© FRANK BAHNMÜLLER

RITA VERBEKEN, 70 ANS Grâce à ma stomie, j’ai retrouvé une vie active

« Les gens sont parfois effrayés en apprenant que je porte une stomie (poche) mais cela m’a permis de retrouver une vie active. Vers l’âge de 63 ans, je me suis mise à avoir de plus en plus souvent mal en allant à la selle. Je n’ai pas tout de suite pensé au cancer. Je n’avais pas maigri et je ne me sentais pas fatiguée – deux symptômes typiques que l’on associe à la maladie. Le jour de mon anniversaire de mariage, on a détecté un énorme gonflement qui obstruait la quasi-totalité du gros intestin. Le passage était si rétréci que toute coloscopie semblait impossible.

Mon chemin de croix a commencé après l’opération, quand tout s’est mis à aller de travers. Peu après l’intervention, j’ai souffert de fuites à l’intestin. On a dû me réopérer en urgence et poser une stomie temporaire. Je n’arrivais plus à manger. J’ai vite perdu 16 kilos. Jai dû m’habituer à mon corps si différent, si épuisé. Puis, cela a été au tour de la chimio. Je me sentais atrocement mal. J’ai tenu bon en m’efforçant de placer la raison au-dessus des émotions.

Une année après mon traitement, on a pu retirer ma stomie mais cela n’a pas marché très bien. Finalement, j’ai demandé moi-même qu’on me la remette, même si, cette fois, il a fallu la brancher sur l’intestin grêle (iléostomie). Mon côlon est toujours là mais il n’est plus opérationnel. J’ai assez vite accepté de vivre avec une stomie, grâce au soutien de l’infirmière spécialisée. Elle m’a appris à me débrouiller seule, si bien que je peux à nouveau circuler librement, avec un grand sac dans lequel j’ai tout mon matériel. Comme la poche est placée un peu au-dessus de ma taille, on ne voit rien quand je suis habillée. Cette stomie m’a même valu de nouveaux amis, via un groupe d’entraide au sein duquel on parle sans aucune gêne. Avant, je prenais ma douche avec ma stomie, de peur de devoir tout à coup aller à selle et de ne pas être prête, mais ça me donnait des irritations de la peau. Jusqu’à ce qu’un ami, dans le même cas que moi, me fasse comprendre que ça n’est absolument pas grave quand on est seul dans sa salle de bain.

Avant de sortir, je m’assure toujours que le petit sac soit vide. Je sens tout de suite quand il se remplit. Je me mets alors en quête d’un café ou d’une brasserie. Il m’arrive d’avoir une fuite quand je suis hors de chez moi, et cela m’énerve ! Heureusement, les sachets sont équipés d’un filtre anti-odeurs. Ce sont les détails pratiques qui pèsent le plus au quotidien, comme le manque de toilettes dignes de ce nom pour nettoyer la stomie. J’ai dû renoncer à manger des asperges, alors que j’adore ça. La dernière fois que j’en ai consommé, cela a été catastrophique : elles ont bloqué mes intestins. J’ai tout essayé pour les faire passer. Heureusement, personne ne m’a jamais empêchée de siroter une bière ou un petit verre de vin ! »

Pour en savoir plus, surfez sur www.stopdarmkanker.be/stop-cancer-colon/ et sur www.cancer.be. Cliquez aussi sur notre dossier en ligne : www.plusmagazine.be

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