Valerie Gravey, médiatrice familiale

« Tout le monde souhaite un divorce équitable »

Valerie Gravey est médiatrice familiale et coach en divorce. Elle informe, écoute et essaie de découvrir ce qui se cache derrière les questions ou les préoccupations de ses clients.

En quoi consiste la médiation? « Tout commence par une conversation au cours de laquelle j’écoute les attentes des gens », explique Valérie Gravey. Elle fait asseoir ses clients – parfois seuls mais le plus souvent à deux – autour d’une table ronde. « Cette forme permet d’éviter d’être assis face à face et symbolise l’endroit où est arrivé le couple: un rond-point où différentes routes sont possibles. Dans le meilleur des cas, les deux sont d’accord de divorcer. Il suffit alors de faire enregistrer le divorce par le tribunal, sans présence physique requise puisque la procédure est écrite. Mais il arrive qu’il y ait blocage sur un point, ce qui empêche la conclusion d’un accord. Quelle que soit leur situation, il est important que les couples qui choisissent la médiation sachent que tout ce qui est dit est confidentiel et qu’ils peuvent mettre fin à la médiation à tout moment. C’est une démarche volontaire. Au départ, ils signent un protocole qui énonce les principes de la médiation et engage les acteurs concernés: les partenaires et le médiateur. »

Passer des mots aux images

« Tout le monde souhaite un divorce équitable, poursuit Valérie Gravey. Mais que veut dire équitable? Le partenaire qui a mis sa carrière entre parenthèses pour s’occuper des enfants a une vision très différente de celui qui a continué à travailler à plein temps, assurant un revenu à la famille. Je suis toujours frappée de voir à quel point les visions divergent. Je pense par exemple à cet homme qui disait à sa femme qu’elle n’avait pas à craindre de soucis financiers puisqu’elle devait recevoir un gros héritage. Mais de son côté, elle estimait que ce n’était pas un argument valable pour réduire le montant de la pension alimentaire.

Dans ce genre de situation, j’utilise des images: en passant des mots aux images, les futurs divorcés voient parfois les choses différemment et comprennent mieux la position de leur conjoint. Quand on parle de divorce, on entend beaucoup les mots liquidation et partage des biens. Mais divorcer, c’est aussi faire l’inventaire des erreurs ou des manquements. C’est un peu comme si on soldait des comptes. En tant que médiatrice familiale, j’essaie d’utiliser des mots qui n’ont rien à voir avec le jargon juridique. L’équité ne se résume pas au régime de contrat de mariage que vous avez choisi un jour. »

La fin de la vie commune

Depuis peu, on enregistre plus de divorces chez les 60+. Les choses se passent-elles différemment que chez les plus jeunes? « Quand on divorce après 50 ou 60 ans, on est à une autre étape de sa vie, analyse Valérie Gravey. La démarche est plus réfléchie et je remarque qu’à cet âge, le processus est différent. Certains se projettent déjà plus loin que d’autres. Ce n’est pas rien de se séparer après quarante ans de vie commune. Une dame m’a dit un jour qu’elle avait l’impression d’avoir perdu une jambe!

Il faut se (re)découvrir, savoir qui on est maintenant qu’on est seul et clore le passé de manière respectueuse avec l’autre. Bien entendu, on en arrive très rapidement à évoquer les questions d’ordre financier. Qu’en est-il de la pension? D’une éventuelle assurance de groupe? De la maison? Pour ce qui concerne la maison, on va bien au-delà de l’aspect financier. Tant de souvenirs y sont attachés, tous ces travaux, tout ce temps passé ensemble... » »

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