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Risquez-vous de tout perdre?

Votre patrimoine est en danger en cas d’événement inattendu, de guerre ou d’éclatement de bulle financière. Quelles que soient les circonstances, en matière de gestion patrimoniale, la diversification reste toujours la meilleure des protections.

Si le conflit en Ukraine constitue avant tout un drame humain, les aspects économiques et financiers vont aussi affecter nombre de familles pendant de nombreuses années. En Ukraine, les pertes économiques dépasseraient les 500 milliards d’euros selon les autorités locales. En Russie, les économistes évoquent une contraction du PIB de 8% à 15% cette année avec une inflation à 20%.

De multiples exemples

Pour la classe moyenne de ces deux pays, cette guerre est donc synonyme de misère. Le premier impact est évidemment le risque de perdre son emploi. Ceux qui ont investi leur épargne dans l’immobilier local ou les Bourses nationales ont aussi perdu une grande partie de leurs économies.

Ce n’est pas la première fois qu’une crise fait tout perdre à des millions de citoyens d’un pays. En 2007-2008, l’éclatement de la bulle immobilière aux États-Unis a aussi laissé de nombreux ménages sur le carreau. Durant la période d’euphorie, beaucoup ont cru que l’achat de logements à crédit assurerait leur avenir financier, mais ils ont ensuite été contraints de vendre au pire moment quand les prix avaient chuté de 20%.

En Grèce, la crise des dettes souveraines a pesé sur l’économie, l’emploi et les pensions durant de longues années tout en faisant plonger l’immobilier (-40% entre 2008 et 2016) et la Bourse d’Athènes: l’indice phare ASE 20 affiche toujours une perte de plus de 90% depuis 2007.

Et on pourrait multiplier les exemples allant des conflits armés aux basculements vers des régimes politiques extrêmes, comme au Venezuela où le PIB par habitant en $ est moitié moindre qu’en 1980 selon les estimations.

Diversifier

Les risques de déconfiture économique sont donc multiples avec des impacts potentiellement catastrophiques et durables sur votre santé financière: perte d’emploi, impossibilité pour l’État de verser la pension promise, énorme dépréciation de vos placements, etc.

La seule protection valable est la diversification. Pour Étienne de Callataÿ, Économiste en chef d’Orcadia Asset Management, « la diversification est une dimension fondamentale de la gestion patrimoniale des risques ». Au-delà même des risques extrêmes, il insiste sur l’appréhension globale de son patrimoine au sens large. « Si son emploi ou celui de ses enfants est menacé par la concurrence asiatique, il peut être intéressant d’investir en Asie, afin de compenser l’éventuelle perte d’emploi ».

À ce titre, les plans de stock-options et autres bonus en actions constituent de véritables cadeaux empoisonnés. Vous concentrez en effet les risques pour votre emploi et votre patrimoine financier sur une seule et même entreprise. Rappelons à ce titre que même des géants peuvent disparaître comme l’ont montré la crise financière de 2008 (banques), le scandale comptable Enron (qui a aussi précipité la chute du cabinet d’audit Arthur Andersen) ou la faillite de Thomas Cook, plus ancien voyagiste du monde.

Immobilier, trop concentré

En matière de diversification, les investissements immobiliers pâtissent aussi de nombreux manquements comme l’épingle Étienne de Callataÿ. « Quand ils veulent investir, beaucoup oublient qu’ils sont déjà propriétaires. Ils se disent, j’ai 200.000 ? à placer, je peux bien en mettre une bonne partie en immobilier. Mais si on ajoute leur propre logement d’une valeur de 300.000 ? par exemple, ils ont déjà 60% de leur patrimoine en immobilier. L’achat d’un second bien, souvent dans la même commune, engendre une très forte concentration des risques allant de l’évolution des taux à la fiscalité en passant par l’attrait économique de la commune. »

Idéalement, vous devriez investir en immobilier en cherchant une diversification maximale, par exemple en acquérant un entrepôt à Shanghai, un logement en Californie ou un hôtel en Espagne. Ce n’est évidemment pas possible, car la gestion d’un bien nécessite un suivi de proximité.

La tâche est plus facile en investissant dans des actions de sociétés immobilières cotées. Mais même à ce niveau, on observe que la plupart des investisseurs privilégient des sociétés belges, notamment pour des questions de taxation des dividendes, qui sont exposées à l’évolution de l’économie belge ou européenne.

Un Cerveau défaillant

Le constat ne se limite pas aux investissements en sociétés immobilières. La finance comportementale a en effet mis en évidence que les investisseurs sont sujets à un biais de familiarité. Nous préférons ainsi souvent les titres d’entreprises que nous pensons connaître le mieux en fonction de nos expériences de vie ou de notre profession. Résultat, nous privilégions les actions de société du pays et/ou du secteur dans lequel nous travaillons. D’autant plus que cette tendance est renforcée par le biais de disponibilité, soit facilité d’accès à l’information. Les médias belges relatent (logiquement) l’actualité de Solvay, mais presque pas de son concurrent britannique Ineos, par exemple.

Même des géants peuvent disparaître comme l’a montré la crise financière de 2008.

Investir mondialement

Un portefeuille de placements doit s’appréhender dans une perspective de gestion patrimoniale globale. Quels sont les principaux risques? Votre situation personnelle et vos investissements sont-ils fortement liés? Quid en cas d’événement extrême? Gérer un portefeuille d’actions internationales n’est facile. Mais il existe des fonds mondiaux qui vous permettent de diversifier votre portefeuille à travers les pays et les secteurs.

Investir en actions mondiales

Si vous voulez miser facilement sur les Bourses mondiales, vous pouvez vous tourner vers les fonds indiciels ou ETF. Il s’agit de portefeuilles d’actions internationales que vous pouvez acheter et vendre simplement en Bourse. Par exemple l’Amundi MSCI World ETF (Euronext Paris, ISIN: LU1681043599, frais annuels de 0,38%) duplique l’indice MSCI World composé de 1.539 actions sur 23 marchés boursiers développés. L’iShares MSCI ACWI (Bourse de Francfort, ISIN: IE00B6R52259, frais annuels de 0,20%) est pour sa part exposé aux principales actions de 47 marchés développés et émergents.

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