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Trésors de bibliothèques

Février, mois de l’amour. L’occasion de se plonger le temps d’un livre dans une brassée de sentiments brûlants et de se pâmer de passion.

Le raffinement de la soie

« Pour vivre, Hervé Joncour achetait et vendait des vers à soie. On était en 1861. » Voici une immense découverte, peut-être le roman d’amour le plus absolu. Un roman très court, d’une intense poésie, publié en 1996 en Italie. Une écriture sensuelle et musicale. L’homme vend donc des vers à soie, et pour ce faire doit régulièrement s’absenter des mois durant pour se rendre dans le très lointain Japon, où il va brûler d’un impossible amour. Mais le sommet de l’amour, c’est celui, raffiné à l’extrême, qui se dévoile à la toute fin du livre.

Soie, Alessandro Barrico, Folio

10 lettres pour un avenir

« Gerry était parti pour ne jamais revenir. Voilà la réalité. » Leur projet: rester ensemble la vie entière. Mais le destin en décide autrement et Gerry, 30 ans, décède. Holly est complètement désemparée. Mais Gerry lui a laissé un viatique: 10 lettres qui forment une liste de choses à accomplir pour réapprendre à vivre et à être heureuse. Le titre du roman qui sent la littérature nunuche ne fait malheureusement pas honneur au contenu très attachant, à la fois grave et souriant, comme l’est la vie.

PS: I love you, Cecilia Ahern, Albin Michel

Un très obscur objet de désir

Ricardo est un bon garçon, prêt à tout (pardonner) pour celle qu’on appelle « la petite Chilienne ». Ils se rencontrent au début des années 50 dans les quartiers huppés de Lima. L’étrange petite Chilienne, mais qui est-elle au fait? , deviendra bientôt guérillera dans le Cuba de Castro puis l’épouse d’un diplomate, richissime aristocrate à Londres. Puis... C’est l’histoire d’une obsession amoureuse, d’un amour fou. En 2010, l’écrivain péruvien s’est vu décerner le prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son oeuvre.

Tours et détours de la vilaine fille, Mario Vargas Llosa, Folio

Un amour sublimé

Istambul, 1975. Kemal et la parfaite Sibel sont promis l’un à l’autre. Un couple parfaitement assorti qui se plonge en plein dans toutes les perspectives qu’offre l’ouverture récente à la modernité de la Turquie. Oui, mais... il y a Füsun, une parente éloignée, vendeuse dans une boutique de luxe, dont Kemal tombe éperdument amoureux et qui devient sa maîtresse. Amour torturé, amour impossible empli d’absence, de manque et de souffrance. En visite chez les parents de Füsun, Kemal, qui renonce à tout autre projet que la poursuite de cet amour, emporte une règle ayant appartenu à la jeune femme. Son premier larcin pour ce qui deviendra son musée. L’écrivain nobelisé en 2006 a ouvert à Istambul un musée formant un hommage à une femme imaginaire..

Trésors de bibliothèques

Le musée de l’innocence, Orhan Pamuk, Folio

Un amour d’enquiquineuse

On a dernièrement beaucoup reparlé d’Autant en emporte le vent, taxé de racisme dans la foulée du meurtre de George Floyd. Faut-il déboulonner les statues, faut-il jeter les livres au feu, faut-il en gommer tout ce qui appartenait à une époque et nous paraît aujourd’hui insupportable? Ou simplement recadrer l’oeuvre dans son contexte? Au-delà de la polémique, ce roman, prix Pulitzer 1937 qui bénéficie d’une nouvelle traduction sans le « parler nègre », reste une fabuleuse histoire d’amour qui a également donné lieu à un film d’anthologie.

Qui n’a pas rêvé d’être cette enquiquineuse de Scarlett O’Hara, fille de riches planteurs d’Atlanta, lorsque la moustache du beau Rhett Butler vient chatouiller ses lèvres sur fond de guerre de Sécession? Et puis n’oublions pas que Scarlett est aussi l’auteur de cette phrase tellement reprise en ces temps de pandémie: « Demain est un autre jour. »

Autant en emporte le vent, Margaret Mitchell, Folio

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Le musée de l'innocence
Le musée de l’innocence© getty images
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