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Viande, en manger autrement sans se ruiner

Les questions d’écologie et de budget alimentaire sont de plus en plus liées pour les consommateurs. La viande n’échappe plus au débat.

« Quand les Européens consomment, les forêts se consument », c’est le titre d’un rapport du WWF. L’Union européenne est le deuxième importateur mondial de la... déforestation tropicale (16%) derrière la Chine et devant les États-Unis. En cause? L’huile de palme, la viande de boeuf et le soja que nous achetons pour nourrir le bétail. On importe chaque année entre 30 et 35 millions de tonnes de graines et de tourteaux de soja, essentiellement d’Amérique du Sud.

Mais il n’y a pas que la déforestation: l’élevage coûte cher à la planète en raison des émissions de CO2, de méthane des bovins, de la surconsommation d’eau... Voilà pour le constat, mais l’idée, de notre côté, n’est pas d’encore culpabiliser les amateurs de viande (le Belge en consomme plus de 64 kg par an), mais de lancer des pistes pour consommer différemment. Tous les steaks ne sont pas à mettre dans la même assiette en matière de gaz à effet de serre et déforestation. Et puis, comme l’a souligné Hannah van Zanten, chercheuse néerlandaise spécialiste des systèmes alimentaires durables, un monde sans viande nécessiterait de mettre en culture environ un tiers de terres en plus avec plus d’engrais, de carburant, etc.

Consommer du boeuf venu d’Uruguay est une aberration environnementale!

LOCAL ET RESPECTUEUX. Consommer du boeuf venu d’Uruguay est une aberration environnementale (pas gustative) pour une viande qui a voyagé, occasionnant d’importants rejets de CO2. L’autre piste est de favoriser les produits d’une agriculture raisonnée, locale, respectueuse de l’environnement.

POUR LES RICHES? Très bien, mais le filet de poulet premier prix est à moins de 9 ? le kg contre 25 ? kg le poulet belge bio. C’est un « luxe » coûteux, idem pour le boeuf, le porc, etc. Il faudrait donc manger moins de viande, tout en privilégiant la qualité et en continuant à faire vivre nos agriculteurs.

DES SOLUTIONS. Pour compenser l’impact économique de ce choix alimentaire, l’idée serait de revoir ses sources de protéines en se passant de viande un ou deux jours par semaine. Dans cette optique, certaines céréales et légumineuses (pois chiches, fèves, soja, lentilles, etc.) sont d’excellentes alternatives aux produits carnés. Cette solution a l’avantage d’être à la fois économique, écologique tout en apportant les protéines et les acides aminés dont notre corps a besoin. Enfin, autre astuce économique, c’est de remettre les oeufs dans les assiettes malgré l’augmentation de leur prix. Peu chers, 100 g d’oeufs apportent 13 g de protéines. Et contrairement une idée reçue, l’impact des oeufs sur le cholestérol dans le sang est fort modeste.

Besoin d’inspiration? Tapez #Eat4Change du WWF dans votre moteur de recherche.

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