© frédéric raevens

Patrick fait de l’art brolétaire

« Depuis dix ans, je m’amuse à créer des sculptures en assemblant des objets de récupération ou plutôt des brols. J’ai baptisé cela « art brolétaire », en allusion à l’ancien dirigeant communiste russe Lénine qui voulait instaurer l’art prolétaire, soit un art pour et par le peuple », explique Patrick Kensier, 69 ans. L’enthousiaste économiste de formation nous guide parmi ses sculptures de personnages et animaux aussi étranges que comiques, exposées de-ci de-là dans sa maison de Court-Saint-Etienne.

« J’ai ramené du bois et des chevrons en chêne vieux de quatre cents ans et autres tuyaux de cuivre de mon ancienne maison, mes proches me donnent leurs objets sans valeur et je chine sur les brocantes. Quel plaisir de chercher et trouver des objets insolites en bois, tôle émaillée, fer rouillé. Mon défi consiste à réunir des pièces qui n’ont rien à voir les unes avec les autres pour les faire revivre sous forme de sculptures. Le résultat est souvent inattendu! Chaque sculpture me revient à 5 ? environ. Avec une vieille chaussure et un entonnoir, j’ai notamment réalisé une lampe « sur pied », de même que cette autre lampe à base d’une vieille corne de vache dans laquelle j’ai glissé une ampoule halogène: cela donne des nuances de couleurs splendides! J’ai aussi fabriqué un hôtel à insectes avec un vieux piano, des lustres, un héron avec une vieille selle de vélo et des ciseaux, un espèce de canard à partir de pièces de piano, un voilier composé de deux lames de scie rouillées et d’une pioche usée...

Mes sculptures ont un vécu, une âme, comme les pièces qui la composent. » patrick kensier

Ma réalisation préférée? Une statuette dont le corps est une double poulie en bois travaillée par le temps, la tête un oeuf en bois, les bras des cordes et les cheveux une brosse de pinceau. Derrière chaque sculpture, il y a une histoire que je raconte volontiers. Je montre mon travail, entre autres, lors de « Parcours d’artistes ». Et après le plaisir de la réalisation vient celui de la satisfaction de participer à un monde plus solidaire puisque je cède mes sculptures en échange de dons à des associations. Chacun offre selon ses moyens, ce qui correspond au concept d’art prolétaire! »

www.letriangle.be

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