Patrick Demarbaix est passeur de mémoire foraine

Étant artiste depuis l’adolescence, la commune de Saint-Ghislain m’a proposé, en 2014, de m’occuper du Musée de la foire et de la mémoire, le seul du genre en Belgique », explique le fonctionnaire communal Patrick Demarbaix, 57 ans. Dans le hangar d’exposition, il nous chante et joue un morceau à l’orgue de Barbarie devant un imposant carrousel des années 20. Autour, une auto- tamponneuse des années 70, des vieilles cibles en métal ; plus loin, un ancien stand de tir mécanique, une maquette d’un champ de foire ou encore un tir aux pipes ; dehors, une baraque à croustillons des années 50.

« J’adore raconter l’histoire des objets exposés, réunis pour la plupart par feu le créateur de ce musée, et les faire revivre. Je ne viens pas du milieu forain mais je m’en suis imprégné afin d’animer au mieux ce musée. J’ai même suivi des cours de chant, bien utiles quand je joue de l’orgue! Ma mission est de promouvoir l’histoire des forains et d’éviter que leur culture ne se perde. Ma pièce préférée? La reproduction du célèbre théâtre de puces (1934-1954) de Monsieur Wagner: on présente les mini accessoires d’époque et d’incroyables clichés originaux du photographe Robert Doisneau, passionné par les arts du cirque.

Lors des visites guidées, je plonge petits et grands dans l’ambiance des fêtes foraines d’antan. Rappelons que les foires étaient des lieux où on présentait de nouvelles inventions comme le cinéma, le gramophone... Je partage une foule d’anecdotes. Voici un stand de pêche aux canards de 1950. Saviez-vous que ce jeu a été inventé par une famille de la région? Durant la visite-spectacle, je suis un bonimenteur, je fais des tours de magie, je chante... J’ai toujours aimé le contact social, la scène et faire rêver le public. Ici, je m’amuse, avec mon nom d’artiste Monsieur Patoche! »