Sébastien Daumerie est auteur de mangas

Enfant, je regardais des dessins animés japonais comme Goldorak et les Chevaliers du Zodiaque. J’ai découvert les mangas via un copain de secondaire. Fasciné, j’ai décidé de me lancer dans ce type de BD et je suis devenu le premier mangaka européen », raconte le Namurois Sébastien Daumerie, alias Moonkey Manga.

« Je suis émerveillé par le graphisme énergique des mangas, l’efficacité de la narration, l’expressivité des dessins, et touché par les valeurs véhiculées comme l’altruisme, le dépassement de soi... Il y a toujours une quête initiatique. J’ai commencé à faire des mangas en amateur. Puis, lors de voyages au Japon, j’ai récolté des conseils d’auteurs et éditeurs. Un jour, j’ai répondu à l’annonce d’un éditeur français qui souhaitait publier des mangas sous la forme japonaise mais au contenu (histoires, pensées, décors...) de chez nous. J’ai ainsi créé « Dys », ma première série de mangas, parue à partir de 2005. Il s’agit des aventures, en quatre tomes, d’un Belge qui sort de l’école et cherche du travail.

J’ai ensuite publié ma deuxième série de mangas, « Necromancer », dès 2013, et, entre autres, un album sur la prévention de la violence dans le couple, commandé par les autorités belges. Je suis plongé dans cet univers où j’adore prévoir des retournements de situations et des gags: je rigole tout seul en imaginant la réaction des lecteurs! Quand je termine l’histoire, c’est déchirant de quitter mes personnages après tant d’heures passées sur la table à dessin. Mais je jubile à l’idée que d’autres s’approprieront l’histoire. Si me faire accepter comme mangaka non japonais a parfois été difficile, j’ai reçu beaucoup de retours positifs.

J’ai déjà exposé mes planches et illustrations en Belgique, au Japon, en France, en Algérie... Je donne des conférences grand public, des formations de familiarisation aux mangas pour les enseignants, ainsi que des ateliers d’initiation au dessin manga. J’en proposerai d’ailleurs au festival « Made in Asia », début avril à Bruxelles. Quand la situation sanitaire le permettra, j’irai au Japon, avec sac à dos, pour un voyage spirituel et artistique de plusieurs mois... »