Guy Legrand, ancien rédacteur en chef de cash! © FRANK BAHNMÜLLER

Tarifs bancaires: il faut tout lire!

ING est la première banque en Belgique à faire payer les retraits d’argent à ses propres distributeurs de billets! Vous vous souvenez certainement d’avoir lu ce titre au début de l’été. Sur un ton signifiant clairement: jusqu’où les banques oseront-elles nous faire payer leurs services? Certes, le nom d’ING avait déjà fait l’actualité quand elle fut la première à compter des intérêts négatifs sur les dépôts de clients dépassant 250.000 ? (ce qui concernait moins d’un client sur 200). Et déjà en 2016, quand elle lança une restructuration d’une ampleur jamais vue. Sa décision sur les retraits payants surprend dès lors d’autant moins, n’est-ce pas?

Deux remarques s’imposent toutefois pour éviter un emballement excessif. D’abord, ING n’est pas la seule à augmenter ses tarifs ou à élargir l’éventail des services payants. Avec des taux d’intérêt très bas, qui laminent leurs revenus habituels, toutes les banques rognent sur leurs dépenses et gonflent quelque peu leurs revenus accessoires. Même Argenta a modifié son fameux compte totalement gratuit, carte de crédit comprise, en rendant payants les virements papier. Ce qui reste franchement raisonnable.

Seconde remarque: ING fera payer... à partir du 4e retrait réalisé au cours du même mois. Cela ne doit donc pas concerner grand-monde non plus, maintenant que les payements par carte sont pratiqués par la plupart des commerçants, y compris sur les marchés. Même si on conserve des liquidités pour payer chez le boulanger, donner un pourboire, acheter une bricole dans une brocante, ou donner une pièce à un musicien des rues, il n’y a pas de quoi devoir s’approvisionner très souvent. Retirer 20 ? plusieurs fois par semaine, comme le faisait un ancien collègue, relève d’une étrange manie et non d’une nécessité...

Je voulais évoquer ce 4e retrait par mois, car il a probablement échappé à certains. Pas seulement pour souligner que ce n’est donc guère pénalisant, mais surtout pour insister sur ceci: il faut parcourir les tarifs bancaires très attentivement pour se faire une idée correcte des frais. Ainsi, l’an dernier, pour le magazine Trends, j’ai réalisé une petite étude sur le coût d’un compte-titres, soit le dossier (virtuel) dans lequel la banque dépose les titres que vous avez achetés. Si elle ne compte pas de droits de garde sur les fonds maison ou apparentés, il y en a sur les actions et obligations détenues en direct, ainsi que sur les fonds émis par d’autres institutions. Les tarifs n’ont pas l’air très différents... sauf au niveau des plafonds mis aux frais.

De grosses différences se cachent parfois dans de petits détails.

Résultat: pour un même portefeuille, le coût allait de 0 chez Argenta, Beobank et KBC/CBC (comme sur les comptes en ligne) à 644 ? chez Fortis et ING, en passant par 130 ? chez Belfius. Des différences stupéfiantes, non? C’est un cas très particulier, mais le principe demeure: pour y voir clair, il faut vraiment lire les tarifs avec soin et même effectuer une petite simulation.

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