© frank bahnmüller

Patrick, 69 ans, est écojardinier

Dans le lotissement situé en périphérie urbaine où j’habite, les jardins privés représentent environ 40% des espaces verts. Cela ferait une sacrée différence si on arrivait à créer de la biodiversité dans tous ces jardins, à y planter des essences qui attirent insectes et animaux.

Une fois pensionné, j’ai commencé à m’occuper sérieusement de mon jardin. Avant, je travaillais comme expert des sols dans les pays en voie de développement, en collaboration avec de petites initiatives agricoles. Leur seule option était de favoriser l’agriculture respectueuse de la nature et de limiter leur dépendance aux engrais et aux pesticides. C’est ce que j’ai fait dans mon jardin et j’ai aussi commencé à me renseigner sur les plantes et les fleurs qui attirent les insectes et les animaux.

Avant, je regardais mon jardin de loin. Aujourd’hui, je m’y promène pour observer la vie qui grouille sur les plantes. Je découvre de nouveaux insectes et quand je constate l’une ou l’autre maladie, je cherche un moyen écologique de la soigner.

Quand j’ai appris que la ville de Louvain cherchait des écojardiniers (des jardiniers bénévoles qui prodiguent des conseils pour favoriser l’écologie et la biodiversité dans les jardins privés), je me suis inscrit au cours. Depuis lors, j’ai visité une soixantaine de jardins et donné toutes sortes de conseils à leurs propriétaires. Il s’agit le plus souvent de jeunes ménages qui viennent de construire ou de rénover et souhaitent aménager leur jardin. À partir du moment où on comprend mieux en quoi consiste la biodiversité, il est possible de faire des choix plus ciblés.

J’ai l’impression que nos conseils commencent à porter leurs fruits. Certains projets sont plus difficiles à réaliser, comme une mare ou un arbre de haute stature mais un point d’eau, des arbustes, des fleurs, quelques plantes particulières font déjà énormément pour la biodiversité. Le plus important est de créer un réseau de jardins propices à la biodiversité. Car si vous attirez des animaux dans votre jardin mais votre voisin tond sa pelouse au millimètre près, ils devront parcourir une trop longue distance pour trouver suffisamment de nourriture. Une famille de hérissons a, par exemple, besoin de 10 hectares pour nourrir sa progéniture. Le bouche-à-oreille devrait inciter encore plus de propriétaires de jardin à faire appel aux écojardiniers. Si on pouvait élargir notre approche au quartier tout entier, on pourrait par exemple planter de grands arbres qui profitent à tous les riverains.

Le plus important est de créer un réseau de jardins propices à la biodiversité.

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