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« Les 50+, des acteurs importants sur le marché des réseaux sociaux »

Qui oserait encore parler de fracture numérique générationnelle ? Les 50+, notre sondage le prouve, sont des utilisateurs aguerris des réseaux sociaux !

A lire les résultats de notre sondage, les 50+ constituent visiblement une génération connectée, et bien connectée : 61 % des sondés possèdent au minimum un compte Facebook, de loin le réseau social le plus populaire chez les adultes. Une proportion qui grimpe même à 67 % chez les 50-54 ans ! Des chiffres qui n’ont rien d’étonnant pour Xavier Degraux, consultant et formateur en réseaux sociaux.

 » Aujourd’hui, cette tranche de population constitue le 2e segment de marché le plus important pour le réseau social de Marc Zuckerberg, explique l’expert. C’est une cible de plus en plus importante pour les annonceurs alors que, paradoxalement, l’image d’eux qui est véhiculée sur les réseaux sociaux reste assez peu valorisante... « 

Il faut dire que l’irruption massive des 50+, et davantage les femmes, sur les réseaux sociaux ne remonte qu’à quelques années.  » Depuis lors, la présence des 50+ sur les réseaux sociaux a connu un véritable rattrapage et le phénomène s’est accéléré ces deux dernières années.  » En cause ?  » Des plateformes de plus en plus intuitives, agréables et faciles d’usage, et l’explosion du nombre de smartphones, qui équipent désormais un tiers de la population et permettent d’avoir constamment internet dans la poche.  » Si le succès de Facebook est indéniable, il faut toutefois noter que Youtube et Instagram, plateformes sociales les plus plébiscitées par les ados et les jeunes adultes, ne récoltent qu’un succès mitigé chez nos sondés.

Présents, mais plus discrets

Les plateformes employées préférentiellement diffèrent donc selon les générations; il en va de même de l’utilisation qui en est faite.  » On remarque que l’usage est moins intensif chez les 50+ : selon votre sondage, ils ne sont que 29 % à utiliser les réseaux sociaux plus d’une heure quotidiennement, alors que la moyenne belge tourne autour d’une heure et demie par jour, détaille Xavier Degraux. Cela se combine à une fréquence d’utilisation moindre : là où les plus jeunes ont tendance à aller très régulièrement mais très rapidement sur les réseaux sociaux, simplement pour voir ce qu’il s’y passe, les 50+ préfèrent y aller moins souvent, lors de séances un peu plus longues et avec un objectif en tête. A ces occasions, leur taux d’engagement est relativement faible : ils sont souvent plus dans l’observation que dans l’action, ils partagent et  » likent  » globalement moins de contenu. « 

Pour l’expert, cette différence ne s’explique pas par des difficultés à maîtriser les outils ou leurs subtilités.  » Il ne faudrait pas oublier que les 50+ d’aujourd’hui sont les 30+ d’il y a vingt ans, qui surfaient déjà sur le web à l’époque ! Non, la différence d’usage s’explique davantage par une autre perception des réseaux sociaux : ces derniers sont plus considérés comme un moyen de rester en contact avec la famille, les amis... D’où le succès des messageries instantanées comme Whatsapp ou Messenger [moteur de discussion e.a. disponible via Facebook, ndlr].  » Les interactions se font de préférence directement entre individus concernés : on envoie par exemple ses photos aux proches, et uniquement à eux. A contrario, l’aspect  » communauté publique  » des réseaux sociaux – très perceptible sur Instagram ou Pinterest – est moins employé : les 50+ partagent plus rarement du contenu avec le monde entier. Ce qui ne les empêche pas de profiter de publications de tiers, pour chercher des idées ou s’informer...

Différence nord-sud

Le fait de considérer les réseaux sociaux comme de  » simples outils  » explique probablement pourquoi la majorité des sondés n’y voient pas un bouleversement dans leur vie sociale et familiale : pour 64 % des répondants, cela n’a eu aucun impact. Encore qu’on remarque une nette différence entre néerlandophones et francophones (40,3 % et 25,6 % y voient un impact positif).

 » C’est une tendance générale, très marquée dans votre sondage : le public flamand est beaucoup plus enthousiaste pour les nouvelles technologies que les francophones. Ces derniers sont par ailleurs bien plus critiques envers les médias et, partant, les médias sociaux, auxquels ils accordent moins facilement leur confiance.  » La raison tient très probablement à un ensemble de facteurs (culturels, socio-économiques...).

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