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Voyage au premier matin du monde

Avec quelques-uns des plus beaux paysages de la Terre, le Nord de la Tanzanie invite à vivre une fabuleuse échappée zoologique et à s’immerger à l’aube de l’humanité.

Tempéré par l’altitude, le climat de la Tanzanie septentrionale est réputé idéal. Comme pour le confirmer, une douce brise souffle sur Arusha, porte d’entrée des grands parcs. Au loin, le mont Meru domine le paysage de sa silhouette massive. Après une courte étape dans un lodge installé au milieu d’une plantation de café, cap sur le parc de Tarangire, à trois heures de route. Enfin, d’abord de route... puis de piste! A l’approche du parc, nous disons en effet au revoir pour plusieurs jours à toute voie asphaltée. Place à ce que l’on appelle ici avec ironie l’ « african massage »!

Des lions grimpeurs

Situé un rien au-dessus de 1.000 m, le parc de Tarangire est une terre de géants, hérissée de baobabs multi-centenaires et peuplée d’éléphants par centaines. Il n’est pourtant pas le parc le plus fréquenté. Très vite, une première rencontre palpitante: un troupeau d’éléphants – uniquement des femelles et des jeunes – est en approche. Nonchalants, ils traversent la piste sans même nous prêter attention. Un peu plus loin, un impala fait un bond presque surréaliste par rapport à sa taille, juste devant la Jeep. Autour d’un point d’eau, gnous, zèbres et girafes viennent s’abreuver. Quel spectacle fascinant et rare d’observer l’immense mammifère écarter les pattes antérieures et tendre son long cou vers l’eau!

Au Tarangire, les éléphants sont rois.
Au Tarangire, les éléphants sont rois.

Sur la route vers le nord-ouest se trouve un autre parc national: celui du lac Manyara, alimenté en eau par d’innombrables sources qui coulent à travers une forêt dense. Ce parc a aussi ceci de particulier que les lions y font la sieste dans les arbres, gênés au sol par l’humidité. Ses abords abrupts trahissent la présence de la Rift Valley qui balafre toute l’Afrique de l’Est. Dès l’entrée, des familles de babouins se mettent à suivre la Jeep ou se postent au milieu de la piste. Ils trouvent ici des arbres pour se cacher et quantité de nourriture. Plus loin, des éléphants passent leur tête en-dehors du feuillage en mâchouillant. A l’approche du lac, en terrain découvert, des buffles, des hippos et d’immenses colonies de marabouts. Au loin, des autruches courent dans les eaux peu profondes et peaufinent ce spectacle d’une grande diversité.

La rivière Tarangire est l'épine dorsale du parc.
La rivière Tarangire est l’épine dorsale du parc.

Des parapluies retournés

Départ à l’aube. Il y a en effet une très longue route jusqu’au Serengeti. Les immenses étendues qu’on traverse prolongent les vastes espaces naturels du nord qui s’étirent jusqu’au Kenya et au Maasaï Mara. Depuis des millions d’années, les animaux migrent au fil des saisons d’un endroit à l’autre en quête de pâturages.

C’est donc cette piste naturelle, où les troupeaux des Maasaï se mêlent aux zèbres et aux gnous, que nous suivons. Sur les hauteurs, les huttes rondes de ces éleveurs nomades, protégées de barrières d’épineux, indiquent les abords des parcs. Puis apparaît d’un coup la plaine, infinie. C’est d’ailleurs la signification du mot Serengeti en langue maasaï. A perte de vue, une savane à l’herbe rase ponctuée de quelques tertres granitiques – les « kopjes » – et des herbivores par milliers.

De ci de là, quelques acacias semblent attendre perpétuellement les averses comme des parapluies retournés. Un véritable éden, avec ses lois dures et immuables. Soudain, notre guide repère un guépard dans les hautes herbes: une femelle qui va bientôt mettre bas. Puis une famille de lions de retour de chasse, les babines encore ensanglantées, se regroupe pour une sieste digestive. Autre champion du camouflage, le léopard n’aime rien tant que se percher dans les arbres où il emmène ses proies. Sur un vieil acacia isolé, le guide repère une maman et son jeune un peu indiscipliné qui ne cesse de descendre et remonter les branches.

A l’heure de la sieste, les zèbres posent leur tête l’une contre l’autre, afin de surveiller en tous sens cette savane pleine de dangers. Ensuite, c’est une harde de girafes qui broute des pousses d’acacia juste en bordure de piste. Leur langue noire et préhensile leur permettent d’éviter les épines. Quelques hyènes, des chacals, des phacochères, des autruches, des hippos, des gnous, des gazelles de Grant et de Thomson et des serpentaires complètent le « tableau de chasse » de ce Serengeti fascinant qu’on ne quittera pas trois jours durant grâce au campement installé au milieu de nulle part: logement sous tente et vie au grand air, rien de tel pour capter le chant sauvage de la savane!

Une girafe Maasaï, très répandue en Tanzanie et au Kenya voisin.
Une girafe Maasaï, très répandue en Tanzanie et au Kenya voisin.

La langue à clics

L’Afrique impose son lot de trajets chaotiques: une longue piste poussiéreuse et rectiligne relie le Serengeti au Ngorongoro, avant de prendre la direction du ciel, vers la couronne du cratère, qui culmine à près de 2.300 mètres. D’en haut, la vue plonge sur l’immense caldera, la plus vaste de la planète. Dans le cratère, rien n’a changé depuis des millions d’années.

Les grands fauves ne semblent pas dérangés par les Jeeps. Mieux, ils s’en servent... pour chasser. Les herbivores broutent à perte de vue: des gnous, des zèbres, des gazelles, des buffles, des autruches, parfois sur la piste. Les animaux sont rois dans cette arche de Noé. A midi, pique-nique dans une zone réservée et... gardée, au milieu des hippos (soit dit en passant le plus dangereux des animaux de la savane!). En fin de journée, le guide nous emmène aux abords du cratère vers une zone plus humide où une harde d’éléphants vient s’abreuver et prendre un bain de boue. Le plus beau des cadeaux pour terminer notre safari!

Le voyage se prolonge ensuite vers les rives du lac Eyasi, l’une des innombrables étendues d’eau qui ponctuent la vallée du Grand Rift. Ici vivent les derniers Hadzabes, que nous partons rencontrer tôt le matin, à l’heure de la chasse. Apparentés aux Khoïsan d’Afrique australe, ils ne parlent que leur langue caractérisée par des claquements de langue et ne possèdent rien d’autre qu’un arc, des flèches et quelques peaux. Notre guide explique qu’ils n’ont ni dieu ni chef, qu’hommes et femmes sont sur pied d’égalité et qu’ils vivent de ce que la savane leur offre, se déplaçant de semaine en semaine. Un peuple simple mais aimant chanter et danser à la moindre occasion, qui invite à réfléchir sur le sens de nos vies compliquées.

Un voyageur averti...
Un voyageur averti...

Pratique

Y ALLER: cet itinéraire a été organisé par Escape Your Travel, tour opérateur belge proposant une vaste gamme de circuits africains. https://escapetravel.be et en agence de voyages. Vols directs KLM Amsterdam – Kilimandjaro.

SANTÉ: traitement anti-paludique et produits anti-moustiques. Vaccin contre la fièvre jaune obligatoire.

INFOS: https://www.tanzaniatourism.go.tz/en

ESCALE À ZANZIBAR: certains optent pour quelques jours de repos sur l’île de Zanzibar. Une parfaite façon de clôturer une expérience tanzanienne. Au programme: plages de sable blanc, découvertes culturelles, visite du légendaire port de Stone Town et, surtout, total lâcher prise. Nous y avons découvert un tout nouveau boutique hôtel en bordure de plage à Pongwe, le Tikitam Palms (www.tikitampalms.com). Il figure déjà parmi les meilleures adresses de l’île. 4 villas, 4 chambres spacieuses, voilà qui en dit déjà long sur la quiétude des lieux. Personnel aux petits soins, cuisine de haut vol, une escale parfaite avant de reprendre le chemin du retour.

Une antilope topi ou damalisque dans le Serengeti.
Une antilope topi ou damalisque dans le Serengeti.
Des chasseurs hadzabes près du lac Eyasi.
Des chasseurs hadzabes près du lac Eyasi.
À table pour un repas traditionnel.
À table pour un repas traditionnel.
Une scène d'Eden dans le Ngorongoro.
Une scène d’Eden dans le Ngorongoro.
Un hippo-potame dans le lac Manyara.
Un hippo-potame dans le lac Manyara.
Retour de chasse dans le Serengeti.
Retour de chasse dans le Serengeti.

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