. Grâce à la photographie numérique, on peut construire des images culinaires tout aussi systématiques.  »

SES CONSEILS

  • Déguster un plat est une chose. Le photographier en est une autre. Ne photographiez jamais une assiette en plongée, comme si vous vous apprêtiez à manger. C’est l’erreur classique que l’on voit généralement sur les menus de nombre de restaurants grecs !
  • Pour réussir vos photos, il y a des règles à respecter. Mais il peut être intéressant de les outrepasser, de briser les conventions. Bref, il faut expérimenter, oser.
  • Une photo doit cadrer un objet et le fixer. Les détails qui ne semblent pas gênants au moment même peuvent, après coup, se révéler très dérangeants. Soyez attentifs.
  • Un contre-jour est important quand on photographie des aliments mais il ne peut jamais constituer l’éclairage principal. Il doit devenir un allié. Il peut servir à révéler la structure d’une feuille de salade en lui conférant une certaine transparence. Vous pouvez également obtenir un effet de petits flashes lumineux, ici et là sur l’assiette.
  • Une photo culinaire doit se rapprocher autant que possible de l’essence véritable des aliments photographiés. Pour cela, écartez sans état d’âme tout ce qui, autour de l’assiette, est de nature à perturber l’attention.
  • Servez-vous des avantages de la photographie numérique, qui vous permet de voir immédiatement le résultat et d’améliorer ainsi la construction de la photo.
  • Prenez toujours vos photos de très près. Travaillez au téléobjectif et au grand angle, qui vous permettent d’isoler de l’arrière-plan l’objet photographié. Servez-vous éventuellement aussi d’un anneau ou d’un soufflet pour obtenir une profondeur de champ minime et faire le réglage uniquement sur l’élément principal de l’image. Jouez avec le flou et la netteté, pour donner de jolis effets de lumière dans l’assiette.
  • Si vous disposez d’une pièce très lumineuse, avec une grande baie vitrée orientée au nord, vous pouvez travailler à la lumière du jour. Cela donne une luminosité très douce à la photo.

JOHAN DE MEESTER, PHOTOGRAPHE DE VOYAGES:  » Un bon photographe prend son temps !  »

Johan De Meester et sa femme travaillent à deux et sont photographes de voyage. Il réalise les reportages photo, elle rédige les textes qui les accompagnent. Ils privilégient les endroits de la planète encore intacts, ici ou ailleurs. Nature sauvage ou domptée par l’homme, bâtiments, portraits, Johan rapporte de chaque voyage une mine de témoignages en images.

SES CONSEILS

  • Dès que vous avez trouvé un sujet intéressant à photographier, ne vous précipitez pas pour le mitrailler. Prenez au contraire le temps d’en faire le tour et de découvrir le point de vue le plus captivant.
  • Sélectionnez soigneusement votre optique. Vous pouvez photographier un même objet au grand angle ou prendre de la distance en reculant et vous servir d’un téléobjectif. Cela donnera des perspectives totalement différentes.
  • Tâchez de ne pas prendre de photos sous un soleil de plomb. Cela génère des ombres dures. Tôt le matin ou tard dans l’après-midi, la lumière est bien plus belle et subtile.
  • Quand vous photographiez quelqu’un à contre-jour, n’oubliez pas d’utiliser un flash léger pour éclairer le visage du sujet.
  • En voyage, on a souvent besoin de beaucoup de matériel. Essayez malgré tout de ne pas vous surcharger et sélectionnez quelques objectifs indispensables.
  • Si vous aimez la précision, servez-vous d’un pied. Vous pouvez alors prendre tout votre temps pour composer l’image.
  • Ne soyez pas avare en prises de vue. Mais n’exagérez pas non plus ! Cela prend du temps de trier 3.000 clichés sur son pc...
  • Quand on photographie dans la pénombre d’un bâtiment, comme une église, mieux vaut pousser la sensibilité de l’appareil jusqu’à 400, voire 800 ISO plutôt que d’enclencher le flash.
  • Lorsque la lumière est mauvaise ou capricieuse, travaillez avec un diaphragme très bas : 5.6, voire moins si c’est possible. Vous photographierez alors avec la plus grande ouverture et le plus court temps d’obturation, ce qui fait entrer un maximum de lumière dans l’objectif.
  • Lorsque vous photographiez un vaste paysage ou la mer, veillez à ce que la ligne de l’horizon soit parfaitement horizontale.

VIVIANE JOAKIM, PHOTOGRAPHE D’ART:  » Instaurer un lien de confiance, de partage « 

Divers séjours à l’étranger et des activités dans le domaine social ont laissé chez Viviane Joakim des traces indélébiles. Son travail, qui a récemment été exposé au musée de la photographie de Charleroi, témoigne d’une belle harmonie entre l’humain et l’image. La sensibilité avec laquelle elle a su fixer sur pellicule, entre autres, les résidents d’une institution psychiatrique ukrainienne ne laisse personne indifférent.

SES CONSEILS

  • J’ai besoin d’être très proche des gens que je photographie. Souvent à moins d’un mètre. Ils sont donc toujours conscients de ma présence et ils l’acceptent. Je cherche à établir une relation de confiance, de partage. C’est ma façon de travailler et pour moi une condition essentielle à la réussite d’un portrait.
  • J’aime les visages modelés par la lumière naturelle. J’évite donc l’utilisation d’un flash et je choisis plutôt de travailler à haute sensibilité, beaucoup de 800 et 1.600 ISO.
  • Il faut apprendre à observer la lumière, la façon dont elle évolue au fil des journées, des saisons. Une belle lumière peut rendre une photo magique !
  • Prenez le temps de bien choisir votre matériel et de le connaître à fond. Vous devez opter pour un appareil qui vous convient, répond à vos besoins, avec lequel vous vous sentirez à l’aise et que vous avez du plaisir à utiliser. Qu’il soit numérique ou argentique, basique ou perfectionné. Le tout est d’en tirer le meilleur. En ce qui me concerne, j’ai porté mon choix sur le Leica pour la discrétion des boîtiers, la luminosité des objectifs, et la possibilité de travailler à des vitesses lentes. L’idéal selon moi pour photographier dans des conditions difficiles.
  • Regardez vos photos, posez-vous des questions, demandez-vous ce qui pourrait être amélioré. Et éduquez votre regard en allant voir des expositions, en feuilletant des livres et des magazines consacrés à la photographie.

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