Retour aux affaires?

Voilà belle lurette qu’Alfa Romeo annonce son renouveau. Sauf que celui-ci ne s’est jamais concrétisé. L’arrivée du SUV compact Tonale pourrait constituer le premier maillon de cette renaissance en attendant d’autres modèles d’ici 2024.

Depuis des années, Alfa Romeo n’est plus que l’ombre d’elle-même. Comme l’a indiqué Jean-Philippe Imparato, le CEO d’Alfa Romeo, la Tonale est là « pour donner un avenir » à la marque. Du nom d’un col des Alpes italiennes, elle ressemble plutôt à un « vrai bon » nouveau départ, tout simplement parce qu’elle s’inscrit dans le segment le plus couru: celui des SUV compacts. Si la Tonale arrive avec un an de retard, c’est parce que le boss a souhaité plusieurs améliorations afin que le modèle soit au niveau. Ce qui se remarque déjà au premier coup d’oeil, la voiture arborant une ligne aguichante et élégante, ne laissant personne indifférent. La Tonale ne part pas d’une feuille blanche, mais bien de la plate-forme de la Jeep Compass et sur ses liaisons au sol dont les réglages ont totalement été retravaillés.

La jolie carrosserie abrite une cellule habitable qui réjouira cinq personnes. L’espace règne en maître, aussi à l’arrière où les occupants sont installés sur une banquette 40/60. Mention spéciale pour le coffre qui offre jusqu’à 500 l, ce qui en fait le plus logeable de la catégorie. À l’avant, conducteur et passager se veulent aussi très bien installés. D’ailleurs, il faut souligner que la position de conduite rappelle celle d’une berline. Autre bonne surprise, le fort contenu technologique et, notamment, le très performant écran tactile: la résolution apparaît excellente et le temps de réponse très court. L’interface offre la compatibilité Android Auto et Apple Carplay sans fil. Du tout bon!

Hybride

La Tonale s’appuie dans un premier temps sur un moteur Diesel 1.6 Multijet ainsi que sur un 1.5 essence à hybridation légère de 130 ch ou 160 ch. Nous avons choisi cette variante essence de 130 ch, car il est attendu qu’elle assure le gros des ventes. Des versions hybrides rechargeables arriveront en renfort d’ici quelques mois. Sous le capot se loge un groupe motopropulseur 4 cylindres essence doté d’un turbo à géométrie variable et associé à une boîte à double embrayage TCT à 7 rapports. L’hybridation est ici de type « mild », signifiant qu’elle reçoit un petit moteur électrique de 15 kW alimenté par une batterie de 0,8 kWh. L’objectif? Soulager le moteur dans les efforts et ainsi réduire la consommation. L’hybridation n’est donc pas une « full » et la voiture ne peut pas se déplacer à la seule force électrique, sauf lors de très brefs moments, notamment en manoeuvres.

En dynamique, la Tonale séduit. Son châssis se montre à la hauteur en termes de précision et même de confort, malgré des roues de grand diamètre. On regrettera toutefois que le 1.5 ne se révèle pas plus brillant: compte tenu du poids élevé (plus de 1,5 tonne), il a fort à faire en reprises et se montre relativement placide. Heureusement, la souplesse de fonctionnement est au rendez-vous. Cette relative mollesse implique que le conducteur sollicite davantage la mécanique, faisant croître la consommation autour des 7,5 l/100 km en ce qui nous concerne. À noter encore un angle de braquage relativement généreux...

Séduisant sur le plan du style, des aspects pratiques et des technologies, la Tonale pourrait signer le retour d’Alfa sur la scène du premium. Certes, le 1.5 manque de caractère et d’allonge dans sa version 130 ch, mais la proposition tient la route. A p. de 33.500 ?.